Dans le prolongement de mon dossier sur la série Metroid, et en préparation à un podcast qu'on doit organiser avec Iglou, je vous propose un classement des épisodes de la série Metroid, du pire au meilleur.
Je précise tout d'abord que j'ai exclu de ce top plusieurs jeux "hors série" : d'abord AM2R, étant un jeu non officiel réalisé par un amateur ; puis Metroid Prime Pinball (un jeu de flipper) et Metroid Prime - Blast Ball (une sorte de Rocket League), ces jeux étant des produits dérivés ; et enfin Metroid Blast, un mini-jeu en multi inclus dans Nintendo Land.
Voilà, maintenant je peux me lancer !
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13 - Metroid Prime – Federation Force
Difficile de défendre l’indéfendable ? Assurément ! L’annonce de Federation Force lors de l’E3 2015 a sans doute été le pire moment de la franchise, après une période de disette de 5 ans. Et le jeu pourtant développé par Next Level Games (Mario Strikers, Luigi’s Mansion 2, Punch-Out Wii…) ne s’est jamais remis de ce très mauvais accueil.
Loin d’être mauvais, le jeu est découpé en missions de qualités variables, privilégiant le multi en coopération au jeu en solo (possible, mais peu adapté). Sa réalisation cherche à coller à l’esprit de la série Prime et voit le retour des Pirates de l’Espace comme antagonistes, mais au bout du compte, Federation Force n’apporte que bien peu de choses à la saga, et sa déroute commerciale a achevé de l’enterrer.
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12 – Metroid Prime Hunters
Ce jeu aurait dû être la locomotive de la DS à ses débuts, mais les premiers retours assez négatifs de la démo First Hunt ont entraîné un report de Hunters. Ce volet s’est retrouvé ainsi à devoir promouvoir une jouabilité au stylet pour un FPS, et un mode bataille en ligne. Le petit studio américain de Nintendo (NST) s’est bien acquitté de cette mission, malgré un cahier des charges contradictoire.
Hunters a toutefois un peu oublié d’être un Metroid Prime dans cette affaire. Son aventure plus linéaire n’offre pas réellement de moments épiques, et sa réalisation souffre aujourd’hui des limites – certes exploitées au mieux – de la DS. Reste tout de même de bonnes idées, comme les chasseurs rivaux de Samus.
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11 – Metroid II – Return of Samus
Gunpei Yokoi tenait à ce que « sa » Game Boy dispose de jeux exclusifs, et a soutenu le développement d’une suite à Metroid sur la portable monochrome, et non sur NES. Cette décision courageuse lui a donné raison, car Metroid II a connu un succès non négligeable.
En termes d’importance dans la série, ce jeu devrait même se situer bien plus haut dans ce top, tant le producteur et scénariste historique de la série, Yoshio Sakamoto, lui voue un culte alors qu’il n’a été impliqué à aucun moment dans le développement de ce jeu.
Le problème, c’est en fait de jouer à Metroid II. Non qu’il soit mauvais, mais malgré les sprites fins de Samus et de ses ennemis métroïdes, l’austérité des décors et la nature répétitive du jeu (trouver et exterminer les métroïdes) peuvent s’avérer rebutantes, y compris pour les mordus de la série.
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10 – Metroid – Other M
Alors même qu’il signe la reprise en main de la série par Yoshio Sakamoto, alors incapable d’imposer ses idées avec son projet « Dread », Other M souffle le chaud et le froid : à la nervosité de l’action (la patte Team Ninja), vient se greffer une aventure très dirigiste ; aux superbes cinématiques vient s’ajouter un scénario nanardesque ; à une Samus virevoltante dans le feu de l’action s’ajoute une Samus abusivement émotive dans les cinématiques.
Déception commerciale sur Wii, Other M aurait pu tuer la série, mais ses expérimentations ont sans doute influencé plus tard Metroid Dread, et son format TPS prouve que Metroid pourrait s’y adapter, à condition d’y trouver une bonne direction, et de ne pas céder aux modes du moment, comme a pu le faire Other M avec les demandes d’une aventure plus scénarisée.
