A l'instar de Link et de sa princesse Zelda sur CD-i, Sonic a lui aussi connu les bas-fonds, et la honte. Et c'est sur Game.com que ça se passe, une improbable console portable. A la vue du résultat, incrédule, ne félicitons surtout pas Tiger, et Sega (fautif d'avoir encaissé le chèque sans avoir vérifié le résultat) pour cette ignominie compilant les premiers épisodes 16-bits. Imaginez notre Sonic à une frame par seconde, imaginez que ça tressaute et que ça clignote en gris sur blanc. Admirez-le, énorme, rivé à l'extrême droite de l'écran lors de ses accélérations à deux à l'heure, rendant illisible (et dégueulasse) une action déjà bien hasardeuse... Profitez bien de la musique qui grésille. Vous vous rendrez vite compte qu'à l'arrêt, notre pauvre Sonic n'arrive même pas à monter la moindre pente... Vite, jetons ce truc à la poubelle, et oublions !

Par je ne sais quelle prouesse, Tiger arrivait à négocier des licences prestigieuses pour ses jeux LCD souvent bien limités, ainsi que sa console portable. Parmi ces prises, Sonic Jam, une compilation des 4 volets majeurs de la Megadrive sortie initialement sur Saturn. Limitation oblige, Sonic 1 manque à l’appel, mais le hérisson bleu est accompagné pour les 3 autres jeux de Tails et Knuckles. Seulement, mes premiers essais avec l’émulation de la Game.com – parce que je ne vais quand même pas acheter cette machine ! – me font craindre une entourloupe ; il y en aura même 2 ! La première, évidente, s’impose d’elle même : échouant à retranscrire la vitesse de défilement de Sonic, cette adaptation se heurte également au hardware pitoyable de la console et saccade donc constamment. Le moindre obstacle est une galère à éviter à cause d’un écran trop petit, et je ne parle pas de ce fond sonore de la déprime – certains auraient cru reconnaître des thèmes originaux. Bref, c’est presque injouable, mais voici venir la seconde entourloupe : chaque « jeu » de cette compilation ne comporte en fait chacun qu’une zone subdivisée en 3 niveaux ! Autrement dit, une authentique arnaque.