Attack Of the Mutant Penguins, bouffée délirante sur Jaguar
Suite à la migration toute récente de Canalblog vers Overblog (ou Webedia pour les intimes), mon blog Jagfan est en miettes : tous les liens et toutes les catégories ont disparu et je n'ai pas la patience de tout reprendre. Avec 190 articles, j'en aurai au minimum pour des mois et je préfère rapatrier quelques posts (pas tous, heureusement pour vous^^), surtout les articles sur les jeux les moins connus ou les plus étonnants du support .
Attack Of the Mutant Penguins fait partie de ces deux catégories, et c'est un de mes gros coups de cœur sur Jaguar (avec Tempest, Ultra Vortek ou Super Burnout) : il combine pour mon grand plaisir un humour absurde, une action gore et frénétique (absolument jouissive) et une bonne grosse part de stratégie, ou disons d'organisation, qui donne toute la profondeur à ce titre. Voici donc la suite, en détail(s), reprise de mon blog, sur ce que j'apprécie dans ce jeu :
Des Extra-terrestres ont décidé d'envahir la Terre ! Leur plan, s'infiltrer incognitos dans la population.
En regardant la télé pour mieux nous étudier, ils sont tombés sur un documentaire animalier sur la banquise. Ils ont ainsi cru que le pingouin était l'espèce la plus évoluée de la terre ! Ils se sont donc déguisés en pingouin.
Une fois débarqués sur Terre, ils ont compris leur erreur et se sont donc accoutrés en humain. C'est pour cette raison qu'on les trouve affublés de chapeaux de Cow-boy, de bananes à la Elvis Presley ou encore de capes de Mousquetaire !
Des pingouins extra-terrestres déguisés en humain ! Une véritable histoire de fou, digne des films de S-F des années 50 dont le titre à rallonge semble s'inspirer.
Le but du jeu a beau être limpide -notre avatar, une boule rouge, avec des yeux globuleux doit écrabouiller du pingouins-, les mécanismes pour y parvenir sont nombreux et pas forcément clairs. Sans véritable tutorial (il y a bien quelques explications mais bon), les débuts sont difficiles et risquent de vous rebuter.
Il faudra passer par ce stade difficile que tous les amateurs de vieux jeux de stratégie connaissent : le grattage de barbe, l'air circonspect, devant un gigantesque monolithe noir. À quoi peut servir cette grosse tête au milieu du niveau ? Que font ces petites boules bleues aux yeux globuleux ? Comment peut-on ouvrir les coffres ? Comment se sert-on de l'arme qui ressemble à une poêle à frire ? Que doit-on faire ?
Comprendre l'incompréhensible provoque un plaisir fou. Mon seul conseil est de s'accrocher coûte que coûte. Et donc de sauter le paragraphe explicatif qui suit, un paragraphe maudit qui peut rompre à tout jamais la magie Monty Pythonesque de ce titre. Si vous êtes décidé à poursuivre et à prendre ce risque, je ne peux malheureusement pas vous en empêcher...
Tentative d'expliquer l'inexplicable
Le jeu s'avère être l'ancêtre des Tower Defense. Les pingouins déguisés sont des extra-terrestres, et comme les bons pingouins (vos alliés), ils avancent vers une grosse tête, la Doomscale, qui fait office de balance. Le but est de détruire les mauvais pingouins et d'en avoir toujours moins que de bons sur la balance, sinon c'est le Game Over.
Regarder l'ensemble du niveau avant de jouer permet de repérer cette fameuse Doomscale, les positions respectives des pingouins bons ou mauvais, mais aussi les emplacements des coffres, des pièges et des Gremlins (les boules de poils bleus). Pour ouvrir les coffres et activer les pièges, lesquels ralentiront la progression des mauvais pingouins, il vous faudra collecter des boules bleues, les petits Gremlins qui gambadent en toute innocence dans le niveau.
