Les expériences vidéoludiques étranges suscitent toujours ma curiosité, même si entre le tout et le n’importe quoi, il n’y a qu’un pas, que franchit Everything. Dans cette simulation, vous pouvez passer d’un objet (vivant ou non) à un autre pour voir le monde de son point de vue : du rhino à la fourmi, le démarrage vous explique comment changer d’incarnation. Et vous pouvez incarner « tout » : l’animal, le végétal, le minéral, le gaz, la particule, de l’atome jusqu’à l’étoile, Everything offre une étendue vertigineuse d’incarnations ; c’est d’ailleurs là le seul objectif. On erre donc dans un univers généré procéduralement, à contrôler successivement des troupeaux de mammouths, de baobabs, de paramécies ou de planètes, avec des interventions (en anglais) d’un philosophe dissertant sur le « Tout et le Rien ». Le contraste entre ce jeu, se prenant très au sérieux, et les animations ridicules des animaux peut toutefois prêter à la moquerie ou à la consternation. De l’infiniment petit à l’infiniment grand en passant par l’infiniment chiant, Everything n’est pas un mauvais jeu, puisque ce n’est pas vraiment un jeu, mais une expérience qui m’a perdu dans le néant.