Battlemorph, la revanche de la Jaguar

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Wizzy
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Message par Wizzy »

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Je vais faire mon Seb en tenue de Joker, avec le flingue et le "Bonne année".

Après la vidéo du JDG sur la Jaguar, l'idée de mettre en lumière le jeu Battlemorph m'a démangé. De le réhabiliter aussi (même si je sais, c'est un caillou jeté dans l'océan des sarcasmes), car c'est un des tous meilleurs shoot 3D auquel j'ai joué. Il est immense, la part d'exploration et la liberté qu'il offre n'étaient vraiment pas communes à l'époque. Véritablement un grand jeu ; un très grand jeu, dans tous les sens du terme. Hier ou aujourd'hui.

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Ses mini-planètes, sa 3D totalement libre, zones d'eau incluses, ses secrets et ses missions scénarisées le rapprochent dans l'esprit d'un Mario 64. Incluant le plaisir qui va avec. Oui, j'emploie les gros mots, et les grands noms, pour attiser de la réaction car Battlemorph le mérite.

Je reprends ici mon test publié en 2012 sur mon blog Jagfan, avec quelques corrections et des ajouts :


Battlemorph

Tout juste renaissant de ces cendres, l'Empire de Pernitia menace à nouveau l'équilibre de la Galaxie. A nous, à bord de notre vaisseau qui "morphe", d'en finir une fois pour toute avec ces gredins interstellaires !

Exclusivement destiné au Jaguar Cd, Battlemorph est la suite du tout premier jeu de la Jaguar, j'ai nommé Cybermorph sorti en 1993. Comme dans l'épisode précédent, il propose d'explorer en toute liberté des planètes dans des environnements 3d en Gouraud Shading.

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On retrouve donc tout naturellement Skylar, cette charmante dame qui, avec son minois tout bleu ce coup-ci, s'affiche en haut à gauche de l'écran et commente nos faits et gestes. On retrouve également le même principe de jeu à savoir des missions oscillant entre la collecte d'items et la destruction d'objectifs précis.

Il y a des changements notables, des améliorations qui mises bout à bout font de Battlemorph un des grands jeux du fauve d'atari. C'est tout simple, les améliorations éclipsent les défauts qu'affublaient les plus critiques au premier épisode.

Les plus objectifs d'entre nous disaient en substance ceci :"Cybermorph fait dans l'abstraction et le cubisme pour le décor, c'est vilain !". Certes le gouraud shading sans détail est omniprésent dans cette suite mais Battlemorph s'entiche de fonds dessinés et d'éléments en textures mappées. Le clipping est également moins prononcé. Comme la fluidité de l'animation est toujours de mise, visuellement, le jeu s'avère agréable.

"Cybermorph n'a pas de musique, pas d'ambiance". Cette fois-ci, la musique, de qualité Cd, est immersive en diable. Spatiale, planante, intrigante, la bande-son épouse parfaitement le rythme si particulier du jeu. Un plus pas négligeable.

Un exemple à creuser, les titres sont disponibles sur khinsider, quelques écoutes au hasard valent mieux que les quelques secondes de techno entendues (et moquées) dans la vidéo du JDG :

https://downloads.khinsider.com/game-so ... jaguar-cd

"Cybermorph était répétitif et lassant". Même si dans le fond, le principe n'a pas changé, la scénarisation des missions nous implique d'avantage dans le jeu. Des exemples parmi d'autres : retrouver des documents pour obtenir des informations sur la défense ennemie, détruire un pont pour faire chuter un train en marche et récupérer ce qu'il détient, poser une bombe thermonucléaire et s'enfuir de la planète avant la fin du compte à rebours...

Battlemorph arrive surtout à nous surprendre par la variété des environnements qu'on trouve sur une même planète, entre les différents tunnels et ces zones d'eau qui sont la grande nouveauté de cet épisode.

Quoi qu'en dise les fameux "experts", le gameplay était selon moi LE point fort du premier opus. Et là Battlemorph enfonce le clou. Notre vaisseau, le War Griffon, dispose dés le départ d'un double tir et gagnera au fil de ses explorations des armes spéciales qui vous seront bien utiles dans certaines phases de jeu.

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A l'image ci-dessus, l'overlay, la petite carte en plastique qui se mettait sur le pavé numérique de la manette et permettait d'avoir toutes les options du jeu en un clin d'œil et une seule pression (je défends par la même occasion l'intérêt de cette manette qui s'en mange régulièrement plein les dents).

Une des armes, les leurres (des clones de nous même) permettent ainsi de battre n'importe quelle armada surarmée en créant une diversion. Il suffit d'envoyer devant soi un tas de petits vaisseaux fantoches, de changer d'arme et de s'approcher de l'ennemi, lequel ne sait plus sur quoi tirer, pour l'abattre. Le fin du fin.

