Une jeune fille en détresse, une ambiance digne des meilleurs polars et nous voilà embarqué dans un click and play loufoque qui renoue avec la grande tradition des vieux jeux du genre. On retrouve en effet la bonne 2D d'antan, celui du temps des Monkey Island ou des Sam and Max avec des plans fixes, des persos cartoons et beaucoup d'humour. Ici, de Chicago au désert des Indiens, entre deux dialogues avec des personnages barrés (au hasard des Drag Queens échappées de Priscilla, Folle du désert), il faudra aider le jeune Brian à récupérer des objets, à les associer (ou pas), le tout afin de résoudre des énigmes emberlificotées. Qui dit hommage au genre, dit manque d'originalité avec un petit air de déjà vu (normal me direz-vous pour un hommage). Mais avec une réalisation soignée, une interface simplifiée et un curseur qui change de forme suivant les actions, Runaway est extrêmement agréable à jouer et s'avère être à la hauteur de ses modèles du point de vue de la durée de vie. Sympa.

Runaway est apparu comme le messie pendant une période de pure disette du bon point and click. Tous les amoureux de Sierra et LucasArts bavaient devant ce splendide jeu cartoon à la réalisation moderne, et Runaway a bénéficié d'une véritable hype auprès de la communauté, qui a tout fait pour que le jeu se vende. L'histoire nous place à la tête d'un duo improbable (un thésard arrogant et une stripteaseuse) dans un road movie mêlant beaucoup de références cinématographiques ou vidéoludiques. Les amoureux de Priscilla Folle du Désert ou de Baphomet auront le sourire. Doté de décors hautes résolutions très fins et détaillés, de persos 3D en cel-shading, Runaway impressionne. L'animation en revanche est encore très légère (les cinématiques, mon dieu). Les persos sont très bien croqués, l'intrigue se suit, les rebondissements sont drôles et efficaces et la durée de vie très correcte. Que lui reprocher ? Un héros assez antipathique et des mécaniques d'énigmes parfois ratées (objets ne se trouvant que si on joue dans le bon ordre pré-établi). J'hésitais à lui mettre "Oui", mais j'opte pour un petit "Oui mais" afin de mettre en valeur sa suite, qui à mon sens est bien plus réussie. A faire.

Un jeu Point & Click on ne peut plus classique, mais qui est sympa à terminer. Les énigmes sont d'un niveau de difficulté bien dosé, sauf certaines plus dures qui exigeront peut être d'aller voir la soluce au bout d'un long moment où vous tournerez en rond, faute d'avoir ramassé le bon objet la plupart du temps. Le héros est charismatique, au même titre que Georges dans la série des Chevaliers de Baphomet. La durée de vie atteint une vingtaine d'heures, ce qui est honnête pour le genre. En conclusion, un bon titre dans le genre.

Que serait Runaway sans son brave héros Brian Basco ? Impossible de résister à l'humour désopilant et à la maladresse de cet étudiant, intelligent mais insouciant, à qui la vie semble sourire. Sans oublier la voix française de Jane qui lui sied à ravir, pour qui connaît Mentalist. C'était sans compter sur Gina, demoiselle en détresse. Ou comment une rencontre inopinée peut faire basculer votre vie et vous emmener là où vous n'auriez jamais imaginer aller pour vous faire vivre des expériences inattendues. Une aventure qui vous fera voyager de NY au fin fond du désert. Un humour décapant, avec des dialogues qui font mouche. Une aventure hors des sentiers battus. Un graphisme aux allures de dessin animé très agréable. Des personnages loufoques, mention spéciale aux drag queens. Un bémol pour le manque de souplesse, car il est impossible d'avancer sans faire les actions dans un ordre prédéfini. Il peut vous arriver de tourner en rond pendant des heures avant de vous rendre compte que Brian devait juste ramasser tel objet bien planqué avant de pouvoir se rendre à tel endroit. Je me suis malheureusement résolue à terminer le jeu avec la soluce. Frustrant. Mais ce 1er opus vaut le détour.