Dark Souls a été une de mes plus grosse claques, de la génération PS360, et Bloodborne est le jeu qui m'a décidé à me prendre une PS4. Bloodborne c'est un peu le "Souls-like" qui permet à tout le monde de mettre le pied à l'étrier avec ce type de jeu : les builds sont beaucoup moins nombreux, ainsi que les armes (mais bien toute différente chacune), un level design moins punitif (mourir en tombant dans le vide est vraiment rare) mais son ambiance lovecraftienne est fantastique, la rue de Yarnham empeste le sang et la maladie, et vous, chasseurs, êtes là pour faire le ménage. Je rassure quand même les fans de la première heure de Souls, vous allez mourir encore et encore. Vous avancerez juste plus rapidement, et encore faut-il vous habituez à la nouvelle tournure de Bloodborne : ici, pas de bouclier, uniquement esquives et attaques (qui vous permet de regagner la vie perdue au coup d’avant si vous contre-attaquez assez rapidement). Bloodborne, c’est un peu le Castlevania 3D que tout le monde attendait et pour ceux qui trouveront le soft trop tendre, je vous laisse le soin de me suivre dans le DLC.

Suite spirituelle de Dark Souls, le jeu reprend le même concept mais plus dans un esprit Van Hellsing. Le jeu nous met dans la peau d'un chasseur de démons, dans une ville britannique nimbée d'un style gothique chaotique.Comme Dark Souls, les ennemis sont potentiellement capables de vous mettre une bonne grosse pilule. Pour un jeu sorti aux débuts de la PS4, il reste très agréable à regarder, avec une jolie patte artistique. Chaque boss, rapide et violent est une épreuve. Les mécaniques, très RPGiste, nous amène à utiliser avec intelligence la répartition de nos points de compétences pour progresser. La durée de vie est très très bonne, l'ambiance est soignée. Bloodborne est une bonne surprise, que j'ai pris plaisir à faire !

Quelle grande ironie qu'à la sortie de Demon's Souls, le président de Sony qualifiait ce jeu de "merdique" et que 6 ans plus tard, Bloodborne soit vu comme le messie par la marque. Miyazaki et From Software peuvent savourer leur revanche. Ces derniers jouent encore le coup du changement de nom et d'univers, mais clairement, on est face à un nouveau Soul. Ambiance victorienne macabre plongée d'épouvante et de ténèbres dignes d'un Lovecraft, Bloodborne est une épreuve. Il en profite pour remettre à plat les habitudes des vétérans : moins d'arme, plus de bouclier, des armes à feu pour effectuer les contres, il faut réapprendre à jouer. Miyazaki est de nouveau aux manettes, et son perfectionnisme, absent dans Dark Souls II, est enfin de retour. Monstres épiques terrifiants, impacts réglés au millimètre, lore très poussé (mais très nébuleux), musique magistrale, direction artistique de folie, game design toujours aussi kafkaïen, Bloodborne est bien la claque attendue, le premier vrai hit PS4. A l'heure actuelle, il reste l'un des meilleurs jeux de la génération. Plus rapide et violent que Dark Souls, plus ouvert également, Bloodborne invite nouveaux venus et vétérans à la quête ultime.

"Nul ne saurait décrire le monstre ; aucun langage ne saurait peindre cette vision de folie, ce chaos de cris inarticulés". Le mythe de Cthulhu / HP Lovecraft, voila la première chose qui me vient à l'esprit quand je me lance à écrire quelques mots sur Bloodborne. C'est au déclin d'un soleil agonisant laissant place à la lune de feu que le cauchemar de FromSoftware exclusif à la PS4 sort de la brume en gémissant une complainte sombre, gothique, horrifique et quasiment indescriptible. La seule façon d'entrevoir Bloodborne est de briser le miroir en se laissant tomber dans les abysses, vers des noces de sang libérant ainsi la peur et l’effroi. Armé du game design du génial Miyazaki, Bloodborne offre un gameplay quasi sans faille basé sur les armes blanches (épées, fouets de métal), le contre à l'arme à feu et l'esquive. Et de toute façon, rien d'autre ne vous sauvera. Le chasseur que vous incarnez déambulera seul dans la cité de Yharnam et sa périphérie, à travers un level design de haute volée à la direction artistique mélangeant le slave et le victorien. Mais prenez garde à ne pas vous promener les nuits de pleine lune, là ou les lys poussent sur les tombes, car la faucheuse rode.

Pleine lune, rictus décharné et rire sardonique avant un ultime coup de pelle ? La découverte de tréfonds insoupçonnables et l'ambiance de cauchemar exquis qui se dégage de Bloodborne, a enterré vivant le joueur que je suis. Assurément, la ville de Yharnam et ses alentours composent un magnifique terrain de chasse. Passionnant à parcourir, avec pour ponctuations, de folles créatures qui dodelinent avant de fondre sur nous. Gros sel sur plaie béante : les combats contre les boss (tous impressionnants), voire des zones entières (le Village Invisible !) provoquent hurlements étouffés et effroi des échecs répétés. L'apprentissage aidant, les victoires n'en sont que plus libératrices et intenses à vivre. Quelques défauts que j'ai notés sur mon calepin : la caméra se perd parfois dans le décor, et farmer potions et balles entre chaque défaite peut finir par miner le moral (surtout lorsque c'est la dixième défaite d'affilée). En dehors de ça, rarement expérience ne m'aura autant enseveli jusqu'à l'asphyxie. La lumière de la fin entraperçue, j'ai quitté ce cercueil, de la terre noire et putride plein la bouche, soulagé comme jamais !