Fini d'être une victime dévorée par un monstre, cette fois-ci on est LE monstre ! Dans Carrion, on incarne une créature tentaculaire, bardée d'une multitude de bouches aux dents acérées (un croisement improbable entre le Blob, Alien et The Thing) et nous avons pour nous sustenter (les gourmets apprécieront) quantité d'humains bien tendres dans une sordide base souterraine. Avant d'être un jeu d'horreur ultra-gore, Carrion offre au joueur un mélange d'action et d'exploration fort goûtu. On n'a aucune carte pour se repérer, ce qui nous oblige à réfléchir un minimum notre progression dans ce dédale de zones, sous peine d'errance sans fin. Baveuse, gloutonne, inarrêtable, défiant notre regard, la logique et la gravité, la créature se manie à merveille et constitue le principal attrait du jeu. On va pouvoir jouer sur sa masse corporelle (se serrer la ceinture ou se baffrer) pour bénéficier de certains pouvoirs, et se glisser (ou se compacter) dans n'importe quel recoin pour foncer dans le tas, toutes tentacules dehors. Carrion est une excellente surprise. Et la bestiole vaut à elle seule le détour !