LA PC-ENGINE Article rédigé par Guit

Le logo aposé sur la console originale A une époque où Nintendo et Sega se partageaient le marché des consoles de jeux, un "petit" nouveau décide d'entrer dans la bataille : Hudson Soft. C’est toutefois un grand groupe, NEC (Nippon Electric Company), qui apposera son nom sur la PC-Engine. Console conservant une grande affection au Japon, elle reste encore relativement méconnue du public occidental, qui ne retient que la rivalité Sega / Nintendo à l'ère des 8-16 bits. La PC-Engine offre pourtant une ludothèque particulièrement riche de nombreux titres exclusifs, dont certains sont des grands classiques.


> Le commencement

Nous sommes au milieu des années 80. Nintendo domine le marché des consoles de salon grâce à sa Famicom ; Sega, son seul concurrent sérieux, peine à exister avec sa Mark III (Master System) au Japon. Dans ce contexte, il y a de la place pour un nouvel acteur. Deux compagnies lorgnent ainsi de plus en plus sur ce marché : NEC et Hudson Soft. Ils développent donc en partenariat une console de salon. NEC, fort de ses compétences en électronique grand public ainsi que du succès de ses ordinateurs PC-88 et PC-98, participe à la conception matérielle de la console, tandis qu'Hudson Soft (qui possède aussi une division "puce électronique") s'oriente vers la conception logicielle.

Le modèle original de la PC-Engine, sorti au Japon Le 30 Octobre 1987 sort leur bébé : la PC-Engine. Les deux parents espèrent bien mettre à mal la domination écrasante de Nintendo. En effet, la console sort plus tard que ses concurrentes directes et profite des dernières avancées technologiques. Il s'agit d'une console 8-bits, mais avec un processeur graphique 16-bits.
Esthétiquement, la PC-Engine surprend par sa taille : il s’agit d’un petit carré blanc où l'on insère des cartouches de la taille d'une carte téléphonique (très semblables aux cartouches de la Mark III). Le pad est lui similaire à celui de la NES, mais avec des coins moins anguleux.


> Présentation des troupes

La première console produite est donc la PC-Engine décrite ci-dessus. Pour l'instant, ça va. Mais comme la Famicom et la Sega Mark III seront renommées pour leurs sorties occidentales, la PC-Engine change de nom, d'apparence et même de volume pour sa sortie en août 1989 en Amérique du Nord, et devient la TurboGrafx-16, un rectangle noir aux dimensions plus larges. La console est vendue avec un "TurboPad" : si le nom prête à sourire, la manette dispose de boutons glissières activant la fonction Turbo des touches I et II, ce qui est loin d'être inutile pour les nombreux shoot-them-up de la console. Enfin, la PC-Engine japonaise va connaître deux versions actualisées appelées successivement CoreGrafx (fin 1989) et CoreGrafx II (1991) pour accompagner respectivement la SuperGrafx et le Super CD-ROM². Ces modèles sont identiques à l'original mais bénéficient d'une sortie AV au lieu de la prise antenne de la première PC-Engine, ainsi que du TurboPad du modèle nord-américain.

Ce sont des considérations purement marketing qui ont fait de la TurboGrafx-16 un modèle sensiblement plus imposant que la PC-Engine, alors que rien ne diffère au niveau du hardware La CoreGrafx se reconnaît à sa coque anthracite et son logo bleu, et a été le modèle priviligié pour l'importation en France La CoreGrafx II n'est qu'une simple recoloration s'accordant avec l'extension Super CD-ROM²

Pour faire face à la concurrence de la toute nouvelle Mega Drive de Sega sortie fin 1988 au Japon mais également pour innover, NEC sort en 1989 une extension, le CD-ROM², qui se connecte à la PC-Engine grâce à l'Interface Unit. L'extension CD sort également en Amérique du Nord en 1989, simplement renommée TurboGrafx-CD.
Malgré la qualité sonore indéniablement meilleure de ses jeux, le CD-ROM² n'offre toutefois pas le surcroît de puissance espéré et s'avère insuffisant alors que Nintendo prépare la sortie de sa Super Famicom ; ainsi NEC sort la SuperGrafx fin 1989, une PC-Engine améliorée (meilleure résolution, mémoire plus importante, etc.) pour entrer dans la course des consoles 16-bits. Ce modèle "pro" ne se vendra malheureusement quasiment pas, et sa ludothèque spécifique ne se compose que de 5 jeux. La console ne sortira pas aux Etats-Unis, mais sera importée en France avant même la sortie de la Mega Drive.

