Nouveau jeu de Square à arriver chez nous, ce qui est rare pour l'époque où il n'y avait que FF. Vagrant Story est un action-RPG se situant dans un univers moyenâgeux où vous dirigez Ashley Riot, chevalier de la Cour, qui va être embarqué dans l'élucidation du mystère de la cité Lea Mundis. Début de scénar' flou mais déjà envoutant. Une ambiance oppressante se crée à cause du manque d'indications, de paroles, des persos énigmatiques... On est directement dans le bain ! Graphiquement superbe, le jeu met en valeur le travail de design sur les persos, mais aussi sur les immenses bâtisses de toute beauté. Le gameplay du jeu est novateur, car il mélange le temps réel et la tactic. En effet, le jeu est avant tout une progression à travers quelques plate-formes, clés à trouver, et ceci serait monotone sans les ennemis. Ceux-ci sont visibles à l'écran, on les bat donc si on veut. Dès que l'on appuie sur la touche adéquate, une sphère se matérialise et symbolise le champs d'actions possibles, et si l'ennemi se trouve dedans, vous pouvez choisir une attaque, une magie ou objet. Cela permet d'avoir un équilibre entre la rapidité et la lucidité que requièrent les combats. Un jeu passionnant !

Yasumi Matsuno est un génie, et voir un tel génie ne plus rien proposer (en dehors de Crimson Shroud) me brise le cœur, mais heureusement avant le clash pour différent artistique sur FF XII, Matsuno nous a sorti ce que je considère comme le meilleur RPG de tous les temps. Vagrant Story est ce que j'appelle une œuvre complète, rien ne lui manque. Le game design est d'une perfection et d'une profondeur assez hallucinante, les musiques de Sakimoto sont épiques, parfois intrigantes, mais toujours en adéquation avec le visuel du jeu. Graphiquement, le jeu a très bien vieilli, mais plus que tout, c'est son scénario et sa réalisation qui mettent une claque à un paquet de jeux. Mastsuno sait exactement comment placer sa caméra pour rendre chaque plan quasiment aussi beau qu'un tableau, et chaque parole renforce la personnalité des personnages, aux dimensions tragiques proches de ceux de Shakespeare (Matsuno ne s'en est jamais caché). Vagrant Story est une œuvre sculpté de la main d'un perfectionniste, qui dégrossit le genre de toutes ses tares. Le seul souci, c'est qu'une fois ce jeu fini, les autres RPG vont vous paraitre bien fade.

Alors là, c'est ce que j'appelle plus qu'une claque : un choc ! Vagrant Story est extraordinaire sur PS1 à tous points de vue. Une narration et une mise en scène digne du cinéma, et ce dès l'introduction (jouable, qui plus est) ; des personnages forts et développés ; une intrigue complexe où la frontière entre bien et mal est volontairement gommée... On ne ressort pas indemne de Vagrant Story, qui est LE chef d'oeuvre de Matsuno ! Nous avons donc affaire à un dungeon-crawler gothique, d'une énorme efficacité et surtout d'une difficulté qui en surprendra plus d'un. En effet, vos armes se spécialisent selon le type de monstres que vous attaquez. Un système qu'il est essentiel de maitriser, ainsi que les "Break Arts" pour espérer venir à bout du jeu. Les boss sont très coriaces et il n'est pas du tout évident de trouver leurs points faibles. Vagrant Story, outre son système très complexe, dispose d'une réalisation magnifique, avec des graphismes très fouillés, des musiques magnifiques signées Hitoshi Sakimoto. Il manque juste les voix en accord avec les textes, mais c'est juste dû au fait que le jeu tourne sur PS1. Pour le reste, ce drame shakespearien est passionnant.