Pour les mauvaises langues, Capcom n'est qu'une machine à pomper le fric, et il est finalement réjouissant qu'une telle société ait pu prendre un risque en sortant Killer 7, ne serait-ce que pour tordre le cou aux idées reçues. Pari risqué en effet, car Killer 7 n'est en aucun cas un jeu facile d'accès. Un jeu vidéo d'arts et essais, si vous préférez ! Graphiquement, l'oeuvre est fascinante, sans aucun doute. On atteint ici des sommets en matière de maîtrise du cell shading, les décors dépourvus de textures ont un style épuré qui rend à merveille. Niveau gameplay par contre, il faut un temps d'adaptation. Le jeu est en 3D, mais vous ne vous déplacez qu'en suivant des parcours prédéfinis. Si on s'accommode de cette liberté restreinte, ce n'est pas le cas du scénario nébuleux qui vous largue dans le jeu sans savoir pourquoi votre héros change d'apparence et de personnalité, pourquoi il doit absorber le sang de ses ennemis, pourquoi il ne croise que des fantômes sado-maso. Le premier niveau est en fait un test : soit vous finissez par accrocher, soit comme moi vous jetez l'éponge. Je n'ai pas aimé certes, mais le jeu mérite d'être découvert, c'est certain, tant son style est unique.