Imaginez un petit studio Américain indépendant souhaitant réaliser un jeu sur la culture Inuït d'Alaska. Imaginez ses développeurs partirent vivre des mois dans cette communauté, au milieu de la toundra arctique. Imaginez un jeu qui mélange gaming poétique et documentaire poignant. Le résultat s'appelle Kisima Innitchuna ou plus communément "Never Alone". Il s'agit d'un splendide jeu de plateforme aventure dans la lignée de Limbo et autre Another World. Le joueur incarne Kunuuksaayuka, dit Nuna, une jeune fille courageuse qui va partir dans le blizzard glacé de Sila, le monde terrestre ici bas, qui, sachons le, est mêlé aux esprits ; tout cela pour sauver son peuple d'un immense cataclysme. Aidé d'un Nanuq, un esprit bienveillant en la personne d'un renard blanc, notre héroïne nous fera vivre (seul ou à deux en simultané) un splendide récit d'aventure, transmis oralement par la tribu. Armé d'un kilauwitawinmium (ou Bola) et progressant sur 5 chapitres où se mêlent banquise, esprit boréales et créatures maléfiques, N.A est un bijou de poésie, que je conseille à jouer à 2 pour le plaisir de la découverte. Quelques bugs/imprécisions la plupart patchés pour un bijou de sensibilité

Never Alone est une production indépendante à l'aura particulière. Elle nous permet de découvrir la culture Iñupiat, peuple Inuit d'Alaska à travers l'adaptation d'un conte de tradition orale (sous la forme d'un jeu de plates-formes tout mimi) et de documentaires avec des témoignages filmés. Le résultat laisse rêveur, surtout au départ. Quand on ne regarde pas une vidéo captivante qu'on vient tout juste de débloquer, on suit Nuna et son renard arctique parcourant la banquise dans des décors glacés magnifiques. Il faudra alterner entre les 2 personnages (ou jouer à 2) pour résoudre de toutes petites énigmes. Lorsque le gameplay change sur le dernier quart du jeu, les défauts sur lesquels on passait outre émaillent le jeu de façon quasi-permanente : des bugs, des scripts qui ne se lancent pas et une gestion des collisions incertaine. L'ennui pointe également le bout de son nez avec des énigmes faciles, qu'on résout de manière pataude avec l'alternance des 2 personnages. Néanmoins, la partie documentaire mérite d'être découverte et efface pour ma part l'impression mitigée que j'ai du jeu.