Ayé, je l'ai. J'ai le Graal du jeu pourri ! Toute une vie à écumer les brocantes et les cash du coin pour trouver des jeux où on te donne de l'argent pour les prendre. Toute une vie à surfer sur des sites pas net, pas net, à télécharger crapouilleusement des ROMs miteuses, j'ai enfin déniché cette conversion de Pit Fighter sur Amstrad. Ce n'est pas une des pires choses, mais LA PIRE CHOSE que j'ai pu avoir entre mes mains de gamer. Ce jeu de baston de bar où s'affrontent des ivrognes était déjà calamiteux sur d'autres supports mais sur Amstrad, un stade hautement supérieur est atteint, défiant toutes les lois du jeu vidéo, de la pesanteur terrestre et de l'intelligence humaine. Croyez-le ou non, les graphismes sont digitalisés en blanc pour un rendu qui lave plus blanc que blanc, Le jeu tourne non pas en 60 images par seconde mais en une image toutes les 3 secondes : une prouesse d'animation en "stop no motion". Ça clignote, ça tressaute, c'est magique !... Houston, on a un problème ! Les commandes à un bouton ne répondent plus. Le coup de poing est sorti tout à l'heure. Je ne sais plus, je saute partout, j'ai vu la lumière bénie des dieux ! Je peux désormais dormir en paix !

Pit-Fighter sur Amstrad CPC, sorti en 1991, est sans doute le pire rejeton du jeu d’Arcade éponyme et peut-être la pire conversion d’un jeu d’Arcade sur ce support. Passé un écran d’accueil de bonne facture, vous découvrez un amas de sprites informes en 4 couleurs (mode 1 du CPC). Le jeu est injouable dans tous les sens du terme. C’est la totale : maniabilité pourrie et hitbox incompréhensibles sont bien évidemment au rendez-vous, mais le pire vient du scrolling tremblotant et des clignotements de l’écran qui vous mèneront certainement à la crise d’épilepsie en moins de 10 minutes. C’est lent, affreusement lent, les animations sont saccadées et il faut donc avoir une sacrée motivation pour avoir envie de jouer à ça. C’est proprement honteux de sortir un jeu pareil. Bon allez, je vais reconnaître que la musique est elle plutôt de bonne facture mais ça m’aurait fait mal de dépenser des thunes à l’époque dans une telle mascarade pour écouter une musique sur CPC. J’y avais échappé fort heureusement, mais ce n’était pas le cas du pote qui me l’avait prêté (sans doute cherchait-il un peu de réconfort...).