Le jeu d'échecs porte tellement bien son nom. Comme Kasparov jouant contre Deep Blue, j'ai tenté l'expérience : l'homme luttant contre la machine. Et bien, le combat fut rude, traversé chez moi par des fulgurances au début, avec ce complexe de supériorité bien humain, et des moments de plus en plus fébriles par la suite. Le doute m'a finalement immobilisé devant cet écran aux teintes bleues, inanimé, et pourtant porteur de toute l'épaisseur philosophique du jeu en bois. "Je pense donc je suis". L'Atari 2600 semble penser entre chaque coup, puisqu'il signe sa réflexion par un écran rouge palpitant, inquiétant. Malgré ma défense à la française, la machine abat mes pions un à un. Et lorsque la console en bois se sent en danger, elle roque ! Diable, le syndrome de Kotov m'a perdu. Je suis mat, et blême. Vaincu. Video Chess m'a impressionné, le curseur pour déplacer les pièces est agréable à utiliser et vous interdit les coups illégaux, comme une vieille maîtresse d'école qui vous tape sur les doigts. Seul défaut, on ne peut pas y jouer à 2... En même temps, autant sortir le véritable jeu dans ce cas, non ? L'adversaire, ici, c'est l'Atari 2600 qui ricane, à l'avance, de vous battre.