Derrière Polybius, une légende urbaine, celle d'un jeu d'arcade du fin fond des années 80, qu'aurait créé la C.I.A dans le but de faire des expériences à l'insu de jeunes adolescents. Jeff Minter s'est donc amusé à donner corps à ce jeu fictif. Le résultat, jouable avec ou sans casque de réalité virtuelle, est un condensé puissance 2000 de tout ce qu'a pu faire le chevelu : un délire psychédélique oscillant entre pics d'adrénaline et transe extatique, un envahissement permanent de l'image par des flashs de lumières, des couleurs que tout oppose et une myriade d’éléments non identifiés. L'animation est juste sidérante : notre vaisseau affronte des parcours jonchés d'obstacles à un taux constant de 120 images par seconde ! Le gameplay, entre le shmup et la course, repose sur l'acclimatation du joueur à ce déluge d'informations. On se crashe souvent au départ, pensant à tort que foncer tête baissée est la seule solution pour éviter le danger, puis on découvre les subtilités, nombreuses, et on comprend les difficultés propres à chaque course. Se dégage alors de ce grand foutoir, la plus pure formule de ce que doit être un jeu vidéo : une expérience gratifiante dans un monde virtuel.