Ce que j'appréciais beaucoup dans les deux précédents Mortal Kombat, c'était cette ambiance shaolin, et gore évidemment. MK 3 se situe dans un New York postapocalyptique après le passage de Godzilla, donc pour l'ambiance, ce n'est pas ça. Faisons abstraction de ce détail et jouons. Le gameplay, toujours percutant, revient toutefois à une rigidité bien visible, le run ne présente aucune souplesse et l'activation des combos très (trop) exigeante. Qu'à cela ne tienne, il reste les fatalities : je coupe la tête de mon adversaire, mais le corps reste debout ! Le ridicule tue... Je continue, je fais une vraie partie en solo, en mode facile, je me fais massacrer, alors je joue en difficile, c'est la même chose mais j'ai au moins une excuse. Scorpion, Johnny Cage ou Kitana ne sont pas là, remplacés par des guignols costumés pour le carnaval : le policier, l'indien... On n'est pas passés loin de l'ouvrier de chantier ! Mais où est passée la touche Mortal Kombat ? Ce jeu trahit à mon sens l'esprit de la série, sacrifiant sur l'autel du changement certains fondements, pour un résultat laissant de marbre. A noter que les portages 16-bits souffrent vraiment des limites de leurs supports.

Mortal Kombat 3, c'est le début de la fin. La difficulté est définitivement affreuse et me fait détester à tout jamais le système de défense à la Mortal Kombat. Cette difficulté m'amène même à enrager sur la raideur et la lenteur du gameplay. Il faut aller vite pour réaliser les coups spéciaux et on n'a pas le temps de faire quoique ce soit. C'est frustrant et jamais fun pour un sou. Ensuite, si Mortal Kombat 2 était beau, Mortal Kombat 3 est laid. Les décors apocalyptiques sont tristement délabrés (dans tous les sens du terme), vides et anodins au possible. Les persos ne sont pas gâtés par des looks de robots ou de monstres de film de série Z (dans cet épisode, les ninjas sont en voie de disparition). Le gore ne fait plus beaucoup d'effet et les fatalités même pas drôles rivalisent désormais de n'importe quoi pour susciter l'intérêt : après les Babalities, voilà les Animalities... Je n'ai rien contre les jeux qui affichent un tel mauvais goût. Le problème, c'est que Mortal Kombat 3 se prend très au sérieux.

Je tiens à redonner un peu de peps à cet épisode mal aimé... que j'ai adoré finalement en Arcade. Les versions consoles souffraient surtout d'un goût général discutable, d'une certaine rigidité (quoique propre à la série) et d'un non respect de l'ambiance. Côté borne, c'est beaucoup mieux ! Alors que les deux premiers Mortal Kombat prônaient le gore, ce MK3 fige tout le monde dans un style très glacial. Certes, des Finishers, il y en a toujours (pour notre plus grand plaisir), mais je ne peux que me réjouir de l'ambiance encore plus sombre qu'avant, surtout dans l'apport des choix musicaux, de bruitages et dans les décors ! De plus, les versions Arcade de Mortal Kombat ont toujours apporté une envergure dantesque à la série, surtout grâce à ses énormes sprites. MK3 suit donc la logique où on en prend encore une fois plein la vue. Dans le verdict final, on pourrait d'ailleurs discuter les nouveautés de ce volet. Mais à mon sens, seules les Animalities semblent ratées : libre à vous de les utiliser ou pas. Pour finir et pour ma part, l'objet de la discorde n'a pas lieu d'être ici, MK3 Arcade vaut largement le coup d’œil. Ne serait-ce que pour les fans.

A vrai dire, je ne peux pas en vouloir à Midway de vouloir faire des suites à ses licences phares. Le problème, c'est que Mortal Kombat 3 est une régression majeure par rapport au deuxième épisode. Je m'explique : déjà, où est passée l'ambiance "shaolin" des deux premiers ? Ici, nous combattons dans des décors urbains sans âme la plupart du temps (sur Megadrive ces derniers sont granuleux et peu colorés, un scandale). Les combattants ont des tenues improbables (Sub-Zero sans masque !!!) et l'ordinateur n'hésitera pas à vous en mettre plein la figure, quand bien même vous jouez en très facile. Le réglage de la difficulté n'est là que pour faire joli, en réalité. Mais ce que j'ai le plus détesté, c'est le fait de devoir impérativement courir pour déclencher des combos ! Je n'ai jamais vu ça. L'ambiance sonore, se résume à des percussions et quelques notes entre les deux, ainsi que des cris qui, avec les hectolitres de sang (vert, rouge ou noir) versés à chaque coup, et les Fatalités qui ne ressemblent plus à rien, font virer le jeu au grand-guignol. Vous ne rêvez pas, vous avez un nanar du jeu de baston. Mais allez, à deux, on s'éclate quand même à essayer de s'en sortir...