Castlevania est une véritable légende du jeu vidéo, bien connue des gamers par sa difficulté autrefois intense. Autrefois, oui, car aujourd'hui, les titres mettant en scène la célèbre lignée des chasseurs de vampires sont assez faciles, hormis peut-être Lament of Innocence sur PS2. Et c'est bien là le seul défaut de Nocturne in the Moonlight : cette relative simplicité pour avancer dans le château de Dracula. En effet, les boss sont aisés à battre et la progression bien trop rapide. Que cela ne vous freine pas à essayer ce titre mirifique : outre des graphismes 2D d'une grande clarté, le héros, Alucard, dispose d'un charisme jamais vu chez un personnage de jeu auparavant, et surtout, les musiques sont divines, et le mot est faible ! Qualité d'orchestration, mélodies inspirées... A en pleurer ! De surcroît, la variété des armes et ustensiles de combat ou de santé couplée à un gameplay "castlevaniesque" en font un chef d'oeuvre à posséder ! A noter que cette version Saturn possède quelques pistes musicales et pièces supplémentaires par rapport à son homologue PS-X et, revers de la médaille, des ralentissements assez inexpliquables et une résolution graphique moindre...

Je ne redirai pas tout l'amour que je porte à ce jeu qui dispose d'une ambiance tout à fait incroyable et cohérente, allez voir mon avis sur PS1. Par contre, je parlerai surtout des différences de la version Saturn. Cette dernière est sortie un an après la version PS1, et est restée cantonnée au Japon, malheureusement. La légende dit que ce sont des étudiants japonais qui se sont occupé du portage que Konami a ensuite édité, mais le résultat n'est pas super probant. Là où on dit que la Saturn dispose d'une meilleure gestion de la 2D, ici, ça ne se voit pas. Bien au contraire. Les effets que la PS1 effectuent en toute fluidité, rament ici à mort : le jeu ralentit en permanence et les effets de transparence se sont transformé en canevas de transparence à la Megadrive. C'est le gros défaut de la version Saturn qui entache le gameplay jusqu'à la fin. Par contre, cette version vaut quand même le coup pour une partie de donjon qui a été ajoutée tel un DLC, exclusif à la Saturn, et la possibilité de faire le jeu avec deux autres personnages : Richter Belmont, héros du volet précédent (Rondo of Blood sur PC Engine) et Maria Renard. Et le processeur sonore de la Sat' crache mieux !

Sur la table d’émeraude, le texte fondateur des alchimistes est écrit : "Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas." Sur ce principe on a construit des cathédrales gothiques. Parangon vidéoludique de ce gothique flamboyant, Symphony of the Night, porté par la partition de Michiru Yamane, fait résonner ses orgues et hurler ses riffs de guitares dans la nuit noire et froide des Carpates. Sous les clefs de voûte de ce château miroir, se terre le roi des vampires traqué par son propre fils : l'élégant et délicat Alucard, qui danse avec la mort du bout de son fleuret depuis que sa mère est morte sur la croix après avoir consommé le baisé du vampire. Konami, au sommet de son art sous l'influence de Koji Igarashi, livre l'un des 5 meilleurs jeux de tous les temps. Incarné par la palette de la ténébreuse peintre Ayumi Kojima, issue du milieu Goth japonais, Symphony of the Night est la fusion entre Metroid, Castlevania et le sel du J-RPG. Brillant au cœur de l'Athanor, il est l'œuvre au rouge du jeu vidéo : sanglant, délicat, et tel le vampire ou l'érudit qui est parvenu à façonner la pierre philosophale, il est immortel.