Doom 64 n'est certes pas de la trempe des FPS de Rare. Son gameplay limité avec ses quelques soucis d'ergonomie demanderont plusieurs minutes d'adaptation, sans compter le manque flagrant d'innovations. Ce serait cependant une erreur de s'arrêter à cela, car il est évident que ce monument du genre possède quelques atouts qui sauront vous convaincre de lui réserver une place dans votre ludothèque. Bien qu'en dessous des espérances, les graphismes sont assez agréables et surpassent allègrement les épisodes précédents. A vrai dire, les sprites en 2D lui confèrent même un petit charme retro loin d'être déplaisant. Mais son réel point fort demeure de loin l'ambiance, froide et oppressante, aux véritables allures de survival-horror. Bien entendu, conformément à son manque de réputation, le jeu ne fera certainement pas partie des incontournables de la machine et ne vous laissera probablement pas de souvenirs impérissables. Mais il demeure une expérience très intéressante étalée sur une trentaine de niveaux que l'on se plaît à explorer. Les bonnes surprises se trouvent parfois où on les attend le moins.

Non, ce n'est pas un remake, Doom 64 est une véritable suite autant qu'une mise à jour "64-bit" du plus mythique des FPS. Les niveaux au nombre conséquent de 32 sont totalement inédits et le bestiaire a été entièrement redessiné. Reste qu'avant la sortie de ce jeu sur N64 en 1997, le genre a connu des évolutions comme la "full 3D" ou la vision panoramique. Or, Doom 64 se limite à des sprites en 2D et à une vision réduite (impossible de se pencher ou de lever la tête). Et le gameplay n'a pas changé d'un iota depuis le séminal Doom de 1993. Archaïque ? Non, car comme ses illustres ainés, Doom 64 est un jeu au fun immédiat. Aucune prise de tête possible, l'action est dantesque avec des niveaux admirablement bien construits. L'ambiance ténébreuse est au rendez-vous, grâce à un travail remarquable et un jeu subtil sur les éclairages. Et la refonte graphique des monstres est agréable. Un bon, un très bon FPS au charme old-school.