Pas mal d'années se sont écoulées, et c'est avec surprise que l'on apprend la sortie d'un nouvel épisode des aventures de Ryo & Robert. Ryuuko no Ken 3 (en anglais, Art of Fighting 3 - The Path of the Warrior) réutilise ce qui a fait le charme de la série : des combats assez violents plus techniques que surréalistes, l'apparition des séquelles de ceux-ci et bien sûr, des sprites énormes (étonnement minuscules sur CD). Toutefois, pas mal de choses ont changé, notamment la nouvelle tenue de ce cher Robert Garcia, désormais héros du jeu. De toute la troupe, il ne reste plus que Ryo et lui, le nombre de persos retournant à huit, avec les p'tits nouveaux (dont Wang Koh San, Karman Cole ou Kasumi Todoh, la fille de Ryuhakuh) et deux boss (Sinclair et Wyler). L'ambiance générale n'est plus éclairée par des néons : tout se passe dans l'enceinte de décors extérieurs. De très beaux enchainements sont maintenant réalisables, certains d'entre eux, très longs, peuvent vous enlever toute votre énergie ! Ce dernier épisode renouvelle donc la série, pour plus d' "Excitement in the Game" !! A noter, un coffret collector tout à fait somptueux sur Neo Geo CD, avec en cadeau, la pièce de Robert !

Art of Fighting 3 débarque après plusieurs années d'absence et propose une réalisation somptueuse, digne d'un Last Blade. Des couleurs chatoyantes, une animation excellente... C'est beau ! Oui mais du coup, on perd un peu l'identité de la série, qui proposait dans le passé des graphismes très "comics" et des décors glauques, un peu crades (Southtown)... Ici, place à la chaude ambiance mexicaine. Du côté de la bande-son, là aussi, c'est une tout autre ambiance, sans pour autant perdre en qualité, bien au contraire même. Les persos sont toujours aussi énormes mais les visages ne se cabossent plus en temps réel comme avant. Dommage. Reste le gameplay : Là, c'est le jour et la nuit ! Cet épisode est très agréable à prendre en main, les coups spéciaux sortent un peu plus facilement et surtout, la difficulté est bien mieux dosée !! AoF3 déroute un peu le fidèle au début, mais son gameplay, bien plus souple, en fait un épisode (enfin) très agréable à jouer et c'est bien là l'essentiel !

Art of Fighting et moi, ce n’est vraiment pas une histoire d’amour ! La meilleure chose qui soit d’ailleurs arrivée à Ryo, Robert et compagnie est leur intégration à King of Fighters. AoF 3 fut en 1996 leur ultime chance de briller seuls, et honnêtement, il faut une sacrée dose de mauvaise foi pour ne pas saluer le soin apporté aux décors variés, fins et très vivants, ainsi qu’à l’animation des combattants. Sur Neo Geo, il n’y a guère que Mark of the Wolves (sorti 3 ans plus tard) pour surpasser techniquement cet AoF 3. Bref, la série est fidèle à sa tradition : rester visuellement spectaculaire malgré la féroce concurrence. L’autre bonne nouvelle, c’est que la jouabilité est enfin convenable : la caméra a cessé d’être folle, et la maniabilité est plus souple. Et pourtant, rien à faire, ça coince encore : outre ce système pesant de barre d’énergie pour les coups spéciaux, c’est le casting même de cet épisode qui est raté. Réduit à 10 personnages, il aurait pu se limiter en fait à Ryo, Robert et dans une moindre mesure Kasumi Todoh, tant les autres sont insignifiants, y compris les boss ridicules. La trilogie AoF se finit donc avec moi sur un « BoF ».