Le CD-ROM² relié à la PC-Engine par l'Interface Unit Le socle de l'extension TurboGrafx-CD la rend plus imposante qu'elle ne l'est réellement La SuperGrafx et son design étrange aurait dû prendre la suite de la PC-Engine, mais son échec changera les plans de NEC et Hudson

Actant l'échec de la SuperGrafx, NEC et Hudson décident de continuer à miser sur l'évolution matérielle de la PC-Engine, notamment en sortant une extension CD-ROM cette fois bien plus performante : le Super CD-ROM². Offrant un surcroît sensible de RAM, cette extension prend différentes formes : elle combine d'abord la PC-Engine et le Super CD-ROM² en une même et unique console, la PC-Engine Duo (1991). La même année, NEC propose également une Super System Card pour les possesseurs du CD-ROM², leur permettant d'upgrader leur matériel sans avoir à investir dans le Super CD-ROM². Quant à ceux qui ne possédaient pas le CD-ROM², l'extension Super CD-ROM² est également vendue seule. La PC Engine Duo eut ensuite plusieurs déclinaisons : d'abord le modèle nord-américain, la TurboDuo, sortie en 1992 avec un design cette fois quasi-inchangé ; puis uniquement au Japon, les modèles Duo R et Duo RX, souvent décrits comme « low cost » car faisant intervenir moins de composants, ainsi que des composants à plus faible coût. La Duo RX est en contrepartie vendue avec un pad 6 boutons, qui sera celui de la PC-FX. Ce dernier modèle est par ailleurs sorti en 1994 : en comparaison, la PlayStation et la Saturn, consoles 32-bits, sont sorties en décembre 1994.

La PC-Engine Duo combine la PC-Engine et le Super CD-ROM² L'extension Super CD-ROM², ici combinée à une CoreGrafx II assortie, pouvait également être associée à une SuperGrafx Le dernier modèle de PC-Engine, la Duo RX, et son pad 6 boutons

La dernière amélioration technique a été l'Arcade Card, une extension de mémoire vive pour le Super CD-ROM². Les sprites affichés à l’écran peuvent être plus gros, en plus grand nombre ; cela offrit à la petite 8 bits des conversions de hits Neo Geo comme World Heroes II, Art of Fighting, Fatal Fury... Ces conversions étaient très réussies et souvent meilleures que celles développées sur Super Nintendo et Megadrive, sans compter qu'elles étaient lors de leurs sorties financièrement bien plus abordables que les très coûteuses cartouches AES de la Neo Geo.
Mais comme il existe le CD-ROM² et le Super CD-ROM², il existe aussi deux Arcade Card : la Duo pour les PC-Engine Duo et le Super CD-ROM², et la Pro pour les systèmes ne possédant que le simple CD-ROM².

La PC-Engine GT a fait le choix de la démonstration technologique au détriment de l'autonomie et de l'accessibilité NEC et Hudson Soft se sont aussi aventurés sur le marché des consoles portables. Deux consoles extraordinaires pour leur époque furent conçues : la PC-Engine GT et la PC-Engine LT. Ces consoles étaient de vrais bijoux technologiques. Toutes deux possèdent un écran à matrice active. La PC-Engine GT est sortie fin 1990 au Japon et en Amérique du Nord (où elle est renommée TurboExpress). La qualité de son écran (bien que petit) émerveille toujours, mais le gros problème était l'autonomie (2h avec 6 piles LR6) ; autre problème, après avoir joué sur une GT, il était quasiment impossible de jouer à toute autre console portable de l'époque tant le fossé entre la qualité des écrans Game Boy et Game Gear était en effet bien trop profond. Il était même possible de transformer sa GT en une télévision grâce au Tuner TV vendu comme accessoire, mais la norme NTSC empêche son utilisation en Europe.
Pour la petite histoire, la PC-Engine GT était surnommée la "Rolls Royce" des portables ; une comparaison flatteuse avec la Neo Geo (surnommée quant à elle "Rolls des consoles"), ainsi qu'une référence à son prix très élevé, que ce soit à sa sortie ou sa cotation actuelle.

La PC-Engine LT, une console transportable et un modèle rare Sortie fin 1991, la PC-Engine LT présente un écran de même qualité mais plus grand que celui de la GT. Elle intègre un Tuner TV et des connectiques permettant entre autre de connecter un magnétoscope, un lecteur DVD, et même les extensions CD-ROM² et Super CD-ROM² - cette dernière nécessitant toutefois un adaptateur. Déjà très onéreuse à sa sortie (100 000 yen, soit environ 800 € de l'époque), la PC-Engine LT atteint du fait de sa rareté des sommes folles (plus de 3 000 € bien d'aujourd'hui), ce qui peut décourager sérieusement les possibles intéressés.
Bien entendu, ces consoles portables (ou plutôt transportables) ne connurent pas le succès (trop chères et trop « gourmandes » en piles).

