Après une cinématique d’introduction léchée, vous allez prendre le contrôle de Raziel, vampire déchu et condamné à errer dans les limbes, pour avoir eu l’impudence de précéder son maître, Kain, dans l’évolution de la race « vampirique ». S’inspirant largement d’un point de vue technique de Tomb Raider, Soul Reaver en adopte le gameplay ainsi que le système de caméras, mais c’est là que s’arrête l’apport de l’autre série phare de chez Eidos. Artistiquement très fin et emprunt de cette atmosphère sombre propre à la série, Soul Reaver aura tôt fait de vous envoûter par son univers mystérieux peuplés de créatures, d’esprits et d’humains aussi hostiles les uns que les autres. Mélangeant habilement aventure, action, quête et réflexion, Soul Reaver est de ces jeux qui ne laissent pas indifférent. Mais ce qui fait la richesse de ce jeu est de devoir alterner entre sphère spectral et sphère matériel afin de progresser, des actions étant possibles dans l’une, mais pas dans l’autre, et inversement. Nécessitant un temps d’adaptation afin de pouvoir tirer la quintessence des pouvoirs de Raziel, Soul Reaver est une aventure longue et passionnante qui vous captivera de bout en bout.

Vampire aux allures d'ange déchu, Raziel revient d'entre les morts pour se venger de Kain, le héros du premier épisode, devenu dans cette suite le grand méchant à abattre. En étant mort-vivant, deux dimensions parallèles s'offrent à Raziel : le monde réel dit matériel, et le monde de l'invisible dit spectral. Pour résoudre les énigmes, on passera de l'un à l'autre, s'étonnant de voir les décors se distordre et changer de forme et des monstres invisibles apparaître. A notre époque où tout est prémâché dans les jeux, où l'on est sans cesse assisté, Soul Reaver rappelle un temps béni où le joueur se démenait tout seul, quitte à tourner un peu en rond, pour trouver le bon chemin ou la réponse à l'énigme. Le gameplay évolutif, subtil et intuitif est encore à ce jour une merveille et fait de Raziel un des personnages de jeux vidéo les plus jouissifs à manier. Même si techniquement, on a fait mieux en matière de 3D, le jeu étonne encore par sa beauté, (oui, la désolation peut être belle) et par cette ambiance, crépusculaire, captivante d'un monde au bord du gouffre.