Jeu de tir à la première personne, décrié ou adulé pour son ultra-violence, avec des environnements en 3D inédits pour l'époque et une ambiance hors du commun, Doom sur PC avait fait date dans l'histoire vidéoludique. Ce jeu avait imposé à des millions de joueurs un genre, le FPS (qu'on a d'ailleurs longtemps appelé Doom-like...) et le gore très méchant. Comme une évidence, il a été adapté sur toutes les consoles de l'époque. Autant le dire d'emblée, la version qui égale le Doom originel est celle parue sur Playstation. C'est la plus belle (effets de transparence, résolution optimisée...) et la plus complète de toutes (avec les 2 Doom sorties sur PC). Les autres adaptations ont leur lot de défauts plus ou moins rédhibitoires. Sur Saturn, le framerate est à la ramasse. Sur GBA et Super Nintendo, c'est limité graphiquement. Sur Jaguar, il n'y a pas de musique. Sur 32X et sur 3DO, on oublie le plein écran. Si on passe outre ces défauts (ce qui est mon cas quelque soit la version), on court les couloirs, explosant rageusement du marine zombi au fusil à pompe... Avec le même bonheur que sur PC !

Vous êtes sur Mars, et la planète a été envahie par des créatures qui détruisent tout ; certains marines ont même été transformés en zombi. Si vous voulez vous en sortir, il va donc falloir traverser plusieurs niveaux en éliminant toutes les créatures qui se mettront sur votre passage. Cette version Super Nintendo de Doom ne m'a pas vraiment emballé, et bien que le jeu soit tout en 3D, ça fait un peu mal aux yeux de voir les décors défiler quand on se déplace. La jouabilité n'est pas des plus pratiques avec la croix multi-directionnelle de la manette SNES, même si le jeu est assez indulgent lorsque vous tirez sur des ennemis. En tout cas, cette version de Doom reste tout de même correcte, même si ce n'est pas la meilleure, et si vous souhaitez découvrir tout le potentiel du jeu, il faudra alors jouer à une version qui sera de meilleure qualité !

Je rejoins grandement l'avis de Romain sur l'adaptation de Doom sur la SNES. On peut, bien sûr, saluer l’initiative de Sculptured Software d'avoir essayé de porter ce monument du FPS, mais la console de Nintendo n'était pas vraiment de taille (malgré l'utilisation d'une puce Super FX-2 !). Donc, sur une fenêtre de jeu réduite, le jeu vous sert des graphismes plein de gros pixels baveux qui nous offrent une visibilité réduite (et des migraines). Parfois, ça bouge dans le fond, alors on vise et on tire, sans trop savoir sur quoi. Concernant la jouabilité, je trouve que la manette est très bien utilisée (on peut strafer !), mais il y a une certaine latence qui va demander un p'tit temps d'adaptation. Autres mauvaises nouvelles : le jeu est carrément amputé de 5 niveaux et les sauvegardes ne sont plus. Triste tableau. Heureusement, la bande-son, elle, est toute aussi bonne que l'originale. Vous l'aurez compris, ce Doom version 16-bits est tout juste passable et loin -très loin- de la version PC. Il fera donc la joie des inconditionnels de la SNES et des collectionneurs. Pour les autres, préférez la version PC !

Si pour certains, cette version SNES reste une prouesse technique, pour d'autres comme moi, c'est juste un jeu marketing réalisé à cause d'une overdose de Doom qu'il fallait placer partout. Imaginez un peu, à l'époque je jouais à Doom chez un pote sur son 486 et son écran SVGA aux 16 millions de couleurs. Et là on me sort un Doom sur Super Nintendo qui dispose d'une définition tellement basse que nos TV CRT ne peuvent afficher qu'une bouillie de pixels infâmes. Sans compter le nombre d'images par secondes qui ne doit pas dépasser les 10 img/s au grand max. Comment peut-on prendre plaisir à jouer à ce jeu ? Pour écouter la bande-son sur le chipset sonore de la SNES ? Pourquoi pas à la rigueur, mais sans doute pas pour sa maniabilité à la manette ou ses beaux graphismes. L'avantage de la version SNES par rapport à la version 32X ? il y a l'intégralité des niveaux, alors qu'il n'y en a que 15 sur la cartouche de SEGA. A Fuir au plus vite ou à brûler sur l'autel de la décadence du consumérisme. Au choix !