Contrast n'est pas le premier jeu à vous mettre dans la peau d'une ombre. Pour se démarquer le jeu a donc choisi de planter son décor dans un début de vingtième siècle aux apparences chimériques. Il exploite les thèmes du cabaret mondain, du cinéma populaire et même l'art du cirque dans un style très "Burtonesque". Didi est une jeune fille qui en parlant aux ombres, essaie de reconstituer pour le mieux l'histoire de sa famille au bord de la rupture. Dawn, l'acrobate protectrice et imaginaire de Didi que vous incarnez, possède le don de devenir une ombre à l'approche d'un mur éclairé. Elle peut utiliser l'ombre des objets en tant que plates-formes afin d'atteindre des endroits naturellement inaccessibles. Les casses-têtes sont composés de nombreuses variantes de ce concept, incluant le déplacement des sources de lumières ou le transport d'objets entre les deux "mondes". Cela dit, on remarquera parfois un manque de finition au niveau des collisions avec le décor et un aboutissement scénaristique trop rapidement expédié. Mais c'est l'ambiance et l'originalité qui finalement l'emportent sur ces quelques petits défauts.

Dans une ambiance où se mêlent cabaret, cirque, jazz et fantasmagorie, Contrast est un rafraîchissant jeu de plateforme/énigmes basé sur une progression d'ombre et de lumière. Rafraîchissant oui, mais peu innovant, tant le joueur averti verra chez Compulsion Games une tendance un peu trop poussée à piocher parfois à l'identique des éléments ou concepts piqués à Bioshock Infinite, A Shadow's Tale ou encore Alice Madness' Return... Cette petite fille prénommée Didi s'avère pourtant immédiatement attachante, et son acolyte, la si muette Dawn, intrigante au point de s'inquiéter de leur sort et du dénouement à venir. Mais le scénario ne tiendra pas toutes ses promesses. Si le jeu offre de purs moments de bonheurs comme le passage de la princesse ou celui du phare avec ces plateformes excellentes et artistiquement sublimes, on est déçu par l'impact d'un moteur à la ramasse, de la prépondérance de bugs et de contrôles somme toute très hasardeux. Focus oblige, le jeu semble avoir eu les yeux plus gros que le ventre et manquer de moyen ou de finition. Au final, l'attachement et le plaisir est réel pendant ces 3h de jeu, mais on aurait aimé plus d'audace et de finition pour cette aventure.