[TEST] Xenoblade Chronicles 3
- Twinsen Threepwood
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Test écrit pour Gameforever.fr
Bienvenue dans Xenoblade Chronicles 3
Pour désigner leur monde, les peuples de Xenoblade Chronicles 3 ont choisi le mot Aionos (αἰώνιος). Un mot de grec ancien qui signifie Éternel, siècles ou éternité.
Une idée qui dépasse largement la compréhension et le temps d’une simple vie humaine.
En temps que simples mortels, Aionos pourrait donc renvoyer à la sacralité absolue cherchée de tout temps par les Hommes : celle de la de la Vie Éternelle.
Cependant, pour les peuples guerriers de Keves et d’Agnus, les 2 nations colossales qui s’affrontent depuis l’Aube des Temps, l’Aionos n’est pas un symbole de vie éternelle, mais de mort, de guerre, et de son inaltérable recommencement dans un conflit aux origines inconnues et semblant sans fin.
Récit des troisièmes chroniques de la Xenoblade : bonne lecture.
Aux origines, 2 mondes qui se sont soudainement rejoints ?
L’univers Xenoblade Chronicles : doit-on avoir fait les précédents épisodes au préalable ?
Après une première introduction cryptique semblant indiquer que 2 mondes se sont entrechoqués, le joueur découvre l'univers de Xenoblade Chronicles 3 : un monde qui semble dominé par le gigantesque massif d’Uraya, titan bien connu des joueurs ayant joué au second opus et dont la dépouille git désormais, telle une montagne inébranlable.
Xenoblade Chronicles se passe donc en toute logique après les aventures de Rex et de l’Aegis Pyra (Xenoblade 2) : le détail a une très grande importance. Mais comme ce choc avec un autre monde présenté en introduction, d’autres éléments du paysage semblent également invoquer la Plaine de Gaur du titan colossal Bionis, issue de Xenoblade Chronicles 1. Les 2 mondes se seraient-ils entrechoqués comme le laissait penser l’introduction ?
Sans dire qu’il est obligatoire d’avoir joué aux précédents opus, connaître les aventures de Shulk et/ou de Rex (Xeno 1 et 2) s’avère tout de même très utile, voire agréable, tant ce nouvel épisode y fait référence et récompense le fan de par de nombreux clins d’œil et divers easter eggs.
En tant que novice, sachez néanmoins que vous ne serez pas perdus, car comme ses aînés, le récit de Xenoblade Chronicles 3 peut se suffire à lui-même et s’apprécier en tant que tel du début à la fin.
A vous donc de décider si vous souhaitez vous lancer d’emblée dans cette belle aventure ou compléter les opus précédents pour maximiser la compréhension de ce vaste univers.
10 ans de vie, et pas un jour de plus.
Le héros Noah, lors de sa première année de vie (période)
Les humains de Keves ne naissent pas comme nous : ils sont créés dans des pouponnières artificielles (appelées berceaux) par leur Reine, grande autorité du Royaume et considérée comme la Mère de tous les soldats de Keves.
Cette conception in vitro se déroule en quelques secondes : de l’état d’embryon, le Kevesien arrivera à celui d’un enfant d’environ 10 ans en quelques secondes, pour ensuite s’éveiller dans ce monde.
En plus de ne pas naitre de façon naturelle et de ne pas avoir de réelle enfance, les êtres de Keves n’ont pas non plus la même espérance de vie : ils ont été conçus pour vivre 10 ans, jour pour jour et pas un de plus. Les années sont appelées Périodes. Les aînés les plus âgés de la communauté auront donc l’apparence de la vingtaine, mais en réalité pas plus de 10 ans d’existence sur cette Terre.
Un tatouage de couleur apposé sur la peau leur rappelle ce terrible compte à rebours : quand le tatouage aura perdu ses couleurs, il n'auront plus que quelques heures à vivre.
Les Kevesiens n’ont pas conscience d’une quelconque sexualité, d’une appartenance à un genre ou n’ont le moindre problème avec la nudité.
Point à noter également : les Kevesiens n’ont aucune conscience d’être des hommes ou des femmes : ils ignorent le sentiment de genre, tout comme ils n’ont aucune connaissance de la sexualité et de la reproduction naturelle.
Ce n’est pas qu’ils n’en ont pas, c’est qu’ils n’en ont juste pas connaissance / conscience. Une scène de bain mixte nous le confirmera d’ailleurs en début d'aventure, tant la nudité ne semble en rien les gêner.
La notion d’enfant n’existe pas non plus chez eux. Le concept de jeunesse/vieillesse leur est aussi inconnu : ils ne savent pas ce que c’est et n’ont même pas observer la faune de mammifères vivant en Aionos pour réaliser que leurs vies ne sont pas régies par les mêmes principes qu’eux.
Tous les Kevesiens naissent avec une Iris artificielle, qui leur sert à la fois d’Intercom et d’ordinateur portatif pour transmettre et partager des données.
Lorsque l’on voit le système de « naissance » des Kevesiens, on ne peut que penser au parallèle avec les Cylons de BattleStar Galactica, ou bien encore, pour les plus connaisseurs, le film de 1976 L’Âge de Cristal (merci à Blondex pour cette référence).
Vous découvrirez au gré de l’aventure que le parallèle avec ces 2 références va encore plus loin, mais je n’en dirai pas plus.
Un monde très japonais et hiérarchisé
Croiser par hasard une colonie ennemie à bord de son Ferronis est fort déconseillé pour le maintien de votre intégrité physique
Au début du jeu, nous ne connaissons que le point de vue et l’organisation des Kevesiens.
La nation kevesienne est donc un royaume, dirigé par la Reine (on ne connait pas son nom au début, mais les fans auront rapidement une idée en la voyant pour la 1ère fois), mère de tout le peuple de Keves.
Le pouvoir politique est centralisé au château, et les soldats vivent dans des colonies numérotées : nos héros font par exemple partie de la colonie 9 (les colonies d’Agnus sont quant à elles désignées par des lettres de l’alphabet grec : Tau, Iota, Alpha, etc).
Chaque colonie Kevesienne est dirigée par un Commandant, souvent désigné par les soldats eux mêmes.
La nomination définitive doit néanmoins être validée par les Consuls, ambassadeurs assurant l’autorité politique entre le Royaume de Keves et les colonies sur le champ de bataille. Chaque colonie est dirigée par un consul attitré et ce sont en réalité eux qui en sont les véritables Maîtres.
