On va me reprocher de faire le grincheux, mais si ça fait réagir, tant mieux ! Je vais être franc : Tintin au Tibet ne m'a pas plu, et je l'avoue moi-même, j'en ai un peu honte, moi qui suis tintinophile depuis ma plus tendre enfance. Pourtant, tout aurait du me pousser à aimer ce jeu. La fidélité à l'oeuvre de Hergé est impressionante (l'histoire, les graphismes surtout) et la musique colle parfaitement. Techniquement, c'est superbe. Mais qu'est-ce qui ne va pas alors ? Bah, en fait, c'est le principe même du jeu qui me dérange. Car si échapper au Yéti est un challenge digne d'un jeu vidéo, c'est moins le cas quand Tintin risque sa vie dans l'hôtel pour éviter les serveurs ou les femmes de ménage. Et c'est comme ça dans l'ensemble du jeu : les pièges sont ridicules ! On s'ennuie ferme à éviter les pots de fleurs qui tombent et les gens qui marchent dans la rue sans animosité particulière. Rajoutons à cela une difficulté très élevée, un système de mots de passe mal conçu, et vous comprendrez que tout tintinophile que je suis, cela ne m'a pas empêché de jeter l'éponge. Mais ça me fait bizarre de ne pas aimer un jeu que j'aurais voulu adorer.

Adaptation de la célèbre bande dessinée se déroulant au Tibet, j'ai été comme beaucoup de joueurs en lançant le jeu : plein d'espoir et d'appréhension (connaissant la réputation du jeu), un mélange de sentiments renforcé par le fait que ma copine en gardait un bon souvenir (elle se demande d'ailleurs comment elle a pu en garder un bon souvenir). La présentation est soignée, on retrouve le trait d'Hergé, les vignettes et les bulles, toutes les caractéristiques du neuvième Art. Une fois la partie lancée, c'est une autre histoire. C'est toujours très joli, avec un Tintin qui peut s'approcher en gros plan vers nous. Mais on a affaire à un jeu de plate-forme de l'enfer, avec des sauts de l'impossible et une marge d'erreur plus que réduite. Du try and retry, and retry, and retry qui donne des envies de meurtre. Le level design demande au joueur un effort surhumain d'interprétation. A chaque pas que l'on fait, il faudra péniblement distinguer les plates-formes, les ennemis et les pièges (la clochette de la mort !!) du décor. Face à une hitbox aussi abominable et un chrono de la mort (merci le chrono), autant se replonger en toute quiétude dans les albums. Vos nerfs vous le rendront bien.