Surfant sur la dernière vague de jeux "émotionnels", Arise : A Simple Story ressemble de loin à un mix 3D entre "Old Man's Journey" et "Journey" de Joshua Chen : bref, ça sent le récit chargé de kleenex. Développé par des Espagnols (je m'en méfie depuis le très raté Rime, du même genre), Arise raconte l'histoire d'un vieil homme qui vient de mourir, et qui revoit sa vie défiler sous ses yeux au moment de rejoindre l'au-delà : ambiance. Il s'agit d'un jeu de plateforme avec l'utilisation d'une mécanique de remonte temps, façon Planet Alpha. Découpé en 9 étapes / récits, chaque niveau aborde un concept (topographie, lumière, ombre, gravité...) en vous faisant jouer sur les rebours du temps pour avancer. Souvent réussi, cette mécanique amène de vraies originalités dans les séquences à jouer. Hélas, le jeu est plombé par une caméra auto souvent aux fraises et des passages ultra imprécis : vous allez mourir très souvent. Côté habillage, l'esthétique et la musique sont parfois poussifs, mais globalement plutôt réussis. Côté scénario, tous les clichés (chouiner / déprimer / taper où ça fait mal) sont là : vous êtes prévenus ! Un peu lourd et maladroit, mais sympa, à petit prix.

Rembobiner ou accélérer, voire arrêter le temps, changer de saison en un claquement de doigts, c'est le super pouvoir de notre vieux barbu, tout juste mort de sa belle vie. Histoire de faire le bilan et d'atteindre en paix la fameuse lumière, il va sonder ses souvenirs, des plus joyeux aux plus sombres... Les premiers niveaux m'ont saisi d'émerveillement avec cette idée que le monde peut changer à volonté. C'est à la fois simple et lumineux. Hélas, en voulant bien faire et décliner son concept à tout prix, le jeu s'avère inégal sur la longueur. Quelques niveaux me paraissent moins inspirés, ceux avec les ombres, ou ces phases de jump terriblement basiques, incluant son lot de sauts ratés (faute de bien voir le bord des plates-formes) qui côtoient des passages très originaux et dynamiques, franchement beaux et marquants. Même si tout n'est pas parfait, je retiens qu'Arise m'a touché à travers sa petite histoire, et est parvenu à m'enchanter, et à me ré-enchanter sur les dernières séquences, je pense à deux niveaux en particulier. Pas mal !