Le chaud, le froid. Après une sortie surprise, une déception à la hauteur de l'attente et une série de patchs opportune, Panzer Dragoon Remake parvient à retrouver son souffle d'antan et surtout, à me procurer du plaisir. Je commencerai par souligner la qualité de la nouvelle musique signée Saori Kobayashi (merci, premier patch). Associé aux décors chatoyants, elle permet à ce remake de tracer son propre sillon, d'être plus qu'une copie sans âme, sans renier les apports de l'épisode Saturn (l'intro et la trame de l'aventure, minimaliste, essentielle, sont très respectueuses de celles d'origine). Ensuite, les contrôles, désastreux au premier contact, ont été - enfin - retravaillés. Je locke plus facilement les ennemis, et le viseur se dirige mieux. Les gâchettes, pour changer de vue, répondent désormais au doigt et à l’œil ; et le vol de dragon est stable. Le froid est passé... Le chaud désormais, avec la Pandora's Box à débloquer (merci, second patch), incluant options indécentes de triche et une jolie galerie d'artworks. Après la tempête de grêles, Panzer Dragoon Remake, d'un battement d’ailes, rejoint des cieux plus dégagés !

Oui, dommage ! Pourquoi ? Parce qu'il y avait tant à faire, et n'a été fait que le minimum syndical pour ce remake. Il est vrai, Panzer Dragoon I est le plus minimaliste en termes de narration, d'apport d'information à cet univers, mais c'était un jeu de lancement de console, et un des premiers jeux en 3D de l'ère 32 Bits. Le remake sort lui 3 ans après la sortie de la Switch et il n'y a quasiment aucun travail de création à réaliser, juste des sprites à remodéliser. Le remake est beau, et niveau musiques on est servi par les titres originaux, donc pas de surprise. En revanche, niveau jouabilité ça fait mal. En effet, tout vient du réticule de visée, trop rapide même en vitesse minimum, et surtout il n'est pas en 3D dans le jeu : il est posé sur l'écran en 2D avec un effet 3D. Ce qui fait que la mire passe sur le dragon et non devant... D'autre part, le sprite du dragon bouge beaucoup trop et ça entache grandement la visibilité ; en résumé, il "rebondit", les obstacles devenant impossibles à éviter. Et la cerise : aucun bonus, hormis un mode photo dispensable. Il y avait tant à offrir. Même pas d'artworks ! Un patch s'il vous plait !

C'est à travers ce remake que je vais enfin découvrir l'univers de Panzer Dragoon. Un jeu qui a longtemps jalonné mes magazines d'ado quand ça parlait de Sega Saturn. Désormais patché et vendu à prix ridicule, je découvre un jeu à la fois ultra rétro dans l'approche et antédaté dans la technique (bien 15 ans d'âge). Et pourtant, c'est accrocheur, en grande partie grâce à un univers franchement intriguant. On a l'impression de suivre une BD de Moebius qui s'anime sous nos yeux. Manette en main, on est dans un rail shooter façon Lylat Wars, à ceci près que l'on peut tourner la caméra et dégommer les ennemis à 360°, ce qui est loin d'être naturel pour moi. Typé gaming à l'ancienne, il faut soit se faire une tendinite à appuyer frénétiquement sur la touche de tir (bonjour le massacre du bouton sans tir auto) ou bien locker pour du tir concentré, ce qui a ma préférence. Le jeu est court (6 niveaux), mais les boss sont cools ; ça pète de partout et les environnements sont sympa. Un bel appel au scoring et à faire tourner le jeu en boucle, en mode salle d'arcade. Le dragon est un peu délicat à bouger, ça manque de "ouah", mais honnêtement, j'ai passé un bon moment. Une belle découverte.