Le troisième volet de la série Lords of Shadow (malgré le titre) propose de vivre une aventure en compagnie de Dracula – une première dans un Castlevania. Mais calmons-nous : si ce n'est un prologue spectaculaire, il faudra d'abord vous contenter d'un vampire très affaibli et en quête de rédemption. N'espérez donc pas répandre les Ténèbres éternelles dans le monde ! L'histoire est, pour dire vrai, un brin alambiquée : Dracula navigue ainsi entre le présent (une ville moderne aux allures gothiques façon Gotham) et une réalité parallèle recréant son château, et où il doit retrouver ses pouvoirs. Cette fois en 3D libre, LoS 2 ne pose pas les problèmes de caméra du précédent, et l'action soutenue est vraiment plaisante ; le jeu est également un peu plus facile, Dracula regagnant rapidement de sa puissance. Pourtant, tout n'est pas rouge sang : alors qu'on affronte des ennemis gigantesques et surpuissants, les phases d'infiltration (trop nombreuses à mon goût) où l'on meurt pour un rien ont de quoi faire hurler à la Lune. Même si Lords of Shadow 2 est un bon jeu, il manque un peu trop de cohérence – tant au niveau du scénario que du gameplay – pour être pleinement satisfaisant.

Attendu au tournant, LoS2 était désormais un Castlevania officiel dès les premières secondes de son développement. La pression était naturellement énorme compte tenu du succès du premier opus, et malheureusement, le petit studio de Mercury Steam a un peu implosé en cours de route. Le jeu se passe à notre époque, et on joue désormais Dracula, doté de pouvoirs vampiriques néanmoins affaiblis en début de jeu. Autant les phases dans le château sont un modèle de réalisation artistique et de mise en scène, autant les phases dans le présent sont complètement ratées, froides, ennuyeuses, et vraiment moches. On obtient ainsi un jeu super bancal et on peste dès qu'on retourne dans ce présent sans intérêt. La musique, toujours signée Oscar Araujo, est le seul élément à ne pas avoir faibli, voire même gagné en qualité dans ce nouvel opus. Techniquement, du moins sur console, le jeu paie sa caméra désormais libre par un gros aliasing prononcé et une diminution des lumières dynamiques. Préférez la version PC si possible, qui est exempt de ce reproche et profite d'un potentiel 60 fps. Dernier point, le scénario n'est pas très attachant pour un final, ce qui est vraiment dommage. Un jeu pas mal.