Les Consuls sont généralement des arrivistes sans pitié, cachant leur véritable identité sous un masque et se désignant nominativement par une lettre de l’alphabet (Consul A, consul B, consul C). On sait très peu de choses sur ces derniers, mais leur parole fait autorité pour toute la chaîne de commandement, car ils représentent la parole de la Reine en personne. Leur parole fait donc Loi, pour le meilleur et pour le pire.
Une fleur plantée pour chaque mort…
Chaque colonie obtient également un rang suivant ses exploits sur le champ de bataille.
Une colonie commence toujours au rang poussière, puis, si elle grimpe les échelons de part ses victoires, est désignée ensuite par des métaux de plus en plus précieux : étain, cuivre, fer, acier, argent et enfin, le graal, le rang Or. Chaque rang hiérarchise la place d’une colonie par rapports aux autres en termes de prestige.
Plus un rang est élevé, plus une colonie sera bien servie par le Château en terme de ressources militaires mais aussi et surtout en terme de nourriture, véritable point névralgique des troupes, car les soldats ignorent tout de l’agriculture et sont donc totalement dépendants du Château de ce point de vue là.
La bataille de l’éternité
Les Ferronis de Keves et Agnus se faisant face en pleine bataille
L’aventure commence en pleine bataille : Surplombés de leur gigantesque Ferronis, 2 bataillons de Keves et d’Agnus s’affrontent.
Tous comme l’ensemble de leurs camarades, Noah, Lanz et Eunie sont donc des soldats-nés qui ont pris part au combat après l’entraînement en 1ère période, dans le camp de Keves.
L’ennemi est partout et le combat sans aucun répit
Depuis leur naissance et jusqu’au jour de leur mort, les Kevesiens (mais aussi les Agnusiens) ne connaitront que l’enfer de la Guerre et de ses batailles. Nés pour combattre, vivre pour tuer : tel est leur quotidien.
La bataille fait rage
Cette exigence répond à un besoin vital du peuple de Keves : celui de récupérer l’énergie de leurs adversaires lorsque ces derniers meurent, en la stockant via le cadran vital de leur Ferronis.
Cette énergie stockée est ensuite utilisée pour rendre les troupes plus fortes : tuer est à la fois une obligation stratégique et une obligation vitale. Si une colonie ne tue pas constamment, elle ne pourra pas faire face à de puissants adversaires.
Le cadran vital, est à la fois le trophée et le geôlier des colonies
Le cadran vital est donc à la fois un salut et une malédiction, car il leur permet la survie mais les condamne aussi à vivre dans une existence de tuerie sans fin.
La Mort est donc une nécessité et le quotidien de Noah, Eunie et Lanz.
Passée la première heure consacrée à leur première période, on peut se rendre compte qu’une fois arrivés à l’âge « d‘adultes », bon nombre de leur camarades d’entrainements sont déjà morts, tués sur le champ de bataille par l’ennemi.
Noah ne peut que regarder avec résignation le massacre s’opérer sous ses yeux.
Cette nécessité de tuer pour s’approprier la vie des autres, et ce Diktat mortifère permanent des Consuls, rappellent indéniablement le lore de Tales of Arise (2021), avec ses Seigneurs prenant pour leurs propres comptes la vie de leurs sujets qu’ils oppressent.
Vous constaterez que les similitudes ne s’arrêtent pas là dans le scénario, mais chut, je n’en dis pas plus.
Après la bataille, l’envolée des particules de lumières vitales est un spectacle à la fois beau et terriblement tragique.
Le Grand Retour
La cérémonie du Grand Retour amène à des sentiments complexes et contradictoires
La vie des soldats de Keves semble décidément très courte et faite de violence et de mort du début à la fin de leurs existences.
Pourtant, certains arrivent à tenir jusqu’à leur 10ème période, c'est-à-dire la fin de l’espérance de vie pour tout soldat de Keves. Arrivés à l’âge de 10 ans, leurs corps vont inévitablement se désagréger.
Il est possible d’effectuer les combats en vue subjective, en voyant son arme, façon FPS.
Pour obtenir une fin digne et à la hauteur de leur mérite et pour avoir combattu durant toute leur existence, les autorités de Keves organisent la cérémonie du Grand Retour. Rares sont celles et ceux qui arrivent à survivre jusqu’à cet ultime honneur.
Les plus chanceux (ses) auront alors le droit à une cérémonie d’adieu à la hauteur de leur tribut : celle du Grand Retour. Lors de cette cérémonie, les passeurs d’âmes, des soldats musiciens, vont alors entamer un concerto à la flûte traversière, et le vétéran, arrivé à sa dixième période, se volatilisera alors en un amas de particules de lumières pour rejoindre le giron de la Reine et retourner en son sein, dans l’au-delà.
Les passeurs d’âmes ont un rôle tragique
Voici le monde de Xenoblade 3, qui est clairement le plus sombre des épisodes de la saga.
Mais au milieu de toute cette obscurité, la lumière apparaitra pour apporter le salut lorsque le passeur d’âme Noah, la soigneuse Eunie et le protecteur Lanz, se retrouveront à devoir unir leur force avec 3 soldats ennemis d’Agnus : Taion, Sena et Mio.
Un système qui a fait ses preuves et une aventure une fois encore colossale
Les cercles bleus indiquent qui est visé par l'ennemi
Xenoblade 3 ne transgresse en rien les fondamentaux de la série : il s’agit toujours d’un JRPG qui s’apparente à un MMO offline, avec une présence narrative forte, un univers gigantesque et profond, appuyé par un nombre important de personnages, de quêtes et de scenarii absolument très travaillés.
Les combats sont toujours en semi tour par tour et basés sur les principes des Arts et s’il vous faudra bien une cinquantaine d’heures pour voir le bout de l’aventure principale, faire le tour du jeu et de tous ses trésors vous prendra une fois encore bien 150 à 200h.
Vous voilà prévenus : Xenoblade 3 est un jeu long, très long, et il est clairement conseillé d’y jouer de façon régulière voir constante pour ne pas s’y perdre.
Les combats : la victoire par le nombre
« Oui, 8 contre 1 c’est fairplay Monsieur ! »
Dans Xenoblade 1, vous ne pouviez diriger que 3 personnes à la fois sur le terrain ; dans Xenoblade 2, 3 paires de combats (3 pilotes + leur lame, l’un ou l’autre combattait de façon successive)
Dans Xenoblade 3 et pour la première fois dans la série, vous dirigez simultanément le sextuor de personnages principaux : Noah, Eunie, Lanz, Taion, Mio et Sena. Plus tard dans l’aventure, septième personnage - appelé « héros » - se joindra à vous (nous y reviendrons).
Les combats sont à la fois une véritable foire d’empoigne et un joyeux bordel, façon Valkyrie Profile.