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9 – Metroid
Jouer au premier volet de la série sorti sur NES en 1986, c’est se retrouver immanquablement avec un jeu d’une grande austérité, à qui il manque beaucoup de ce qu’on peut avoir dans la série depuis Super Metroid : pas de carte, pas d’indices, le joueur est tout simplement largué dans le jeu, laissé à son seul instinct. Mais ce Metroid pose également les bases : la boule morphing, les missiles, la progression de manière générale… On y retrouve certes à l’état brut tout ce qui fera le succès de la série.
En dépit de ses qualités, notamment ses musiques marquantes, son ambiance et son parti-pris sans concession, découvrir ce volet peut être une expérience punitive et pas toujours motivante, en témoigne un level design sommaire et souvent répétitif.
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8 – Metroid Fusion
Metroid 4 était venu mettre fin à une longue période de disette dans la seconde moitié des années 90, mais ironie du sort, s’est retrouvé éclipsé par un autre Metroid (qui sera plus haut dans ce top). La faute en revient à une aventure considérée comme trop dirigiste comparée à Super Metroid. C’était le prix à payer pour ajouter de la tension dans la grande station spatiale qu’explore une Samus équipée d’une nouvelle combinaison jaune et bleue.
Les apports de Fusion à la série sont toutefois très nombreux : le gameplay se fait plus précis ; le lore de la série s’étend avec les Parasites X mais aussi la personnalité de Samus ; la rejouabilité du titre demeure excellente ; et la réalisation d’ensemble en fait un des meilleurs jeux de la Game Boy Advance.
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7 – Metroid Prime 2 – Echoes
Metroid Prime avait démarré une histoire parallèle (mais pas alternative pour autant) à la série 2D, et sa suite Echoes a amorcé l’indépendance de la série Prime. L’histoire s’étend à une nouvelle planète et de nouveaux ennemis (les Ings et Samus sombre), installant une ambiance différente mais réussie.
Si le jeu demeure un modèle de gameplay, une difficulté plus prononcée encore que le premier volet, et surtout des choix de game design discutables, coûtent à MP2 quelques points. La dimension sombre et toxique de la planète Ether est tout à la fois une excellente idée, comme un frein à l’exploration, et le principe même de munitions pour certains rayons de Samus, une erreur que ne commettront plus jamais les épisodes qui ont suivi !
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6 – Metroid – Samus Returns
Ce remake avait joué les cachottiers avant son annonce. Les fans étaient désespérés après Federation Force, mais la 3DS aura finalement eu droit à son épisode majeur de la série ; en l’occurrence, un remake de Metroid II.
La force de ce remake, cela a été non pas de proposer une relecture fidèle de l’original (comme l’a fait l’excellent remake amateur AM2R, que je place d’ailleurs symboliquement à égalité), mais une réinterprétation signée du producteur historique Yoshio Sakamoto (même si le jeu est développé par MercurySteam).
Les fans des volets 2D ont pu toutefois être froissés par le rythme notoirement plus lent imposé par Samus Returns, mais c’est sans doute là la seule contrainte qu’imposait Metroid II.
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5 – Metroid Prime 3 – Corruption
La Wii à ses débuts se devait de rassurer les gamers en leur proposant des jeux qui leur étaient destinés. Et si MP3 a cédé au gameplay au combo wiimote / nunchuk et quelques fonctions gadgets de la reconnaissance de mouvements, il n’en propose pas moins une continuation de la série Prime, en apportant une conclusion (?) attendue.
Après 2 volets, Retro Studios devait aussi renouveler la formule des Prime, et prendre de nouveau quelques risques, quitte à parfois s’écarter de l’ambiance de la série. Si MP3 prend une tournure space opera et se révèle également plus dirigiste, il apporte aussi de nouveaux mondes magnifiques (Bryyo, Elysia)… et d’autres franchement moins marquants (comme la colonie de la Fédération).
Bref, quand la Fédération galactique intervient directement dans un Metroid (cf Federation Force, Other M voire Fusion), ça coûte quelques points… et c’est à méditer !
