Le syndrome "Frank Zappa", vous connaissez ? Non, eh bien c'est un musicien tellement à part, tellement unique, tellement inclassable qu'après sa mort, les amateurs comme le grand public oublieront ce pur génie. Les amateurs comme le grand public préféreront les tout aussi géniaux Rolling Stones, Queen, Beatles et Bowie. Toute proportion gardée (Zappa est au dessus des cieux), Nebulus souffre de ce même syndrome. Nebulus est inclassable et a cette part de génial et d'absolu. Il a sa propre logique, assume jusqu'au bout son die and retry (chrono fou, pièges partout, du par cœur du début à la fin) et ne souffre, si on accepte son challenge, d'aucun réel défaut. Sa grande originalité, notre personnage (une grenouille venue de l'espace) se déplace autour d'une tour dans un effet spécial saisissant : un mouvement de rotation qui imprime la rétine. C'est une innovation, une prouesse autant qu'une signature visuelle. Or aujourd'hui, tout le monde se cogne de Nebulus. Je pense même que les joueurs occasionnels le trouveront mauvais, car étant très dur, le jeu ne fait pas dans le sentimental. Difficile d'accès mais le jeu fait marcher le cerveau comme aucun autre.