Et en face, vous pouvez également avoir simultanément une dizaine d’adversaires à combattre : une véritable mêlée, à la fois grisante et pas toujours très visible.
A noter que les 7 personnages sont également bien présents visuellement dans les phases de déplacement sur la carte, et ça c’est vraiment cool.
Les combats : les Arts
Les Arts défoncent toujours autant
Comme indiqué plus haut, le système de combat de Xenoblade 3 repose toujours sur le principe des Arts, propres à la série.
Vos personnages ont une attaque de base, appelée auto attaque, qui sert traditionnellement à alimenter des coups plus puissants, appelés Arts.
Ces Arts ont différents affinités, voire complémentarités. Certains sont purement offensifs, d’autres se rattachent à la famille du Soin ou de l’altération d’état.
Ce qui est intéressant dans Xenoblade, c’est bien évidement d’effectuer des enchainements, à la fois avec un personnage donné, mais aussi en équipe.
Les soigneurs doivent éviter tout affrontement direct et se concentrer sur le soutien aux attaquants
Ainsi, une bonne combinaison d’attaque aboutira à un combo dévastateur, détruisant les défenses adverses, renversant ou faisant chuter l’ennemi ou aboutissant à un boost pour toute l’équipe.
Tout comme ses aînés, Xenoblade 3 appelle le joueur à se déplacer dans l’espace autour de son adversaire plutôt que de rester bêtement immobile à enchainer les attaques (coucou World of Warcraft). Pour améliorer (voire tout simplement réussir) un Art ou un attaque, la position de votre protagoniste face à l’adversaire sera déterminante.
Ainsi, les Arts de déséquilibre sont souvent à effectuer lorsqu’on se trouve sur les flancs de l’adversaire, tandis que les Arts de Chute se font souvent par l’arrière ou ceux de projection de face.
A vous de vous positionner intelligemment pour attaquer au mieux l’adversaire et soutenir le groupe. Si votre positionnement est bon, vous pourrez obtenir des bonus de dégâts.
A noter une petite nouveauté subtile : si les Arts d’Agnus se rechargent bien avec l’auto-attaque comme dans tous les Xeno, ceux de Keves le sont avec le temps. Un détail qui peut avoir une importance stratégique majeure dans une attaque coordonnée.
Enfin, enchainer les Arts permet comme d’habitude d’effectuer une grosse attaque, appelée Art Signature. Cette attaque finale varie suivant la classe employée.
Les combats : les Arts combinés.
Il faut savoir utiliser le bon Art au moment opportun
Ils permettent de faire une grosse attaque en combinant / exécutant 2 arts à la fois. Il faut pour cela avoir 2 arts compatibles et actifs.
A vous de trouver les combinaisons les plus efficaces en tenant compte du fait que seules certaines combinaisons fonctionnent et que même si vous créez un couple d’Arts qui marche, chaque art du couple peut ne pas s’activer de la même manière : l’un peut être d’Agnus et par exemple se recharger avec l’auto-attaque, tandis que l’autre peut être de Keves et donc nécessiter d’attendre.
Un détail qui peut avoir une sacrée importance en combat.
Dernier point : vous pouvez ordonner à vos alliés d’utiliser (ou non) les arts combinés. Vous pouvez aussi leur dire de privilégier tel ou tel type d’attaque (mêlée, explosions, projections…)
Les combats : classes et rôle de chacun
Vous devez toujours garder un groupe équilibré et vous positionner en conséquence
Le système de combat de Xenoblade 3 est similaire aux précédents épisodes dans les rôles et approches de chacun.
Chaque personnage à un rôle à tenir, en fonction d’une classe attribuée : certains, comme les épéistes ont le rôle d’attaquant et font de bons dégâts ; d’autres comme les tacticiens ou les soigneurs, doivent se tenir en arrière et influent sur le combat en tant que soutien aux alliés ou en infligeant des handicaps à l’ennemi.
Enfin, les classes types Tanks (appelés protecteurs dans le jeu) vont acculer l’ennemi pour attirer son attention (« aggro ») : à eux de subir les plus grosses attaques et de lâcher les gros dégâts le moment venu.
Se séparer entre les cibles ou les attaquer en façon groupée ? Par qui commencer l’attaque ? Il faut vite trancher ces questions pour ne pas mourir !
Subtilité qui a son importance pendant les combats et qui est propre à Xeno 3 : seuls les persos de soutien peuvent relever les alliés à terre. Attention d’en avoir 2 ou 3 dans le groupe.
Vous me direz "pourquoi s’inquiéter de la constitution du groupe si tout le monde est là ?"
Eh bien parce que dans Xenoblade 3, c’est à vous de choisir la classe de vos personnages. Oui Monsieur.
Les combats : les classes
On se croirait en plein Cosplay parfois à force de les voir changer de fringues…
De façon globale, Xenoblade 3 appelle le joueur à personnaliser à l'envie son équipe à travers le choix de classe à attribuer pour chaque personnage.
Au départ, chacun à un rôle de base : Noah est épéiste (combattant polyvalent, Mio est zephyr (attaque rapide et légère), Eunie est « artilleur soigneur », Taion tacticien, Lanz est gardien lourd (tank/protecteur) et Sena est ogre (Berserkeur, très gros dégâts mais lente), libre à vous d’intervertir les rôles.
En changeant de classe, les persos changent aussi de tenue : Si Mio prend la classe de Noah, elle sera fringuée par exemple comme lui. Un détail typique des JRPGS à système classe.
De prime abord, je n’ai jamais aimé les JRPGS avec un système de classe, car celui « tue » un peu la personnalité de chaque perso.
Mais honnêtement, j’ai fini par m’y faire dans Xenoblade 3, et j’avoue que le changement de look constant des persos amène à un sentiment de renouvellement constant, même si tout cela reste une construction très artificielle surtout destinée à gonfler la durée de vie.
Je trouve également que le principe de leveller constamment une classe affaiblit le groupe. Face à quelques gros boss, il me suffisait alors de revenir à la combinaison de base (où tout le monde était level 10 depuis longtemps) et l'affaire était pliée.
Car en effet, chaque classe et ses arts devront/pourront être maîtrisés par chaque personnage, à condition de bouffer du combat et de farmer de l’XP pour obtenir le sacro-saint level 10.
Une fois ce niveau atteint, vous pourrez conserver en permanence certains arts pour vos Arts combinés. On peut tout de même accélérer les choses avec des jetons Noppons, obtenus au gré des combats et des quêtes. Pratique.
PS : à noter qu’en terminant les quêtes secondaires, vous pourrez passer le pallier initialement bloqué au niveau 10 et ainsi pousser vos classes jusqu’au niveau 20.