Même si NEC n'aimait pas la simplicité vu le nombre de déclinaisons de la PC-Engine, chacun de ces modèles - que ce soit la PC-Engine, la portable GT, la SuperGrafx ou la Duo - faisait fonctionner de base les cartouches Hu-cards. Mais comme on l'a vu, ça se complique concernant les jeux spécifiques à chaque modèle.


> Une ludothèque complète

La ludothèque de la PC-Engine était très "japonaise", mais pas seulement.

Une aventure colorée du temps de la préhistoire, c'est PC Kid, ici dans le 2ème volet Commençons par PC Kid (ou Bonk pour les USA) et son univers. En effet, à une époque où chaque constructeur avait (ou devait avoir) sa mascotte, la PC-Engine connut un bébé préhistorique à la tête dure (voire très dure) comme symbole. Cependant, même si 3 jeux de la série sont sortis sur la console, ce petit personnage créé par Hudson n'était pas exclusivement réservé à la PC-Engine, et différentes versions sortirent notamment sur Game Boy et Super Nintendo.

Le packaging d'une Hu-card, avec son boîtier CD, sa protection plastique et son petit rectangle de mousse Le format des jeux était assez surprenant pour l'époque. Celui-ci était très petit comparé aux supports cartouches des jeux des consoles Nintendo et Sega (exception faite de la Mark III). De plus, ces cartes étaient proposées dans des boîtiers CD, et si on se replace dans le contexte de l'époque, ce packaging était assez innovant et représentait l'aspect "technologie avancée". Les Hu-cards doivent bien sûr leur nom à Hudson Soft (Hudson card).

A côté des innombrables jeux de Mahjong développés (et qui ne présentent pas un grand intérêt), la console doit sa réputation à ses shoot them up : les shoots étaient à la PC-Engine ce que les jeux de baston étaient à la Neo Geo ! On y trouve dans les premières années des conversions de qualité de classiques de l'arcade (R-Type, Gradius, Gunhed...) puis des créations spécifiquement développées pour elle, d'une extraordinaire variété et comptant qui plus est des références majeures du genre (Super Star Soldier, Gate of Thunder, Star Parodia, Lords of Thunder...). Et la liste est longue !

Super Star Soldier, un des meilleurs shoots de la console, tournant sur une simple Hu-card Tout autre style de shoot them up, avec le mignon et coloré Magical Chase

Les jeux de sport occupaient aussi une place importante avec F1 Circus, Super Volley Ball et le parfait Final Match Tennis qui resta très longtemps LA référence du jeu de tennis. Au niveau des adaptations de jeux d'arcade, la PC-Engine était bien fournie, avec entre autres le très bon Ninja Spirit, Legend of Hero Tonma et le sublissime Street Fighter II', sans parler des conversions Arcade Card de jeux Neo Geo.

Final Match Tennis a fait longtemps autorité grâce à son gameplay exemplaire La conversion étonnante de Street Fighter II' tourne simplement sur Hu-card, et est donc accessible à tous les possesseurs de PC-Engine

Bien évidemment, au niveau des développeurs, Hudson Soft fut le plus actif sur ce support avec notamment la série des Bomberman et autres PC Kid ; Irem (Ninja Spirit, R-Type...), Namco (Marchen Maze), Taito (Parasol Stars), Konami (Akumajo Dracula X, Snatcher)... Bref, tous les grands noms japonais ont participé au développement de la ludothèque PC-Engine.

Outre PC Kid, une autre licence Hudson a fait les beaux jours de la PC-Engine : Bomberman (ici '93) Parasol Stars est la suite de Rainbow Islands. Cette version PC-Engine est l'original ! Akumajo Dracula X - Chi no Rondo est un Castlevania de référence, exclusif au Super CD-ROM² Lords of Thunder (Winds of Thunder au Japon) est le shoot magistral du Super CD-ROM²


> NEC, un des acteurs de l'univers vidéoludique

A priori, la PC-Engine est un échec, car dans nos contrées peu de personnes la connaissent ou s'en souviennent. Mais la notion de succès ou d'échec ne peut s'appliquer d'une façon globale ni dans l'espace ni dans le temps. Explications.

