Après avoir terminé les cinq épisodes de Life is strange, je vous propose un avis global, qui est plutôt extrêmement positif. Suite au semi-échec de Remember Me, DONTNOD a dégagé une petite équipe pour travailler à un projet parallèle à Vampyr. Le nom de ce projet : Life is strange, un jeu d'aventure inspiré du style Telltale, mais arborant une sensibilité et une réalisation typique Dontnod. Ce qui surprend avec ce jeu de prime abord, c'est la qualité de la réalisation, qui est très poussée pour un jeu dématérialisé : Moteur UDK3, couleurs vives, beaucoup d'effets de toute beauté, modélisation exemplaire remplie de détails, lumières et bande sonore saisissante... On sent l'énorme expérience acquise avec Remember Me. Sous ces airs de teenage movie indépendant rappelant délicieusement le film Juno dans le fond et la forme, on a tout de même une trame liant les grandes questions de l'adolescence à des problématiques des plus sombres, rarement vues dans un jeu vidéo. Le résultat donne un ton plutôt mature et crédible à l'ensemble. Le système de remonte-temps lié aux choix est très sympa, mais peu impactant sur la trame générale. On retient au final un beau récit émotionnellement fort.

Amené à de plus modestes ambitions après l’échec commercial de Remember Me, le studio Dontnod a utilisé son savoir-faire pour proposer un jeu en format épisodique à la tonalité unique. Life is Strange suit l’histoire prenante de Max, lycéenne ordinaire mais attachante se découvrant le pouvoir de remonter le temps. Le jeu amène ainsi le joueur à se poser constamment la question de la justesse de ses choix, tout en abordant des thématiques délicates et en esquivant habilement les nunucheries. S’il ne propose pas une aventure bien difficile, Dontnod n’a pas oublié de titiller l’esprit du joueur, laissant ça et là des incitations à recommencer certains passages, ou le forçant à observer et essayer toutes sortes de possibilités pour tirer son héroïne de situations impossibles. Le découpage en épisodes donne constamment envie d’avancer… mais pas trop vite non plus, car la progression se savoure avec une certaine lenteur et des moments contemplatifs. Réalisé avec goûts tant dans ses graphismes que sa BO, emprunt d’une certaine mélancolie, Life is Strange propose certes une aventure linéaire, mais qui s’avère au bout du compte marquante.

J'ai beaucoup entendu parler de Life is Strange, souvent en de très bons termes. C'est donc avec beaucoup d'espoir que je lance le jeu, et force est de reconnaître que ça a moins fonctionné sur moi. Attention, Life is Strange reste globalement une belle expérience, mais plombée par un rythme en dents de scie et une écriture qui varie de moyen à très bon (début chapitre 4 tellement dans la justesse). La mécanique de remonter le temps est sympathique à la base, mais comme pour beaucoup de jeux narratifs, ça reste avant tout un gimmick lié plutôt au scénario qu'au gameplay. Le jeu hérite malheureusement de beaucoup de clichés, et si vous êtes un habitué des thrillers ou des œuvres traitant du voyage dans le temps, vous aurez rapidement deviné qui est le méchant de l'histoire, et comment tous ces voyages dans le temps finiront. Life is Strange reste en dehors de ça une belle aventure avec des moments réellement poignants, une parenthèse en suspens dans l'océan de triple AAA, le tout supporté par une BO fantastique. Dommage que le jeu soit plombé par un rythme un peu schizophrène et un scénario trop convenu (gros travail sur les persos quand même).