Dire au revoir, encore et toujours…
Alors du coup, qui dit 6 personnages, dit 6 classes ? Pour 200 heures de jeu ? Que nenni !
Il y a en tout 24 classes dans le jeu de base (hors DLC) ! Si certaines se déverrouilleront naturellement à travers l’aventure principale, d’autres resteront bien cachées, et ce sera à vous de les trouver à travers leur incarnation : les Héros, dont j’ai parlé plus haut en tant que 7ème personnage du groupe.
Les combats : les héros
Ashera la douce dingue rappelle le Dicton du Kurgan (Highander) : “it’s better to burn out than fade away”
Xenoblade 2 avait impressionné (voire noyé certains) de par le nombre hallucinant de Lames disponibles (une quarantaine en tout) : dans Xenoblade 3, 18 personnages pourront vous prêter main forte en se joignant à votre groupe. Se faisant, ils ajouteront leur classe à celles déjà disponibles par le la bande.
18 classes de héros + les 6 classes des personnages principaux : 24 classes possibles en tout. Voilà.
Cette héroïne au langage très chartier va échapper à la censure langagière de la VF !
Chaque héros est indépendant en combat, et son IA est plutôt très bonne et réactive. Certains héros sont des combattants lourds, d’autres des tacticiens ou des soigneurs experts. Leur classe apporte une certaine passerelle entre les classes de base, ou au contraire radicalisent un poste (attaquant, protecteur, soigneurs…) à l’extrême.
Développer ces classes s’avère vraiment enrichissant et personnalise au maximum l’expérience du groupe.
Le duo Ethel / Cammuravi est clairement le plus intéressant du jeu.
Et maintenant que faire avec autant de monde et de classes disponibles ? Des super attaques enchainées par tout le groupe, pardi !
Les combats : enchainements
Ça va faire mal…
Un enchainement est une puissante technique spéciale qui permet aux membres du groupe de lancer des arts chacun à leur tour de façon stratégique.
Effectuer des combos, des feintes d’arts ou des actions de rôle remplit la jauge d’enchainement. Une fois celle-ci pleine, en appuyant sur « + », on déclenche l’enchaînement : le combat est alors temporairement stoppé et l’on passe dans un temps plus posé pour les attaques.
Vous allez devoir choisir un « ordre d’attaque » qui correspond à une stratégie donnée, plus liée à l’offensif ou au soutien. L’ordre d’attaque permet de faire de gros dégâts mais aussi de soigner les plaies qui ont eu lieu pendant le combat.
En exécutant intelligemment l’ordre d’attaque de chaque perso, on remplit alors une nouvelle jauge, celle des points de tactique (PT) : plus celle-ci est élevée, plus on fera de dégâts.
Pendant un tour, vous pouvez attaquer avec autant de personnages que possible tant que vous ne dépasser pas les 100 points. Une fois ce cap dépassé, on repart sur un nouveau tour avec les persos qui n’ont pas attaqué.
En dépassant les 150 PT lors d’un tour, vous réactiverez un personnage qui a déjà attaqué.
Les héros peuvent aussi se joindre aux enchainements mais les soigneurs bloquent la barre à 99 : attention donc à ne pas finir un tour avec eux sinon la phase « enchainement » s’arrête.
Les Enchainements permettent de faire de très lourds dégâts
Plus vous arrivez à faire de « tours » (4 au maximum), plus les dégâts de vos personnages vont monter de façon exponentielle : un même perso pourra faire 10 000 points de dégâts d’attaque au tour 1 et plus de 200 000 avec la même attaque s’il atteint le tour 4.
Très dynamique et baigné par une musique entrainante digne d’un Perso 5 Royale, l’enchainement est l’occasion de voir de beaux finishs joliment mis en scène et de faire des dégâts très impressionnants aux boss, qui sont très souvent de gros sacs à PV, avec plusieurs millions de points de vie à leurs actifs.
Un incontournable donc, même si enclencher un enchaînement peut s’avérer parfois difficile, voire pénible, lorsque l’affrontement s’éternise.
Les combats : l’interlien des Ourobouros
Mio et Noah se retrouvant fusionnés en Ourobouros
Autre nouveauté propre à Xenoblade Chronicles 3, la possibilité de fusionner littéralement vos personnages. Cette fusion fonctionne par une paire définie, que l’on ne peut pas changer (Noah avec Mio, Eunie avec Taion, Lanz avec Sena).
En s’unissant à Taion, Eunie découvre tous les souvenirs de vie de ce dernier
En fusionnant, les duo atteignent l’état d’Ouroboros, une créature mythique au cœur du scénario de Xenoblade 3 et qui fait de très très gros dégâts. Les Ouroboros ne subissent pas de dommages : ils sont invincibles. En revanche leur temps de présence sur le terrain dépend de leur jauge, appelée jauge de chaleur. En utilisant leurs arts propres, ou en se faisant attaquer, leur jauge de chaleur grimpe. Une fois la chaleur maximum atteinte, l’interlien entre le duo se défait et la fusion Ouroboros disparait. Il est bien sûr possible d’augmenter les performances et la durée de l’état d’Ouroboros avec ses points d’expérience gagnés via leur propre arbre de compétences.
Toi tu vas prendre cher…
…Et BIM !
Tactiquement, passer en Ouroboros peut aussi bien servir à l’attaque (pour faire de gros dégâts ou déclencher un aggro) que pour la défense (en profitant de leur invincibilité lorsque vos persos sont mal en point).
Il faut bien sûr que les 2 membres formant un Ouroboros soient débout : si l’un des 2 est à terre, l’interlien est impossible.
A noter que lorsque vos persos sont mal en point, l'IA pense toute seule à former les Ouroboros pour les coéquipiers : pratique.
Le finish s’annonce dévastateur !
Chaque Ouroboros a ses spécificités (attaques, soutien, tank) lié au rôle de base des 6 personnages.
A noter que si 3 premières formes sont disponibles en début d’aventure, 3 autres le seront plus tard, pour un total donc de 6 formes d’Ouroboros possibles.
L’exploration : c’est une fois encore la grande aventure !
Matez moi ce panorama et cette distance d’affichage !
Voilà le cœur de l’expérience « Xenoblade » en ce qui me concerne : la découverte de son univers !
Et on peut dire qu’une fois encore, l’expérience s’avère grisante, de part son gigantisme d’une part, mais aussi la qualité et la beauté de ses environnements d’autres part.