La PC-Engine fut en effet populaire au Japon, et les chiffres de vente furent très satisfaisants ; elle dépassa même la Mega Drive sur le marché nippon ! L'identité même de la console, née de ses jeux très "japonais" et orientés arcade, en est la raison principale.
Un choix matériel allait toutefois handicaper la console à ses débuts face à la Famicom : la console ne possède en effet qu'un port manette, et le multitap n'existait pas encore à la sortie de la PC-Engine. Du coup, malgré l'avance technologique de la PC-Engine par rapport à la Famicom, les jolis graphismes et l'animation excellente de ses jeux ne remplaçaient pas le fun procuré par une partie à deux.

La SuperGrafx reliée à un Super CD-ROM² permet de jouer à absolument tous les jeux PC-Engine C'est le soutien constant de la console qui allait permettre de l'installer durablement sur le marché nippon. D'abord, le multitap va sortir, permettant aux joueurs de découvrir les parties jusqu'à 5, notamment sur des jeux comme Bomberman.
Ensuite, le CD-ROM, que NEC a proposé en premier, représentait - surtout pour les Japonais - le futur du jeu vidéo. Pourtant, le premier CD-ROM² n'a pas permis à la PC-Engine de creuser un écart technologique déterminant par rapport à ses concurrentes. En 1988, l'époque ne permettait pas de tirer le meilleur de cette technologie : le CD-ROM² a apporté de vrais plus pour la qualité des bruitages et des musiques (support CD oblige), mais la PC-Engine étant une 8 bits, la capacité de stockage quasi-illimitée était trop importante comparée aux possibilités techniques intrinsèques de la console. Les développeurs utilisèrent ainsi ce support pour embellir notamment leurs jeux avec les premières introductions animées.
Face à l'échec de la SuperGrafx, il faudra ainsi attendre le Super CD-ROM² puis les Arcade Card pour que la PC-Engine s'en retrouve transcendée et propose des jeux réellement en mesure de concurrencer la Super Famicom et la Mega Drive. Conscient du caractère évolutif de sa console, NEC a ainsi multiplié les moyens de séduire un public assez large sur la durée, permettant à un acheteur du vieux CD-ROM² de bénéficier à moindre frais (via le Super System Card) du Super CD-ROM² sans ranger son matériel, mais aussi à un nouvel acquéreur d'avoir directement une console tout-en-un (les modèles Duo).

La PC Engine est sortie en décembre 1987, et sa dernière déclinaison en 1994 ; 7 ans de durée de vie pour une console 8 bits, c’est assez remarquable. Des jeux de qualité, un support CD, une mascotte, mais pourquoi un succès uniquement au Japon ?

Si la NES et la Master System n'ont pas été épargnées par les illustrations occidentales affreuses, la TurboGrafx-16 les surpasse. Dungeon Explorer est même un cas d'école ! La réponse toute simple est l'échec de la console en Amérique du Nord. Le marketing y fut très discret et souvent maladroit. NEC n'a tout simplement pas eu une politique de promotion soutenue pour vendre sa console, et sans réelle publicité comparée à celles réalisées par ses concurrents Nintendo et Sega. La concurrence avec la Genesis fut d'ailleurs particulièrement rude pour la TurboGrafx-16, puisque Sega, revanchard après la déception de sa Mega Drive au Japon, comptait bien s'implanter en Amérique du Nord et y mettre les moyens. Enfin, les jeux étaient très "japonais" (pas toujours de traduction) et donc pas réellement adaptés au marché américain ; et peu de jeux officiellement américains sortirent. Si la TurboGrafx-16 fait parfois parler d'elle, c'est pour ses illustrations de boîtes souvent immondes, sources de moqueries mais témoignant du manque de moyens manifestes pour promouvoir la console aux Etats-Unis.
NEC tenta un dernier coup vain sur le marché nord-américain avec la TurboDuo, avant de définitivement faire une croix sur les marchés occidentaux.

PC Kid en couverture du catalogue édité en France par SODIPENG Bien que la PC-Engine ne fut jamais officiellement distribuée en Europe, en France une société du nom de SODIPENG (SOciété pour la DIstribution de la PC Engine) mit en place un réseau destiné à l'importation de la console. Les jeux et consoles étaient directement importés, SODIPENG se chargeant d'ajouter à ces produits des notices en français (traduction des notices japonaises rédigées à l'ancienne) ; de plus quelques retouches (ou bidouilles ?) matérielles étaient faites. SODIPENG avaient même édité un petit catalogue présentant consoles et jeux. Du coup, la France put compter un parc de 30 000 machines environ, un nombre assez conséquent pour une machine import.


> L'après PC-Engine

Les arrivées de la Saturn de Sega et de la PlayStation de Sony poussèrent NEC à développer une nouvelle console. Si la PC-Engine a tenu face à la Super Nintendo et la Mega Drive, elle n'allait pas faire le poids face aux 32-bits.

