Le Cinquième Elément débarque sur cette bonne vieille Playstation. On se dit « cool ! » mais on connaît trop la réputation des jeux à licence : programmeurs pas motivés, délai trop court, produit bâclé. Et ben, ma p'tite dame, ça se vérifie de nouveau ici. Le film était coloré, le jeu est moche. La 3D carrée et vide pixellise et buggue dans des couleurs tristounettes. L’animation ne confère pas beaucoup d’humanité aux personnages. Corben marche comme un chimpanzé et Leeloo comme un cyborg mal huilé. Si côté jeu, ça reste à peu près jouable avec Corben (qui se fait vertement canarder dès le premier niveau), ça se gâte avec la demoiselle aux cheveux carotte. Leeloo se manie au forceps, saute quand elle en a envie et fait souvent n’importe quoi quand la caméra ne la suit pas. Un véritable désastre. Dommage qu’il y ait tant de défauts, car les niveaux sont plutôt bien construits, avec quelques interactions amusantes avec le décor. Dommage surtout que ce jeu marque le début de la fin pour Kalisto (Dark Earth, Nightmare Creatures).

Mais que s'est il passé ? Le Cinquième Elément avait tout pour être une bonne adaptation du film de Besson. Sauf que non, on se retrouve avec un jeu en 3D tout moisi et il rejoint la (trop) longue liste des mauvais jeux adaptés de longs-métrages. Techniquement, le jeu est moche : la 3D fait peur et nous sommes loin d'un Tomb Raider sur la même machine, et nos deux héros, Korben et Leeloo, se déplacent en ayant un balai là où je pense, symbole d'une animation saccadée à mort. Et ce n'est même pas jouable. Korben se manie bien, mais c'est autre chose avec Leeloo, qui vous garantira de jolis pétages de plombs. Et encore je n'ai pas parlé de la caméra. C'est horrible ! Le level design est assez bon, mais cela ne suffit pas à compenser les défauts techniques du jeu. Pourquoi ce manque de finition et de travail de la part de Kalisto ? Vous l'avez compris, ce jeu vient directement de la cinquième dimension. Il aurait mieux fait d'y rester. Moi, je vais regarder de nouveau le film.