On aurait pu craindre que la lancée de Zelda Breath of the Wild 2 (coucou Xenoblade 2) ou bien encore la pandémie de Covid aient eu un impact gravissime sur le développement et la performance technique de Xenoblade 3. Il n’en est rien.
Le travail de composition est fantastique, une fois encore
Fort d’un énorme renforcement de son staff (Monolith Software est désormais constitué de 5 studios), les équipes de Tetsuya Takahashi ont une nouvelle fois abattu un travail colossal, qui donne le vertige.
Si de prime abord, le jeu ne m’a trop impressionné dans les premiers environnements, la découverte de certaines zones m’a laissé, une fois de plus, pantois, avec ces panoramas incroyables et ses passages et zones secrètes à n’en plus finir.
Le Château d’Agnus qui s’annonce au loin…Magnifique !
De gigantesques déserts vous attendent sous des chaleurs arides, comme des montagnes enneigées baignées dans une lueur cristalline ; des forêts où les feuillages d’automne rougeoient tels des flammes ou des lacs scintillant sous la lumière des étoiles : c’est ça l'expérience Xenoblade. Un jeu où l’univers EST le véritable personnage principal.
"J'ai déjà vu ce château quelque part, mais où déjà?"
Et pour le fan, que dire si ce n’est qu’on verse une petite larme lorsque l’on reconnait la tête du Titan Uraya au coin d’une colline, où que l’on s’abrite de la pluie sous la main géante de Mekonis.
Serait ce l’épée de Mekonis (Xenoblade Chronicles 1) ?!
Tout comme Bionis était le point de repère dans Xeno 1 ou le château d’Hyrule l’était dans Breath of The Wild, c’est l’épée du Titan mécanique qui vous aidera à vous repérer dans ce vaste monde, qui semble sans fin.
Un énorme bravo au studio, qui a su renouveler avec merveille l’expérience, même si je déplore que beaucoup d’éléments (faune, textures) sont clairement recyclés de Xenoblade 2. Un mal pour un bien aux vues des difficultés pour développer un AAA dans les conditions que nous connaissons actuellement.
Arrivé au sommet d’une montagne et regarder le panorama est toujours une magnifique récompense
Et la technique dans tout ça ?
La lumière traversant le feuillage
Techniquement, Xenoblade Chronicles 3 utilise le même moteur que l’épisode 2 (après les patchs), et le rendu est assez similaire. Xenoblade 3 utilise un système de résolution dynamique, qui a tendance à pas mal fluctuer vers le bas quand l’action est trop chargée : il en résulte une image un peu floue lors de certains affrontements où pleuvent les ennemis et les effets pyrotechniques en tout genre.
L’anti aliasing évolue également dans le même sens.
Côté nomade : je ne peux malheureusement que déconseiller de jouer au jeu en mode portable. La résolution est encore plus faible que sur le très problématique second épisode. C’est tellement flou que ça me fout la migraine en moins de 5 minutes.
Le rendu est forcément plus fin sur les intérieurs
Comme dans Xenoblade 2, c’est plutôt dans les zones les moins ouvertes que la résolution est au maximum, avec plus d’effets graphiques et un beau rendu niveau textures.
Le cycle jour et nuit est toujours présent, comme la météo, mais de façon beaucoup moins nuancée : fini les 1000 couleurs d’un couché de soleil de Xeno 1. Fini les pluies de pétales dorées de Xeno 2. Et c'est un peu dommage.
Passé ce petit regret, on constate néanmoins que la puissance de la Switch a surtout été mise à contribution dans cet épisode sur la distance d’affichage : jamais un épisode de la saga n’avait proposé des panoramas aussi grands, avec un si grand affichage des décors (Xenoblade X inclus).
Même si le jeu a un rendu Old gen, ça a quand même de la gueule
Le résultat final concernant la technique est donc globalement mi-figue mi raisin :
côté positif, Xenoblade Chonicles 3 est clairement l’un des plus beaux jeux de la Switch, mais
côté négatif, on ne peut une fois encore que regretter que l’immense travail de Monolith ne trouve pas l’écho qu’il mérite en raison d’un hardware trop faiblard.
Comme ses aînés, on passe notre temps à imaginer la claque absolue que pourrait être le visuel du jeu avec une puissance hardware à sa juste mesure.
A noter que le framerate est globalement très stable dans le jeu : on est loin de la livraison du second épisode (avant les patchs).
La composition du plan est remarquable.
Pour résumer : Xenoblade 3 est stable, mais ne fait pas de miracle avec l’hardware de la Switch. Il reste agréable, à condition d’y jouer sur une bonne TV pour profiter de la DA et d’un jeu très lumineux.
Le rendu global est similaire à celui de Xenoblade 2, après les patchs.
C’est légèrement chargé non ?
Petit point noir néanmoins de Game design : le Hub est vraiment trop chargé, définitivement. Entre les anneaux des arts, les cercles de visées, les infos de chiffrage de dégâts ou d’altération d’état ou bien encore la dizaine de persos à l’écran, c’est souvent le bordel pour distinguer clairement quoi que ce soit en combat. Dommage.
Des quêtes, des quêtes et des quêtes…
Le regard de Sena, qui vient de se rendre compte qu’elle a attaqué un humain, en dit long…
S’il y avait bien un jeu qui m’a mis sur le cul pour l’étendu et le travail sur ses quêtes, c’est bien Xenoblade Chronicles 2. Eh bien, les petits gars de Monolith ont renouvelé l’exploit : Xenoblade 3ème du nom donne le vertige côté contenu : des centaines et des centaines de quêtes scénarisées s’offrent à vous.
Le système est assez similaire à ce qui avait été proposé avant, notamment avec l’extension « Torna » de Xenoblade 2 : vous rencontrez une pléthore de PNJ, chacun ayant son propre design et son nom à part entière (pas comme Xeno 2), et les interactions avec les habitants du monde d’Aïonos déclencheront des sujets, qu’il faudra ensuite discuter avec le groupe lors d’un feu de camp ou d’un repas.
En cumulant suffisamment de sujets, vous ouvrirez l’accès à une quête de plus ou moindre importance.
Certaines quêtes majeures (celles des héros généralement) amènent à une sous trame scénarisée, mise en scène et doublée avec beaucoup de travail : ce sont clairement les plus intéressantes et leurs récompenses (passer une classe niveau 20 et connaitre le destin d’un héros) amènent des moments de profondes joies (2 héros en particulier, en guests dans cet épisode (no spoil) vous combleront de bonheur.
D’autres quêtes plus mineures, amènent à aider les habitants dans leur quotidien et sont souvent de petites Fedex ou de combats mineurs. Ces quêtes restent souvent intéressantes, car bien écrites et elles permettent également aux plus fainéants d’avoir une assistance dans l’exploration, car les quêtes secondaires vous amèneront souvent à découvrir les recoins les plus cachés et les plus intéressants du jeu.
