Ce titre se démarque par son originalité et son concept : le fait de devoir protéger Ico peut paraitre lassant mais c'est tout ce qui fait son charme ! Les décors sont magnifiques, le placement des caméras est bien pensé (c'est assez rare pour être souligné). Le moteur 3D permet une distance d'affichage impressionnante, ce qui va à merveille avec les phases en hauteur du jeu, on aurait presque le vertige ! La bande son et les bruitages collent parfaitement avec le tout. Les énigmes sont dans l'ensemble classiques et misent principalement sur la coopération avec Ico, mais elles sont de qualité. L'atmosphère qui se dégage de ce titre est unique, il suffit de s'arrêter un instant et d'admirer la façon dont les développeurs ont réussi à donner vie à l'ensemble. Seuls points noirs, la courte durée de vie et la difficulté trop faible. Mais la qualité prend le dessus sur la quantité et c'est bien là le principal. Chapeau bas pour le premier jeu de ce studio de développement !

ICO est un jeu aussi magnifique que son titre est peu évocateur... Il me semble néanmoins qu'"ico" signifie "allons-y" dans la langue de Yu Suzuki, mais j'en suis moyennement sûr. Peu importe, derrière cette appellation ésotérique se cache un gameplay aussi original que prenant, et une ambiance d'une poésie fantasmagorique à laquelle il est difficile de ne pas adhérer, à moins d'être aussi sensible que Mr T dans Rocky III... Dans ICO, l'on incarne un jeune incompris d'une culture imaginaire, sacrifié par les siens pour contenter les Dieux impitoyables semant la terreur en ce bas monde. Une corne en moins sur son casque, le jeunot réussit à fuir son triste destin par miracle, et doit retrouver son chemin dans le donjon en lequel il a failli passer ses derniers jours. C'est alors qu'il fait la connaissance de Yorda, une fille d'une beauté pure et sincère, symbolisée par son extrême blancheur et sa belle robe de soie, qui était encagée, telle une vulgaire manante... En galant homme improvisé, on aura à aider Yorda à sortir par tous les moyens de cet enfer, et, avec force coups de bâton ou d'épée, mettre un terme aux attaques des esprits noirs. A pleurer tellement c'est beau !

Original, c'est le mot qui me vient pour qualifier ce jeu : aucun menu, très peu d'explication sur le pourquoi de cette histoire, gameplay instinctif... Mélange de Prince of Persia pour le côté plates-formes / énigmes matérielles et The Lost Vikings pour le côté progression (chacun des deux personnages a besoin de l'autre pour avancer), ICO crée néanmoins sa propre identité avec une ambiance très silencieuse (pas ou peu de musiques pendant tout le jeu), des environnements démesurés, et cette impression d'être "seul au monde" pendant toute la quête. La réalisation supporte de surcroît très bien le poids des années, les graphismes restant à l'heure actuelle très jolis. Le seul point faible du jeu repose sur sa durée de vie : à peine 10 heures pour en faire le tour, c'est vraiment léger.

La vie d'un joueur est faite d'attente, de découverte, de plaisir, de frustration, d'émerveillement , et peut-être, quand vous avez de la chance, une fois ou deux dans votre vie, de claque absolue. Si cela se combine à une véritable surprise inattendue, vous obtenez un de vos plus beaux souvenirs de joueurs. ICO est de ce genre jeu. Un jeu qui bouleverse tous les codes, toutes les frontières, tous les ressentis. Un jeu d'apparence simple, classique, qui cache en son sein un joyau d'expérience vidéoludique. Conçu par le génial Fumito Ueda, et par une team qui ne s'était jamais essayé au jeu vidéo, ICO est au départ un projet ovni issu d'un développement laborieux sur PSone. Le joueur doit aider Ico à s'échapper d'un château où il est retenu prisonnier. Il y fera la plus belle rencontre de sa vie. Techniquement très en retard, le jeu propose une ambiance très suggestive, tout en retrait et en ambiance onirique. Les énigmes sont équilibrées, les combats sympathiques, et tout est construit autour d'une priorité : faire ressentir une vive émotion au joueur. Ico est un jeu qui se vit, pas qui se décrit. Un jeu pour les plus rêveurs d'entre nous, qui rejoint directement le panthéon du JV.

Le 24/09/2001 sort sur la pointe des pieds un jeu unique en son genre : Ico. Initialement prévu sur PS1, ce titre de Fumito Ueda, (un nom qu'on n'oubliera pas) est un voyage de quelques heures dans un univers éthérique, blême et envoûtant. Sous le masque du fantastique, se dévoile sous nos yeux un titre traitant du rejet et de la différence, à travers deux enfants exclus de leur société et laissés à l'abandon sur une terre maudite. Fort de figures de style finement amenées par son level design, le jeu illustre une solitude intérieure qui va se transmettre au joueur pour devenir le leitmotiv de l'aventure. Alternant plateforme et action dans un gameplay simple et épuré de toute fioriture, vous incarnez Ico et accompagnez la fluette Yorda, que vous protégez d'ombres assaillantes, tout en cherchant un moyen de quitter ces lieux maudits. Mélancolique et délicat à la manière d'un dessin de John Bauer, Ico est marquant avec son concept si simple, celui d'être accompagné et de prendre la main de votre compagne afin de la guider. Un concept de dualité géré par un joueur qu'on retrouvera dans tant de jeux par la suite, mais jamais avec la même évidence et poésie. Une merveille !