Le War Griffon a, outre toutes ses armes de guerre, la possibilité au contact de l'eau de "morpher" en sous-marin et d'explorer en toute liberté le fond des lacs. Mine de rien, en terme d'exploration, le jeu prend une autre dimension avec cette possibilité. Chacune des zones d'eau sont des invitations lancées au joueur un tantinet curieux, leurs surfaces opaques ne laissant rien deviner de ce qu'elles cachent.

En plein combat, lorsqu'on est en difficulté dans les airs, on peut même y trouver refuge et y dénicher des items de santé pour reprendre des forces. Ces phases aquatiques sont de surcroît excellement réalisées avec un très bel effet de déformation.

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Pour varier les plaisirs, on pourra également passer dans des tunnels pour explorer les tréfonds des planètes ou passer d'une zone à une autre. Dans ces moments-là, la vue change pour celle intérieure du vaisseau.

Plus variée, plus belle, la suite de Cybermorph en impose. La liberté totale de mouvement est grisante. Libre à vous de vous déplacer où bon vous semble. Libre à vous d'attaquer les troupes ennemis en cramant la moitié de votre barre de vie, libre à vous de flâner dans des zones plus calmes (un petit plongeon ?) ou bien d'explorer méthodiquement, avec l'aide de la carte, chaque centimètre carré des niveaux (qui, petite aparté, sont particulièrement bien construits).

Le jeu est plus facile d'accès et moins aride que son modèle. En lieu et place des passwords assez difficiles à glaner dans le premier épisode, on a droit à une sauvegarde automatique après chaque planète. Il y a également foison d'items de santé, de vies cachées et d'upgrades en tout genre, ce qui incite à jouer et à chercher partout. Pour sûr, l'immersion est garantie pour de très longues parties aux confins de la galaxie.

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Pour pouvoir espérer finir le jeu un jour, notez qu'il vous faudra impérativement la cartouche de sauvegarde -le Memory Track- car avec ses 8 systèmes solaires et sa quarantaine de planètes à explorer, Battlemorph est un challenge de longue haleine. J'estime mon temps de jeu pour en voir le bout entre 20 et 30 heures.

Un passage m'a particulièrement marqué : Tantaul, une planète emplie de petits rochers flottants, ciel rouge, totalement irréelle (avec la bande son qui va avec). C'était la transposition en pixels d'une bande dessinée de Moebius ou de Caza. J'étais littéralement dans un autre monde et ce moment fait partie de mes grands souvenirs JV, il éclipse n'importe quel contre argument ou critique acerbe sur ce jeu.

La suite de Cybermorph améliore le concept de base en étant plus variée et plus immersive que jamais. Il s'agit d'un très grand shoot 3d pour le Jaguar Cd et un grand jeu (j'insiste). La presse d'époque et les joueurs qui y ont joué (vraiment joué) l'ont attesté et approuvé. Si jamais, vous voulez y jouer : le jaguar CD étant un support inaccessible aujourd'hui, l'émulateur Big P emu est un très bon début.


Modifié en dernier par Wizzy le mer. 30 avr. 2025 22:37, modifié 1 fois.
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Blondex
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Message par Blondex »

C'est ta revanche sur le JDG !
Le Jaguar CD est un support très méconnu, je n'en avais même pas entendu parler avant que tu ne deviennes actif sur le site et que tu livres des avis pour ce support.
Battlemorph paye le fait d'être une suite quasi-inconnue à un des jeux emblématiques de la Jaguar, donc on a tendance - comme l'a fait le JDG - à mettre ces deux jeux dans le même panier.

Donc merci pour avoir exposé ton point de vue !
Wizzy a écrit : mer. 23 avr. 2025 12:16 Un exemple à creuser, les titres sont disponibles sur khinsider, quelques écoutes au hasard valent mieux que les quelques secondes de techno entendues (et moquées) dans la vidéo du JDG
Cela étant dit, j'aime justement beaucoup ce passage de la vidéo du JDG. C'est très 90's !
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Wizzy
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Message par Wizzy »

J'ai revu la vidéo du JDG, pour me faire du mal et ça a marché : les gags m'exaspèrent.

Celles de l'AVGN (il y en avait eu deux ou trois) ont fait autant de mal à l'époque. Surtout ce pauvre Cybermorph et ce Jaguar CD qui ont pris cher, leurs réputations sont d'ailleurs liées à l'AVGN. Je lui donne un peu de crédit, il mettait en avant aussi de bons jeux (à ces yeux) dans la première vidéo.
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