La première chose que je me suis dit quand j'ai eu posé ma manette à la fin de Life is Strange, c'est que je venais de finir un des meilleurs jeux de ma vie. Alors ce ne sera pas l'avis de tout le monde, mais ce jeu m'a touchée : j'en suis sortie chamboulée et en larmes, car il m'a parlé. Je me suis vraiment identifiée aux personnages et j'ai vécu le jeu intensément tout le long. Le jeu monte en intensité du début à la fin, au départ léger et coloré puis de plus en plus grave, on vit le passage à l'age adulte de l’héroïne en voyant ses (nos?) priorités changer. Le gameplay n'est pas la priorité, il reste simple et agréable, avec une prise en main rapide pour laisser libre court au plus important ici : l'histoire, les personnages et leur pérégrination. Les situations sont justement dosées et les choix qui nous sont proposé sont parfois simples (même si on peut parfois après coup regretter certaines décisions), parfois clairement impossibles et nous laissent souvent un doute important sur nos décisions. Bien sûr, l’histoire se déroule malgré tout mais nos décision ne nous laisseront pas toujours l'accès à tout le scénario, et cela rend l’expérience différente pour chacun de nous.

Avec son scénario délicat et son ambiance de teen movie, Life is Strange nous propose de remonter le temps pour changer le cours de l'histoire. Idéal croit-on pour se soustraire du mauvais pas. Mais on se rend vite compte que prendre une décision, même celle qu'on s'imagine être la meilleure, provoque des réactions en chaîne, avec des effets indésirables. Et si en plus se dressent devant nous, à intervalles réguliers, des choix moraux de l'impossible, Life is Strange prend une allure de jeu hautement réflexif, renvoyant le joueur à ses propres expériences personnelles. Quelle serait notre réaction en pareille situation (pas d'exemple à donner, désolé, je ne spoilerai pas) ? Si au final nos choix n'ont pas une si grande influence que ça sur le déroulement de l'histoire (certains persos prennent chers par contre), je me suis laissé avoir. L'illusion de vivre une aventure unique est parfaite, et les stats en fin d'épisode permettent de confronter nos choix à ceux des amis et à ceux du reste du monde. J'ai pris des décisions totalement opposées à celles de ma dulcinée qui a joué au jeu avant moi, et il y a eu matière à débattre (gentiment). Une expérience subtile et marquante.

Qui n'a jamais eu un jour envie de revenir ne serait-ce que quelques secondes en arrière pour reconsidérer une décision ? Tel est le don de Maxine, étudiante en photographie à Arcadia Bay. Don qu'elle découvre après avoir eu la vision de la destruction de la ville. Alors que les phénomènes inexpliqués se multiplient et qu'elle assiste au meurtre de sa meilleure amie d'enfance Chloe, Maxine va se mettre à réécrire l'histoire. Après avoir sauvé Chloe, elles vont toutes 2 tenter de retrouver une étudiante portée disparue et de sauver Arcadia. Pour ce faire, à vous de faire des choix en son âme et conscience, bons, mauvais, à chacun son appréciation. On se laisse très vite happer par cette espèce de teen movie interactif poignant, qui nous invite parfois à réfléchir, voire à nous remettre en question. Les personnages sont très attachants. La bande son pop rock est de très bon goût. Life is strange est très agréable à regarder et à jouer. Et les twists et cliffhangers à chaque fin de chapitre sont tels qu'il est difficile de lâcher la partie jusqu'à la décision finale qui scellera le sort de Maxine et d'Arcadia.

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire qui est assez banale : dès le début, il ne se passe pas grand chose et je me suis quelque peu ennuyé. La partie réalisation ne relève pas la barre, car elle n'est pas digne de la PS4 (plutôt PS2/PS3). La bande-son s'en sort mieux avec des morceaux prenants. Le fait de pouvoir revenir en arrière pour modifier ses actes / choix est sympa, mais donne souvent lieu à des invraisemblances et ne réveille pas l'intrigue assez planplan. Seule la dernière partie (à partir de l'épisode 4) du jeu réveille le joueur avec un dénouement surprenant et un retour dans le passé enfin à la hauteur ! Si on accroche aux personnages et à l'histoire, la conclusion peut émouvoir. Côté ludique, pas grand chose à se mettre sous le pad, juste des photos à prendre ici et là pour obtenir des trophées, mais sinon peu d’interactions avec le décor, et des discussions peu intéressantes avec les personnages. Un jeu honnête par les sentiments qu'il provoque, mais trop léger dans sa technique et son gameplay.