Il est vrai qu'à la base, je suis du côté de Sega, mais dans le fond (même si certains ne croiront pas ce genre d'affirmation), je n'ai rien contre Nintendo, et encore moins contre la SNES qui est une très bonne console, mais la machine aurait dû comprendre depuis des lustres que rien ne sert d'essayer de convertir plus beau que soi ! Le nombre de transpositions de hits Arcade ratés sur SNES demeure assez conséquent. C'est le cas de Mortal Kombat, où le traitement laisse vraiment à désirer : le format d'écran est plus que réduit, donnant lieu à des personnages et donc des combats vraiment limités. Et je ne parle pas de l'attrait principal manquant : le sang ! Où est-il ? Nous n'en savons rien ! Est-il nécessaire de rappeler qu'il constitue la marque de fabrique du style MK ? D'autant plus qu'il aurait pu exister un code afin de remédier à ce problème (comme dans la version Megadrive), mais non, rien à faire : pas l'ombre d'une gouttelette ! Navrant !

Mortal Kombat était un véritable phénomène à sa sortie en salles d'arcade, pas seulement parce que ses personnages sont des vrais acteurs virtualisés, mais aussi pour le gore ! La violence du jeu était en effet tellement nouvelle pour l'époque qu'elle ne manqua pas de forger à la série une réputation sulfureuse. Pour autant, avec son gameplay percutant et sa nervosité, on est bien loin du médiocre Pit Fighter, d'autant que Mortal Kombat propose aussi un cadre shaolin unique. D'ailleurs, chaque fois que la série s'éloignera de cet esprit, ce fut un échec. Le contenu est toutefois limité, avec seulement 7 "kombattants", et la pilule a d'autant plus de mal à passer que tous se manient de la même façon, seuls les coups spéciaux les distinguant les uns des autres. Avec le temps, l'esthétique conserve un charme désuet, et les iconiques fatalities n'ont rien perdu de leur impact, mais MK l'original a tout de même pris un coup de vieux, et plus encore ses adaptations consoles : très populaire, la version MD fait un peu peine à voir et à entendre, mais conserve un gameplay nerveux ; la version SNES, plus fidèle sur la forme, pâtit elle de la censure et de commandes moins réactives.

Je vais vous faire une confidence. Le premier Mortal Kombat est mon préféré. Certes, Mortal Kombat a énormément vieilli avec des décors aux couleurs ternes (que ce soit sur Megadrive ou sur Super Nintendo), très peu de personnages et une certaine lenteur dans le jeu. Mais je reste convaincu de son excellence. Ce que j'aime dans Mortal Kombat, c'est bien sûr le réalisme saisissant des combats (merci la digitalisation) mais pas que... Les persos de Kano à Sonya en passant par Sub Zero ne sont pas ridicules. Le tournoi au temple Shaolin comme point de départ de l'histoire est tout à fait crédible et si magie il y a, elle est distillée par petites touches (On découvre Goro à la fin du jeu ; Raiden, le dieu de la foudre, a une apparence humaine...). Voilà, le réalisme de l'univers dans ce premier Mortal Kombat me plaît beaucoup et me donne encore envie d'y jouer aujourd'hui. Un réalisme qui s'éffilochera au fil des épisodes pour sombrer, à l'image des fatalités et des persos de plus en plus grotesques, dans le total n'importe quoi.

Voilà un jeu qui m'avait séduit à l'époque et sur lequel j'ai passé de nombreuses heures. Mais aujourd'hui, qu'en reste-t-il ? Hé ben ma foi, pas grand-chose... Première déception (de taille) : La censure. Oui, Nintendo a décidé de censurer Mortal Kombat !! C'est l'essence même du titre qui est foutue à la poubelle... Deuxième déception : La réalisation très médiocre, même pour de la Super Nintendo. Les décors sont vides et les sprites, grossiers, sont trop petits. Niveau bande son, là, c'est un peu mieux avec quelques musiques bien senties et des coups percutants. Et enfin, troisième et dernière déception : La maniabilité, avec des persos un peu lents et des coups spéciaux très difficiles à sortir (surtout les "fatality" !). Bref, un jeu qui avait créé l'évènement à sa sortie en arcade, mais qui se ridiculisera sur Super Nintendo. Cependant, malgré tous ces défauts, j'aime à y rejouer, l'ayant connu à l'époque... Mais il est évident que ce portage n'a pas grand-chose à offrir et s'effacera devant le portage du deuxième opus, bien plus réussi lui.