Plus vous lâcherez des Gremlins sur les coffres ou sur les pièges, plus ceux-ci s'ouvriront ou s'activeront rapidement. Les coffres contiennent soit des objets (dynamite, colle, etc.) soit des lettres. Si vous collectez trois lettres (PAN ou BAT suivant le personnage choisi), vous récupérerez une arme. Celle-ci est la clé pour massacrer en toute quiétude du pingouin et gagner la partie.
Atention, lorsque vous tapez les ennemis avec l'arme, ils seront juste étourdis et perdront quelques atomes qu'il vous faudra collecter pour remplir une barre d'énergie. Si vous tapez dans le vide, vous perdrez toute l'énergie emmagasinée donc visez juste et récoltez le plus possible d'atomes. Une fois la barre d'énergie remplie, vous serez en mode berserk et l'arme vous permettra enfin d'annihiler toute forme de vie et ainsi d'atteindre votre but premier : l'anéantissement total des extra-terrestres.
Voilà, vous avez bien tout suivi ?
Un massacre joyeux et addictif
En comprenant bien les différentes étapes qui nous mènent vers la victoire, le stress des débuts s'évanouit totalement pour laisser place à un massacre gore et frénétique de pingouins (en grosses grappes, c'est mieux). Se dégage alors de cette cartouche des vapeurs psychédéliques et la parade des trucs délires ("oh, des pingouins en parapentes!").
La liberté d'action est bien réelle. Libre à vous de vous organiser comme bon vous semble pour azimuter du pingouin : soit en activant à toute berzingue les pièges, soit en vous aidant des gentils pingouins (qui se bastonnent avec les vils imposteurs), soit en attendant patiemment que ces pingouins mutants débarquent... Ou bien, arme au poing, en couvrant un maximum le niveau.
Entre les animations cartoon et tordantes des petites créatures et des pièges de plus en plus farfelus comme ce jukebox qui fait danser les Pingouins Elvis, le jeu est bourré jusqu'à la couenne de petites trouvailles amusantes.
Les stages bonus, qui offrent sous trois différentes formes du bon ball-trap, sont des petits monuments de délire, simples et rafraîchissants, nous rappelant au passage à quel point les Lapins Crétins ont tout pompé sur nos petits Pingouins Mutants.
Mignon, débile et subtil à la fois, ce jeu file une sacré pêche ! Une euphorie s'installe au fur et à mesure de la partie et lorsque c'est la fin (argg ! Seulement 20 niveaux), je regrette déjà ces petits pingouins qui se dandinent...
Mon coup de cœur sur Jaguar (il y en a d'autres mais celui-là, il est particulier) !
Modifié en dernier par Wizzy le mer. 09 oct. 2024 14:42, modifié 1 fois.
Le concept est effectivement bien barré. Aujourd'hui, un tel jeu serait parfaitement admis comme jeu indé avec une réalisation volontairement à la traîne. Mais graphiquement, avec une réalisation typée 16 bits, ce n'était sans doute pas ce jeu qui aurait fait de la Jaguar un monstre technologique. La console d'Atari était donc d'une certaine manière en avance sur son temps, mais à l'époque de la PS1 et de la 3D, ce n'était pas la tendance.
Le jeu serait sorti sur Saturn ou sur PS1, ça ne m'aurait pas choqué. Les photos rendent mal, le jeu est très coloré et plutôt fin sur une cathodique. Mais la Jaguar n'est pas un monstre de puissance, nous en sommes tous certains, les 64-bit, c'est pour la flambe. Je dirai que la console se situe entre une 16 et une 32-bit. Pour moi elle tient la comparaison avec le 32X, même si j'entends déjà des fans de Sega dire que le 32X défoncerait la Jaguar en comparant Virtua Racing deluxe à Checkered Flag ou Virtua Fighter face à Fight For Life. Il y a d'autres arguments en sa faveur avec des titres comme Doom ou Rayman ou même avec le Jaguar CD (Myst). Pour moi, elle a toute sa place avec les consoles de sa génération.