La série des Street Fighter est connue pour deux raisons : d'un côté pour la qualité de la série, qui a notamment réussi à s'imposer comme une référence dans le monde de la baston 2D ; et de l'autre côté pour les nombreuses suites interminables qui ont vu le jour depuis la sortie de Street Fighter II en 1991. Qu'on le veuille ou non, beaucoup de suites et remakes n'ont rien apporté de vraiment nouveau à la série. Pourtant, ce volet ultime de Street Fighter III se démarque des précédents épisodes : il constitue en effet la véritable suite de Street Fighter II ! Au programme : nouveaux graphismes superbement réalisés (avec beaucoup de tons pastels), nouveaux persos, une animation en 60 images/seconde (du jamais vu en baston 2D !), des musiques pour le moins originales (très hip hop), un système de contre-attaque et toujours une jouabilité parfaite qui vous permettra de réaliser des combos de furieux ! A jouer ABSOLUMENT !!!

NON ! Incontestablement non ! Mais n'ayez pas peur, il s'agit plus d'un "Non" symbolique... Parce que Street Fighter III - Third Strike vaut vraiment le déplacement et signe pour moi, le grand retour de Capcom et de sa série fétiche. Enfin, je pourrais dire, car on dénombre plus les dizaines de suites inutiles depuis le très bon Super Street Fighter II. Et l'éditeur se surpasse vraiment niveau réalisation : une animation absolument sublime (du reste, étant sûrement la n°1 à ce jour, tout support confondu !), d'une fluidité ahurissante qui mettra une vraie claque visuelle à tout le monde ! Les rebondissements sont également là, le système de contres et d'esquives rapides apportant aux combats encore plus de dynamique qu'ils n'en comportaient déjà. Mais mon Dieu, c'est quoi ces personnages !!!!? Oro, Alex, Remy, Q, Hugo ou Twelve sont surprenants de nullité ! Seuls les frères Yun & Yang, et surtout Makoto apportent de la bonne nouveauté, mais c'est rien comparé aux autres (les deux tiers environ !), qui sont tout bonnement horribles ! Original ? Incompréhensible plutôt ! Entre stars connues et pseudo-nouveaux (Sean), le mieux est encore de se taper une partie avec Ryu. Lamentable !

L’accueil réservé à SF3 fut mitigé ; des critiques que j'estime globalement injustes, surtout concernant 3rd Strike (les deux précédentes versions étant dispensables). Certes, SF2 est désormais bien loin, et SF3.3 nous le rappelle justement : inutile de jouer à ce jeu sans le bagage technique acquis auparavant, car il n’est pas du tout accessible aux débutants. Outre les super combos (appelés ici Art), il faudra également maîtriser un nouveau système de contre, et ça ne s’apprend pas en une heure. 3rd Strike demeure donc toujours actuellement le SF le plus technique, le plus exigeant et le plus difficile, d'autant que le roster définitif de SF3 ne plaira pas à tout le monde (même si Chun-Li signe ici un retour très remarqué). Grâce aussi à une réalisation époustouflante (les animations des combattants, la finesse des décors et les musiques jazzy inhabituelles pour un jeu de baston), SF3.3 parvient, contrairement aux précédentes versions, à imprimer un style qui ne laisse pas indifférent (et qui m'a personnellement impressionné). 3rd Strike est assurément une référence majeure de la baston 2D, et sa qualité de réalisation en fait un jeu indémodable.

Street Fighter 3.3 reste malgré les années un jeu de légende pour bien des amateurs de baston et spécialistes du quart de tour. Titre emblématique pour tous les doseurs et pour cause, c'est un des plus élégants jeux de baston en vraie 2D encore aujourd'hui, en plus d'être doté d'un gameplay d'une rare précision et d'animations superbes. Cette version 3rd Strike est en quelque sorte la Definitive Edition de Street Fighter III, et renforce son casting de plusieurs personnages, dont Chun-Li. Un casting quasiment nouveau installé par Capcom pour ce numéro 3 de la licence, et c'est ce qui a pu faire décrocher une partie du public encore dans le spectre du Street Fighter II de leur enfance. Mais 3rd Strike, c'est ce système ébouriffant de EX par la pression de 2 boutons et de Parry permettant de bloquer à la frame sans la moindre perte de vie tous les coups (furies comprises) et ce par simple pressage du bouton avant. Ce système a d'ailleurs offert le mémorable "Evo Moment 37", célèbre dans l'histoire de la baston avec un Umehara Daigo quasi mort remontant la barre de son opposant Justin Wong. On note aussi une version Dreamcast légèrement inférieure comparée aux PS2 et Arcade.

Pas assez de personnages à mon gout, ce jeu - bien que très attractif au niveau de son gameplay et d'une évolution certaine des personnages présents - manque cruellement de saveur compte tenu du peu de combattants jouables et de ses personnages improbables. OK pour que Ryu ait une disciple, Sakura avait amené quelque chose, mais Sean (le disciple de Ken) ou encore ce truc chelou s'appelant Oro ne valent vraiment que d'alle. Capcom ne s'y est pas trompé puisque ces personnages ont disparu. Un jeu qui avait du potentiel, mais un peu bâclé. C'est bien la période sombre de Capcom qui commence. Ça m'a juste donné envie de retourner à d'autres versions. Ce jeu m'a frustré, même si le système de counter était sympa. Bref, pour moi il est vite passé à la trappe.