Dans Diablo, on vivait une véritable descente aux Enfers. Avec Hades, c'est tout le contraire ! Nous sommes le fils du maître des lieux et nous n'avons qu'une envie : quitter le bercail pour vivre au grand air. C'est sans compter les hordes de monstres qui vont nous renvoyer, en passant par le douloureux trépas/résurrection, vers nos pénates (et accessoirement, notre chambre d'ado). Hades, est donc un Diablo à la sauce Roguelite. Mourir nous ramène au début du jeu, en nous faisant perdre tous les pouvoirs accumulés (des dons des Dieux en personne). Il nous permet néanmoins de conserver les collectibles, lesquels, mais c'est bien sûr, vont nous permettre de débloquer tout un tas de bonnes choses, et de construire petit à petit notre perso. C'est rudement addictif, les possibilités de build sont innombrables et donnent envie de relancer une partie juste pour voir nos ennemis périr sous un feu permanent. L'enrobage est également un gros plus pour nous tenir en haleine, le petit monde des Enfers est magnifique en plus d'être habité par des PNJ très attachants (le Cerbère ou Dusa entre autres...). L'humour est la grosse cerise joufflue sur ce gouleyant gâteau infernal !

Zagreus, le fils rebelle d’Hadès, décide un beau « jour » de quitter les Enfers et découvrir le monde des vivants. Mais nul ne revient du royaume des morts, et Hadès fera tout pour empêcher la fuite de son fils capricieux et têtu, y compris lancer les plus féroces adversaires peuplant chacune des contrées des Enfers. L’échec faisant partie de l’expérience, Zagreus reviendra à chacune de ses morts au palais d’Hadès, pour préparer sa prochaine tentative d’évasion. Outre de nombreuses armes aux gameplay bien distincts, le jeu se renouvelle également à chaque partie par un réagencement des salles et des ennemis. Et si les échecs se multiplient pour le prince des Enfers, l’histoire continue pourtant d’avancer, par les dialogues avec les personnages du jeu mais aussi par des nombreuses récompenses, adoucissant la difficulté (réelle) du jeu et motivant le joueur à progresser toujours plus pour sa prochaine tentative. Agrémenté de superbes graphismes et d’une excellente BO, Hades parvient à ne jamais être répétitif, même s’il faut repartir du début après chaque échec, et garde toujours en réserve des surprises et des défis au bout de plusieurs dizaines d’heures !

Plus qu'un rogue-lite, Hadès est digne d'un séjour linguistique organisé par votre prof de grec ancien qui vous plonge au cœur de la mythologie grecque. Le jeune et orgueilleux Zagreus, fils du dieu des Enfers, cherche à défier son cher père en tentant de rejoindre coûte que coûte la surface. Vous serez aidé dans votre ascension par votre famille olympienne. Ainsi, Zeus, Poséidon, Hermès ou encore Artémis, par mépris pour Hadès et désireux de vous rencontrer, vous offrent leur soutien, technique, défensif ou offensif, nécessaire pour parvenir, salle après salle, à vous débarrasser des sbires envoyés à vos trousses par votre paternel. Chaque tentative d'évasion, avortée ou non, représente une occasion supplémentaire d'améliorer votre équipement, de converser et de tisser des liens avec votre entourage afin de mieux comprendre votre univers, et aussi de rénover la Maison. Bref, un jeu sans fin et addictif. Avec sa DA sublime, ses références mythologiques assez pointues, une écriture de dialogues on ne peut plus travaillée, une VO et une traduction parfaites, une OST qui déménage, Hadès est sans conteste mon GOTY 2021. Preuve aussi qu'il peut être amusant de séjourner dans les Enfers.