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4 – Metroid – Zero Mission
Resté pendant un moment le dernier volet en 2D, Zero Mission est le remake GBA du premier Metroid. Et autant dire qu’il est évidemment préférable de découvrir la première aventure de Samus par ce jeu plutôt que l’original… même si Zero Mission le respecte énormément.
Si le level design a été avantageusement retravaillé, ce remake a su conserver sa progression sans jamais trahir l’original, tout en lui ajoutant de nombreux boss ainsi que de nouvelles zones. Avec ce retour aux fondations de la série, c’est également le retour d’un jeu moins dirigiste que Metroid Fusion, dont il gomme certains défauts.
Cerise sur le gâteau : un épisode inédit une fois le jeu « terminé », dans lequel on contrôle Samus sans armure… avec un gameplay cette fois bien différent.
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3 – Metroid Dread
L’histoire commence à être connue, mais le projet « Dread » a mis du temps à se concrétiser. Son producteur Yoshio Sakamoto a aussi appris de certaines de ses erreurs (notamment Other M) pour revenir à ce qui faisait la force de la série : un style sobre et épuré, représenté en cela par la nouvelle apparence de Samus. L’expérience acquise par le studio MercurySteam pour Samus Returns a été également un atout : le jeu peut se lâcher et imposer un rythme particulièrement nerveux et fluide.
Metroid 5 ne s’appelle pas non plus Dread pour rien : Samus retrouve en effet ses pires ennemis réunis au même endroit, et les combats de boss sont parmi les plus réussis de la série.
A ce jour, ce jeu a rencontré son public, devenant même le jeu le plus vendu de la saga. Sans nul doute que le style de Dread, avec une Samus taiseuse plus badass que jamais, aura une grande influence sur l’avenir de la série !
Personnellement, je place ces deux jeux à égalité, mais il faut départager, donc… :
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2 – Metroid Prime
Davantage qu’une révolution, Metroid Prime s’inscrit plutôt comme une évolution particulièrement réussie – un modèle même – qui a su capter l’esprit de la série malgré un gameplay complètement différent des volets 2D.
En passant en vue FPS, Metroid Prime impose son style plus lent, mettant l’accent sur l’analyse de l’environnement, sans négliger une action nerveuse jamais prise en défaut par une maniabilité irréprochable.
Aujourd’hui encore, ce jeu conserve une aura incomparable, un gameplay qui n’a que bien peu vieilli (hormis les combats contre les boss)… mais si pour moi il n’est pas le Top 1, c’est peut-être parce que ce jeu doit une grande part de son inspiration au Top 1 justement : dans sa musique, dans sa réalisation à la fois propre et épurée, dans sa progression, Metroid Prime est une totale réussite parce qu’on y reconnaît avant tout…
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1 – Super Metroid
Eh oui, pour moi Super Metroid demeure au top du classement de la série ! En remontant le temps (en 1994), ce jeu n’a sans doute pas eu sur le moment l’impact qu’il aurait dû avoir ; c’est véritablement sur la durée que ce chef d’œuvre a fini par marquer les esprits et récolter la reconnaissance qu’il méritait.
Comme je l’ai mentionné, Metroid Prime doit énormément à ce jeu, dont il peut être par moments considéré comme un remake 3D. Mais Super Metroid prend lui même des allures de premier remake de Metroid 1 : même planète, mêmes ennemis, mais décors et ennemis supplémentaires.
Du matériau brut que constitue le jeu de 1986, Metroid 3 l’améliore en tous points : le jeu est plus rapide, propose des environnements plus variés, refait des ennemis (Ridley et Kraid) pour les rendre enfin marquants, tout en proposant une direction artistique d’une élégante sobriété.
Bref, tout ce qui caractérise l’essence même de la série, se trouve dans Super Metroid. Et si on ajoute à cela le fait que ce jeu est considéré comme l’un des deux piliers du genre « metroidvania » (avec Castlevania – Symphony of the Night), le Top 1 me semble au bout du compte logique !