A noter le Grand Retour du sociogramme du 1er Xenoblade, qui permet de voir à quel point Monolith a travaillé la quantité de PNJ mais aussi la qualité et la complexité de leur relations.
En réussissant des quêtes, vous augmenterez vos points de notoriété et vous pourrez ensuite aider directement soutenir tel ou tel PNJ en lui envoyant, directement depuis le sociogramme, des items dont vous ne vous servez pas. Cela permettra de monter encore plus votre notoriété et de gagner des rangs auprès de telle ou telle colonie, et obtenir des passifs intéressants (courir plus vite, avoir des effets de repas qui durent plus longtemps, looter plus d’objets, etc).
Petit nouveauté pour les casus ou les fainéants (ce n‘est pas mon cas), la possibilité d’activer en réalité augmentée un fil d’Ariane pour vous emmener directement vers les lieux et objectifs de vos quêtes.
Utile, si l’on est vraiment paumés.
Et l’histoire dans tout ça ?
Un moment fort entre les deux personnages principaux
Sans m’étendre dans le détail pour garder un maximum d’effets de surprise, l’histoire de Xenoblade 3 n’est pas la plus marquante de la saga, mais elle est néanmoins plutôt réussie et bien amenée.
Passé un chapitre 1 nous faisant découvrir un lore plus sombre que jamais (voir le début de l’article), l’histoire suit un cheminement Shonen assez classique : un groupe de héros que tout oppose décide de s’unir pour le salut de leur monde et du plus grand nombre, envers et contre tous, en mettant en avant l'entraide et l'amitié.
Une fois encore, l’écriture de Takahashi et de son équipe est loin d’être manichéenne, et s’avère à bien des égards terriblement humaine. Les personnages et les situations sont souvent bouleversants, voire touchants. Beaucoup de persos évoluent avec beaucoup d’intelligence, en particulier Noah, le héros épéiste et passeur d’âme à ses heures perdues : le héros de Xenoblade 3 est clairement le personnage le plus intéressant de toute la saga Xenoblade, ni plus ni moins.
D’autres, d’apparence plus bourrins, comme Eunie ou Lanz, révèlent également au fur et à mesure des trésors de subtilité et de sensibilité, les rendant vraiment attachants.
Je serai peut être plus réservé par le trio d’Agnus, Mio fait très waifu classique mais ne dérange pas, Taion et Sena, par contre, l’intello et la bourrine de service, sont plus prévisibles et un peu chiants, donc au final, pas très intéressants, mais tout ceci est une question de goûts et donc purement subjectif par nature.
Ces personnages parleront certainement plus à d'autres qu'à moi.
Jouer de la flûte encore et encore, tant qu’il y aura des morts…
De façon globale, l’histoire est portée par ses personnages principaux, et on prend un réel plaisir à les voir apprendre à se faire progressivement confiance, à se respecter puis à tenir réellement les uns aux autres (ce qui est loin d’être évident au début de l’histoire).
Beaucoup de PNJ, notamment les héros, tirent aussi leur épingle du lot avec de vrais personnalités bien tranchées et pour tous les goûts. Là aussi, Monolith nous montre un vrai talent à écrire ses personnages et à les faire incarner par des acteurs parfaitement convaincants (mocap' et doublage).
Côté déroulement, le rythme de l’histoire est excellent et alterne entre moments de tensions, respirations, drôleries et révélations en tout genre.
On est impressionné par le nombre hallucinants de scénettes entièrement mises en scène et doublées , à se demander comment tout cela peut bien arriver à rentrer dans une cartouche Switch.
Mention spéciale au début du chapitre 1 et à la fin du chapitre 5, constitués de près de 40 min de cinématiques en continu, et qui marqueront très longtemps les fans de la saga.
Jamais un épisode n’aura été aussi cinématographique, et la B.O, impériale, n’est pas non plus en reste dans cette réussite.
Côté antagoniste, c’est un peu variable : beaucoup d’ennemis (et ils sont nombreux) auraient mérité un temps de scène un peu plus prononcé, et l’antagoniste principal s’avère au final être peu intéressant.
Un PNJ loin d’être manichéen et profondément tragique.
C’est finalement certains seconds couteaux parmi les méchants qui marqueront l’histoire de Xenoblade 3, à travers plusieurs fils rouges qui se suivent en parallèle de la quête principale, pour la rejoindre au fur et à mesure avec des conclusions souvent épiques et spectaculaires.
A noter pour les fans des épisodes précédents que Monolith a pensé à vous et que de vrais renvois aux précédents épisodes sont présents : le jeu vous réserve de vraies bonnes surprises si vous avez aimé les aventures de Shulk et Rex, et je ne saurais vous conseiller que d’éviter au maximum les spoils internet pour apprécier ces cadeaux.
Au final , Xenoblade 3 est à la fois sombre, mature, prenant, haletant, mais classique dans son déroulement, du moins si l'on a connu les épisodes précédents. Sur certains points, l'histoire de ce 3ème épisode est la mieux amenée de toute la saga, mais côté fond, les épisodes 1 et 2 la dépassent sur certains points. A chacun de faire son opinion, mais ce 3ème épisode apporte une très belle conclusion à une magnifique trilogie.
Une B.O magistrale, une fois de plus
L’anneau de Moebius est un symbole fort de Xenoblade 3
Xenoblade 1 vous avait scié avec sa centaine de pistes toutes plus belles les unes que les autres ?
Xenoblade 2 vous avait décroché la mâchoire avec ses quelques 150 pistes symphoniques ? Xenoblade 3 va vous terminer avec sa B.O : 296 pistes ! Oui, vous avez bien lu, 296 !
Entièrement orchestrale (notamment symphonique), la bande originale de ce troisième opus est toujours servie par le même collectif de compositeurs : le duo ACE, la compositrice Manami Kiyota, Ken Hiramastu et l’inoubliable Yasunori Mitsuda, qui a pris les reines du projet.
Mitsuda oblige, le violon et la flûte (propres à ses compos sur Chrono Cross, Xenosaga ou encore Baten Kaitos) sont à l’honneur, notamment dans les scènes de renvoi des âmes par les passeurs : L'adieu aux morts (A Life Sent On) est LE thème du jeu, servi par des variations d’une grande subtilité (solo, duo, avec ou sans accompagnements) tout au long du jeu.