Marque mythique pour les joueurs 16 bits, la série Mortal Kombat a immédiatement suscité l'engouement chez nous, de part sa violence annoncée et une campagne de pub très agressive (et avouons-le, efficace !). Si fondamentalement la version SNES n'est pas très différente de son homologue MD, elle marque néanmoins quelques écarts suffisamment notables pour vous avoir fait pencher d'un côté ou de l'autre à l'époque. Légèrement plus fine, la version Nintendo bénéficie surtout du meilleur chipset sonore de la console, proposant ainsi une BO et des bruitages de bien meilleure tenue. Pour le reste, en dehors du confort de la manette 6 boutons, la différence fondamentale à l'époque était l'absence totale de sang sur la version SNES (la version MD n'en était pourvue qu'au prix d'un cheat code). Sub-Zero a ici sa propre posture, et surtout un Finish bien plus sage. Les différences s’arrêtent là. Alors oui, aujourd'hui, on n'y prêterait pas attention, mais à l'époque, elles signifiaient tout dans la Guerre des Consoles, entre un SEGA agressif et un Nintendo adepte de la protection infantile. Un moment d'histoire à faire en combo avec la version MD pour comprendre l'époque et comparer.

Adaptation fidèle et réussie du jeu d'arcade, Mortal Kombat met en scène des personnages digitalisés et fait preuve d'une grande violence assumée et renforcée par les fatalities en guise de coup de grâce. Par contre, l'hémoglobine coulant à flots pendant les combats du jeu d'arcade a été censurée, vraiment dommage. Au niveau des coups par perso, c'est moins bien en revanche que pour Street Fighter II, son concurrent direct, et moins technique également. Un cran en dessous donc de la référence de la baston, mais efficace quand même.

Mortal Kombaaaaaaaattt ! Que phénomène à sa sortie ! J'ai eu le jeu à l'époque sur MD puis sur SNES. Aucune tergiversation possible, la meilleure version est celle sur MD ! Oui, les décors sont plus beaux sur SNES, oui le son est meilleur sur SNES (et encore, ça se discute suivant ses préférences), mais le sang et les vraies fatalities ne sont que sur Megadrive, et ça change tout. Grâce à un code, la version Megadrive devient aussi gore que la version Arcade. A nous les gerbes de sang à chaque uppercut, les litres de sang déversés quand l'adversaire se fait embrocher en bas du stage The Pit. A nous, les fatalities bien dégueu avec l'arrache du cœur encore battant par Kano, l'arrachage de tête avec épine dorsale par Sub-Zero et l'explosion de tête avec l'électricité de Raiden. Les fatalities sont la personnalité de Mortal Kombat, et c'est ce qui fait que ce jeu a défrayé la chronique. Les joueurs SNES pouvaient pleurer, Nintendo remplaçait leurs parents pas cools, et protégeait les neurones de nos chères têtes blondes. C'est aussi cette gore attitude qui ont fait que SEGA était la marque des gamers cools ! Aujourd'hui MK a vieilli, mais se joue toujours sans problème.

Je n'ai jamais aimé Mortal Kombat, j'ai toujours trouvé ce jeu ridicule. Je me souviens très bien de l'arrivée du titre irrévérencieux de Midway sur Megadrive et SNES (en version édulcorée) quelque temps après la vague Street Fighter II. Il a été construit sur des animations pré-filmées d'acteurs et d'actrices intégrées au jeu en image par image afin de donner une illusion de réalisme. Cette technique avait normalement pour but d'amener un impact visuel fort à une époque où les sprites et les animations traditionnelles sont légion, mais en réalité, ça vieillit très mal et très vite, en plus d'être kitch. Un kitch renforcé par un univers d'assez mauvais goût, et par un jeu existant médiatiquement bien plus par son côté racoleur (due à une violence exacerbée) que par un gameplay vraiment pertinent, avec un casting trop léger aux animations rigides et peu variées dans la palette de coup des personnages. Faiblard et manquant de punch, Mortal Kombat se repose beaucoup trop sur ses fatalités à la mort de l'adversaire, et laisse en fin de compte un sentiment austère aux relents de nanar (à l'image du film), en comparaison des autres jeux de baston de cette époque là.

Mortal Kombat accumule tant de partis pris pour le moins audacieux qu'il ne pouvait qu'être remarqué, et il l'a été dès sa sortie en arcade en 1992. L'adaptation sur Super Nintendo l'année suivante étant très fidèle, on y retrouve beaucoup de ce qui a fait le succès de Mortal Kombat en cabine. Les personnages digitalisés à partir de vidéos, le déferlement de violence cathartique, les coups spéciaux étrangement magiques pour un jeu aux visuels réalistes, la simplicité du gameplay qui rend le jeu très accessible, presque tout y est. Presque tout, car le sang semble lui aussi avoir voyagé dans la malle, remplacé par de la sueur. Les uppercuts et fatalities perdent de leur effet, sans être totalement dénaturés car cette conversion bénéficie du beau son de la Super Nintendo. Expérimental, sûrement coûteux pour son époque, et conçu par de très bons techniciens, Mortal Kombat souffre d'avoir avant tout été développé pour sa forme, plus que pour le fond. Il n'y a que 7 personnages, peut-être plus aisément hissé au rang d'icône pour le coup. Tous les personnages ont les mêmes coups de base. Les fatalités sont souvent peu spectaculaires. Mortal Kombat est avant tout le brouillon de sa suite.