Au premier coup d’œil, The Bookwalker rappelle Disco Elysium ou Torment - Tides of Numenera : une jolie 3D isométrique, du spleen mêlée à l’éther des rêves, et du bavardage comme j’aime. Mais il s’avère nettement plus light côté contenu et moins ambitieux aussi. C’est son concept qui le délimite et l’affranchit de ces modèles : nous sommes un voleur qui plonge dans les livres pour y dérober des artefacts (comme l’épée d’Excalibur) et les ramener à la réalité. 6 romans, 6 intrigues à dénouer. Et autant d’ambiances distinctes. D'un livre à l’autre, nous pouvons passer d’un pastiche d’Harry Potter à de la pure SF kafkaïenne. La difficulté des énigmes et des rares combats au tour par tour n’est pas très élevée, mais le plaisir se trouve ailleurs. Le jeu amuse par sa variété et les murs que l’on effrite, entre les écrits immuables et nos possibilités de lecteurs. Nous pouvons sauter des pages, revenir en arrière, critiquer un passage mal écrit ou retrouver à tout moment la réalité de notre appartement (la vue change pour celle à la 1ère personne), pour interagir avec notre voisin de palier ou répondre au téléphone. Une (très) agréable et facétieuse balade entre les lignes.