En 1993, Myst a été une révolution à contre courant. Ce jeu s'adressait à un public différent de ceux des salles d'arcade. Pas d'action ni d'ennemi, un contexte nébuleux, des images belles et fixes, de rares plages musicales new age et vous seul sur cette île. Pas de but clair, pas d'aide, ni de chemin tout tracé, aucune issue apparente, juste une île étrange et calme. Qu'on se le répète, Myst n'est pas un jeu avec des énigmes, c'est une énigme à lui tout seul. Il y a par exemple beaucoup de mécanismes à actionner (levier, interrupteur...) mais aucune explication concrète n'est donné au joueur quand à leur utilité. Le joueur doit ainsi se démener tout seul, découvrir la logique qui est propre au monde de Myst, avec une attention et une écoute de chaque instant (certaines énigmes sont visuelles voire musicales). Bien sûr, les plus sceptiques s'arrêteront au bout de cinq minutes et Myst restera pour eux un mystère. Et c'est bien dommage car la balade est passionnante, envoutante. Les images belles et immobiles donnent un petit cachet à Myst qu'on ne retrouvera jamais dans ses suites ni dans ses ersatz. Une certaine et intrigante irréalité.

Certes, la réalisation du jeu est aujourd'hui très datée, les enchaînements d'écran fixes sont désuets, et même les graphismes ne sont plus aussi flamboyants qu'en 1994 lors de la sortie du jeu sur PC. Adapté sur quasiment toutes les consoles depuis, la version PSP est honnête. Sorti de ces considérations historiques et techniques, le jeu est très énigmatique et l'impression de se retrouver seul au monde est totale. Pour avancer, vous devrez résoudre des énigmes logiques et souvent matérielles, et la satisfaction de les résoudre sera grande. Il ne vous restera plus qu'à lire les écrits d'Atrus et de faire connaissance avec ses deux fils mystérieusement emprisonnés dans un livre par leur père... Saurez-vous à qui vous fier ?