Peace Walker prend place 10 ans après Metal Gear Solid 3. On contrôle donc toujours Big Boss qui va devoir cette fois mettre en place sa petite armée du nom de "Militaires Sans Frontières". Pour la développer, il va falloir gérer la Mother Base en recrutant plusieurs soldats au cour des différentes missions, chaque soldat ayant des caractéristiques spécifiques : certains seront de meilleurs soldats alors que d'autres seront de meilleurs scientifiques, etc. Et il est important de mettre les nouvelles recrues au bon endroit car ceux qui sont plus doués en recherche et développement pourront, par exemple, créer de nouvelles armes et ainsi de suite. Pour palier le manque d'un second stick sur la PSP, le jeu propose 3 styles de jouabilité différentes et une fois qu'on est habitué avec l'une d'entre elle ça ne pose plus trop de souci, bien que ce soit quand même moins agréable qu'avec 2 sticks. Graphiquement, le jeu est bien plus beau que Portable Ops et les cinématiques sont toujours en forme de bande dessinée, sauf que cette fois-ci elles sont interactives par moment. Un excellent jeu pour la PSP, qui vous occupera un long moment, surtout si vous souhaitez le terminer à 100%.

MGSPW présente un gameplay sans doute plus axé action que ses prédécesseurs sur consoles de salon, mais la recette reste excellente. Nous replaçant au commande de Big Boss, le jeu nous permettra d'une part de découvrir un bon scénario bien travaillé au travers de missions plus ou moins tendues (ah, Récupération du Pass B, quand tu nous tiens !), mais aussi de gérer et développer la Mother Base qui, selon la manière dont vous vous en occuperez, développera plus rapidement les armes, équipements ou véhicules. Mais ne vous inquiétez pas, MGSPW n'en est pas pour autant un jeu de gestion, cette phase là étant peu présente ; non, MGSPW, ça reste de l'infiltraction. Infiltraction car, même si il est vrai qu'au début, armé de votre pistolet à somnifères et d'une matraque électrique, vous tenterez d'être discret comme le serpent, bien vite, avec l'arrivé du fusil à pompe classique ou du M16, vous prendrez de plus en plus de risques, redoutant bien moins la vingtaine de soldats que vous risquez d'attirer. Enfin, les boss, sans aucun charisme (des robots), ne vous offriront pas pour autant moins de sueurs froides qu'un bon Psycho Mantis. En résumé, "plus d'action mais autant de plaisir".

Après un MGS 4 beaucoup trop bancal, la faute à un Kojima souhaitant faire plaisir aux fans, il en a lui-même oublié de se faire plaisir et c'est chose faite avec ce Metal Gear Solid: Peace Walker. Cette fois, exit le côté meta de la série : même si le jeu est sûrement un des plus grands plaidoyers pour la paix, il reste surtout un jeu de pur gameplay (le scénario n'en demeure pas moins excellent, avec de vrais moments de bravoure). Le jeu se déroule par missions, en opposition aux grandes missions habituelles de la série. PSP oblige, le but du jeu est de pouvoir être joué pour de petites sessions, mais ça n'empêche pas le titre d'avoir de grandes ambitions. Jamais un Metal Gear n'avait donné jusque là autant de liberté aux joueurs, non par les capacités de Big Boss, mais par le nombre d'objets et d'armes à notre disposition, un véritable bol d'air frais qui continuera dans MGSV. Le jeu vous donne aussi la possibilité de créer votre propre armée à travers un jeu de gestion, un peu austère au début, mais on en devient vite addict. MGS PW est un grand jeu, et il est une véritable mine d'or d'informations sur votre saga préférée. Un must have pour les fans, et même les autres.

Faisant suite à MGS 3, Peace Walker m'a profondément déçu. Malgré un jeu techniquement propre pour de la PSP, les différents choix de Kojima prod me laissent clairement en zone neutre dans ce conflit incarné par un Big Boss aux airs de Che Guevara, et qui se voit attendri par une gamine militante pour la paix. Le recyclage du personnage emblématique de Boss qui aurait dû rester là où elle était et une "vraie fin" du malaise, appuyée par cette mise en scène hachée entre comics-trip animé et ces interminables rapports K7, sont décevants. Si le concept de Mother base repris de Suikoden est intéressant, le fonctionnement du jeu découpé en missions tue l'immersion. Le gameplay, bien qu'on finisse par s'y faire dans la douleur, est restreint par les options de la console. Ajouté à ça, un jeu conçu pour être joué en multi (sur PSP, la blague !), et certains objectifs solo sont pénibles à remplir, d'autant plus que le plaisir de jeu n'est pas au rendez-vous. Reste quelques bons moments ainsi qu'une ambiance sonore de qualité. Mais tout cela est bien faible en comparaison de tout les points noirs d'un MGS se voulant canonique dans sa trame mais tellement spin off dans sa conception.