PC-FX, la dernière console de NEC Le projet "Tetsujin", initié par Hudson Soft et repris par NEC, donnera donc naissance à la PC-FX, la console 32 bits de NEC. Contrairement à la Saturn et la PlayStation, NEC décide de dédier sa console à la manipulation d’images vidéo en temps réel plutôt qu’à celle de polygones. Les jeux furent de vrais dessins animés mais hélas, cette console ne connut pas le succès. Peu d’éditeurs se lancèrent dans l’aventure PC-FX. De plus, la 3D était l’avenir des jeux vidéo et NEC avait misé sur des jeux interactifs 2D. En y réfléchissant, ils ont poursuivi dans la voie ouverte par les jeux sortis sur Mega-CD et 3DO.
La console ne sortit qu'au Japon fin 1994. 4 ans après, 400 000 exemplaires vendus et seulement 62 jeux, NEC décida d'arrêter le jeu vidéo sur cet échec. La PC-FX restera sa dernière production et la PC-Engine aura fait sa renommée dans l'univers des jeux vidéo. Mais NEC ne va pas totalement disparaître des jeux vidéo, puisque le groupe produira une des puces électroniques qui équipera la Dreamcast...


> L'héritage

Pour ma part, je compare NEC à Sony et Matsushita : des entreprises japonaises spécialisées dans l'électronique grand public, qui tentèrent l'aventure des jeux vidéo en tant qu'outsiders. NEC, contrairement à Matsushita, réussit à imposer une console et à la faire évoluer au fil des ans. Mais à la différence de Sony, sa politique de communication a toujours été insuffisante ; de même, NEC n'a jamais considéré son activité vidéoludique comme essentielle à son développement, au contraire de Sony qui lui, a décidé de tout miser sur ce secteur.

La PC-Engine a connu ses fans (et il en existe toujours). De nos jours, elle est pour certains (au même titre que la Neo Geo) une console à ne surtout pas oublier, car elle a su proposer des jeux de grande qualité, notamment les shoot them up. Certains titres se vendent même à des prix très élevés, comme Sapphire, l’un des derniers jeux sortis sur ce support et utilisant l’Arcade card.

De nombreuses productions emblématiques de la PC-Engine - principalement d'Hudson - sont également proposées sur les différentes plateformes de téléchargement en ligne des consoles modernes, à commencer par la Console Virtuelle de la Wii, puis de la 3DS et de la Wii U. Une sélection est également disponible sur le PlayStation Network. De nombreux jeux restés exclusivement au Japon – dont Akumajo Dracula X – bénéficient ainsi de sorties mondiales tant méritées.

Les 3 modèles de PC-Engine Mini, embarquant 57 jeux et quelques cachés Lorsque Hudson est racheté en 2011 puis complètement absorbé en 2012 par Konami, l'opération s'est d’abord limité à la seule exploitation de la licence Bomberman, puis s’est étendu de manière surprenante à celle de la marque « PC-Engine » tombée dans l’escarcelle de l’éditeur phare de Metal Gear et Castlevania (entre autres). Dans le sillage de la mode des mini-consoles initiée avec la NES Mini Classic, Konami propose ainsi en 2020 sa PC-Engine Mini, déclinée en 3 modèles suivant les régions : l’originale sera destinée au Japon, tandis que l’Amérique du Nord aura droit à la déclinaison (pas si mini) de la TurboGrafx, et l’Europe, la CoreGrafx Mini. Les différences de modèles ne sont toutefois que purement cosmétiques et contiennent (quasiment) les mêmes jeux, y compris certaines exclusivités japonaises qui n’étaient pas sorties sur TurboGrafx-16 et n’ont pas été traduites en anglais.
Si la mini-console n'est pas beaucoup plus petite que l'original, elle fait en revanche tourner de nombreux supports de la PC-Engine : les Hu-Cards, les jeux SuperGrafx, CD-ROM², Super CD-ROM² et même Arcade card. Et en comparaison avec la SuperGrafx reliée à un Super CD-ROM² (voir plus haut), les dimensions sont effectivement bien plus compactes !

Dans un contexte propice au retrogaming, la PC-Engine est donc toujours une console sur laquelle il faut compter.

A lire : Tous les avis sur les jeux sortis sur consoles NEC


> Webographie

Comme je suis loin d’avoir tout dit, voici une liste de sites en français consacrés à la PC Engine.

Si vous souhaitez compléter vos connaissances sur la PC-Engine, les éditions Pix'n Love proposent également en vente une Bible PC-Engine... en 2 volumes !

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