La mer d’Erys a bien changé depuis Xenoblade 2
Le chant a aussi une plus grande prépondérance, avec des mélopées oniriques grandioses ou des champs grégoriens ultra puissants dignes d’Hiroyuki Sawano (Xenoblade Chronicles X, L’attaque des Titans), notamment sur les thèmes de boss, épiques.
Le collectif explore aussi le funk, avec des thèmes ultra péchus pour les phases d’enchainements, que ne renierait pas le compositeur de Persona 5.
Les phases d’explorations ne trouveront pas en revanche cette fois ci leur Plaine de Gaur, mais des morceaux plus axés ambiance, avec de longs déroulements progressifs et lancinants.
Il y a aussi de véritables appels à la musique traditionnelle japonaise, notamment sur les pistes d’Agnus (colonies, château) : c’est lumineux, mélancolique, grave, profond, puissant, cinéma : on se croirait à la croisée entre un Joe Hisaichi (studio Ghili) et un Hans Zimmer sur le film Le Dernier Samourai.
Si tout n’est pas aussi parfait que le 1er opus (il manque une fois encore Yoko Shinomora après tout), force est de constater que certaines pistes de Xeno 3 sont allées plus loin que jamais par rapport à l’ensemble de la saga et méritent, clairement et de façon incontestable, d’être la B.O de l’année, tout jeu confondu (oui, la B.O d’Elden Ring est très belle mais celle de Xeno 3 la retourne sans aucune contestation possible : deal with it.)
Conclusion :
La boucle est bouclée.
Avec Xenoblade Chronicles 3, Monolith démontre que la réussite n’est pas due à un bon alignement des planètes, mais à un véritable talent incontestable de ses équipes et ce, à tous les niveaux.
Xeno 3 est un JRPG grandiose, puissant, dramatique, riche, haletant, sombre et lumineux à la fois.
Si son histoire n’est pas forcément la plus marquante dans son ensemble, elle atteint parfois de nouveaux sommets, notamment en termes de cinématographie et de mélancolie.
On pestera sur certains éléments (le recyclage de la faune du 2 reconduite à l’identique, le Hud vraiment trop chargé et le manque de puissante de la Switch), mais on pleurera aussi des larmes de joies avec son contenu d’une richesse folle, des quêtes à foison et intéressantes, son univers semblant sans limite, sa B.O et des acteurs au firmament) et ses clins d'œil généreux.
Je ne saurais dire si cet opus est un « chef d’œuvre », mais il est a minima un très grand jeu.
Bravo Monolith. Et Merci.
Pour aller plus loin :
- Lire les avis de Gameforever sur Xenoblade Chronicles 3 :
https://www.gameforever.fr/xenoblade-ch ... -13287.php
- Nos vidéos de Xenoblade Chronicles 3 sur GF.TV :
https://www.gameforever.fr/forum/gftv-x ... -t1585.php
- Lire le Test de Xenoblade Chronicles 2, par Twinsen Threepwood :
https://www.gameforever.fr/forum/test-x ... -t1380.php
- Tous les jeux de la saga Xenoblade :
https://www.gameforever.fr/index.php?pa ... Requete=94
Modifié en dernier par Twinsen Threepwood le mar. 18 oct. 2022 22:05, modifié 2 fois.
Et voilà, tout lu !
Le test est très complet, je pense que tu n'as oublié aucun des aspects principaux du jeu. Reste à présenter quelques théories pour le futur DLC pour un prochain billet !
Personnellement, j'ai trouvé que ce Xenoblade 3 était globalement plus inspiré que ses 2 prédécesseurs. Le premier bénéficiait de l'effet de découverte mais sa trame reste classique, avec une inspiration très JRPG ; c'était encore plus prononcé sur Xenoblade 2, qui a poussé l'orientation manga plus loin encore - l'aspect de ce jeu qui m'a sans doute le plus agacé. Le DLC Torna avait fortement atténué cet aspect manga avec une aventure plus mature et des personnages moins caricaturaux. Et Xeno 3 se situe dans le prolongement de Torna, avec inspiration SF "occidentale" plus affirmée.
Je n'ai pas trouvé de grosse similitude avec Xeno X, qui reste bien à part finalement.
Comme tu le soulignes, les 3 héros de Keves sont globalement mieux développés que ceux d'Agnus. Cela tient à ce que l'on suit leur aventure dès le démarrage, et qu'on s'attache immédiatement à eux, après une longue intro également. Les héros d'Agnus entrent dans l'histoire comme des antagonistes : on ne sait au départ rien d'eux, et il faudra apprendre à les connaître, ce qui s'avère un peu plus compliqué. L'histoire principale doit en effet avancer, et ne s'attarde sur eux que lorsque cela devient possible.
Peut-être aurait-il fallu vivre un peu une part d'introduction de leur côté, pour équilibrer la balance. Cela aurait pu aussi faire une heure d'étirement de cette intro, mais avec la longueur de l'aventure, une heure d'intro de plus n'aurait pas spécialement dérangé.
Toujours est-il que le démarrage de l'aventure aux côtés des soldats de Keves est un choix de Monolith, et qu'il revient aux soldats d'Agnus de rattraper ce handicap d'exposition. A ce jeu, forcément Mio reste privilégiée, étant mise en avant comme protagoniste féminin, mais je pense que Taion bénéficie d'un très bon développement et parvient à rattraper le retard, notamment parce que l'aventure principale finit par revenir sur son passé.
Seule Sena pâtit d'un gros manque de développement : c'est vraiment la dernière roue du carrosse. Si son duo avec Lanz fonctionne très bien, son histoire propre la résume au rôle de bonne copine de Mio, et elle ne tient même pas le rôle principal de ses propres quêtes.
Du côté des antagonistes, c'est globalement décevants. Comme tu le soulignes, le méchant principal n'est pas marquant. Il aurait pu, à travers quelques scènes intéressantes (notamment dans ce fameux chapitre 5), mais le jeu finit par le "réduire" à un énorme sac à PV lors du combat final. On n'a que hâte d'en finir une bonne fois pour toute avec lui.
Les autres méchants - les Moebius donc - ne s'en tirent pas beaucoup mieux, et leurs costumes ridicules de consuls ne les aident pas en ce sens. Seul le sanguinaire D - le premier rencontré - tire son épingle en étant réellement maléfique, mais le jeu s'attarde davantage sur d'autres Moebius en lien avec les héros.
Pour l'univers, l'émerveillement n'est pas immédiat... et en même temps, cela tombe sous le sens : comment peut-on imaginer traverser de beaux paysages dans un monde en guerre ? Il faut donc attendre pour retrouver des paysages magnifiques, et ce qui m'a marqué, c'est aussi la verticalité de certaines zones, qui s'ajoute à un espace déjà très vaste. J'ai encore une fois adoré me perdre dans le monde de Xeno 3, il y a toujours une récompense à la clé, et le levelling n'est pas pesant.
Je me suis parfois rendu compte après coup qu'on traversait des zones issues des 2 premiers Xenoblade, mais étant grandement remodelées, il s'agit vraiment de redécouvertes.
Ce qui m'amène à penser que ce 3ème volet peut très bien être découvert avant les 2 autres, même si depuis la Definitive Edition de Xeno 1, la trilogie peut être jouée sur Switch - comment ça, Xeno X ?
Les références à Xeno 1 et 2 ne restent en effet que des clins d’œil, tout du moins sur l'aventure principale.
J'ai sans doute plein d'autres choses en tête, mais ça reste ton test avant tout !
Pour terminer ma longue réponse, je ne peux que plussoyer sur l'OST, et son thème principal. Notre camarade eskimo peut avoir ses préférences, mais "A Life Sent On", le fameux thème d'adieu aux morts décédés (private joke !) est complètement incontournable : on l'entend tout le temps certes, mais il traduit un rapport à la mort et au deuil qui donne tout à la fois une ambiance pesante et touchante à cet univers. C'est un thème qui sonne extrêmement juste, et il accompagne sans doute parmi les scènes les plus poignantes du jeu.
Le test est très complet, je pense que tu n'as oublié aucun des aspects principaux du jeu. Reste à présenter quelques théories pour le futur DLC pour un prochain billet !
Personnellement, j'ai trouvé que ce Xenoblade 3 était globalement plus inspiré que ses 2 prédécesseurs. Le premier bénéficiait de l'effet de découverte mais sa trame reste classique, avec une inspiration très JRPG ; c'était encore plus prononcé sur Xenoblade 2, qui a poussé l'orientation manga plus loin encore - l'aspect de ce jeu qui m'a sans doute le plus agacé. Le DLC Torna avait fortement atténué cet aspect manga avec une aventure plus mature et des personnages moins caricaturaux. Et Xeno 3 se situe dans le prolongement de Torna, avec inspiration SF "occidentale" plus affirmée.
Je n'ai pas trouvé de grosse similitude avec Xeno X, qui reste bien à part finalement.
Comme tu le soulignes, les 3 héros de Keves sont globalement mieux développés que ceux d'Agnus. Cela tient à ce que l'on suit leur aventure dès le démarrage, et qu'on s'attache immédiatement à eux, après une longue intro également. Les héros d'Agnus entrent dans l'histoire comme des antagonistes : on ne sait au départ rien d'eux, et il faudra apprendre à les connaître, ce qui s'avère un peu plus compliqué. L'histoire principale doit en effet avancer, et ne s'attarde sur eux que lorsque cela devient possible.
Peut-être aurait-il fallu vivre un peu une part d'introduction de leur côté, pour équilibrer la balance. Cela aurait pu aussi faire une heure d'étirement de cette intro, mais avec la longueur de l'aventure, une heure d'intro de plus n'aurait pas spécialement dérangé.
Toujours est-il que le démarrage de l'aventure aux côtés des soldats de Keves est un choix de Monolith, et qu'il revient aux soldats d'Agnus de rattraper ce handicap d'exposition. A ce jeu, forcément Mio reste privilégiée, étant mise en avant comme protagoniste féminin, mais je pense que Taion bénéficie d'un très bon développement et parvient à rattraper le retard, notamment parce que l'aventure principale finit par revenir sur son passé.
Seule Sena pâtit d'un gros manque de développement : c'est vraiment la dernière roue du carrosse. Si son duo avec Lanz fonctionne très bien, son histoire propre la résume au rôle de bonne copine de Mio, et elle ne tient même pas le rôle principal de ses propres quêtes.
Du côté des antagonistes, c'est globalement décevants. Comme tu le soulignes, le méchant principal n'est pas marquant. Il aurait pu, à travers quelques scènes intéressantes (notamment dans ce fameux chapitre 5), mais le jeu finit par le "réduire" à un énorme sac à PV lors du combat final. On n'a que hâte d'en finir une bonne fois pour toute avec lui.
Les autres méchants - les Moebius donc - ne s'en tirent pas beaucoup mieux, et leurs costumes ridicules de consuls ne les aident pas en ce sens. Seul le sanguinaire D - le premier rencontré - tire son épingle en étant réellement maléfique, mais le jeu s'attarde davantage sur d'autres Moebius en lien avec les héros.
Pour l'univers, l'émerveillement n'est pas immédiat... et en même temps, cela tombe sous le sens : comment peut-on imaginer traverser de beaux paysages dans un monde en guerre ? Il faut donc attendre pour retrouver des paysages magnifiques, et ce qui m'a marqué, c'est aussi la verticalité de certaines zones, qui s'ajoute à un espace déjà très vaste. J'ai encore une fois adoré me perdre dans le monde de Xeno 3, il y a toujours une récompense à la clé, et le levelling n'est pas pesant.
Je me suis parfois rendu compte après coup qu'on traversait des zones issues des 2 premiers Xenoblade, mais étant grandement remodelées, il s'agit vraiment de redécouvertes.
Ce qui m'amène à penser que ce 3ème volet peut très bien être découvert avant les 2 autres, même si depuis la Definitive Edition de Xeno 1, la trilogie peut être jouée sur Switch - comment ça, Xeno X ?
Les références à Xeno 1 et 2 ne restent en effet que des clins d’œil, tout du moins sur l'aventure principale.
J'ai sans doute plein d'autres choses en tête, mais ça reste ton test avant tout !
Pour terminer ma longue réponse, je ne peux que plussoyer sur l'OST, et son thème principal. Notre camarade eskimo peut avoir ses préférences, mais "A Life Sent On", le fameux thème d'adieu aux morts décédés (private joke !) est complètement incontournable : on l'entend tout le temps certes, mais il traduit un rapport à la mort et au deuil qui donne tout à la fois une ambiance pesante et touchante à cet univers. C'est un thème qui sonne extrêmement juste, et il accompagne sans doute parmi les scènes les plus poignantes du jeu.
- Twinsen Threepwood
- Messages : 11029
Merci pour cette longue réponse très détaillée et pour avoir pris le temps de tout lire !
Je te rejoins dans l'ensemble, on a donc vécu un ressenti assez similaire !
Xeno 3 est en lice pour faire partie des jeux marquants de l'année!
Je te rejoins dans l'ensemble, on a donc vécu un ressenti assez similaire !
Xeno 3 est en lice pour faire partie des jeux marquants de l'année!