Mon premier contact avec ce jeu fut une chronique expéditive de Ze Killer sur Consoles +, en 1993. Le verdict était sanglant : "soporifique, les décors se ressemblent tous, pas de support souris sur console, au bout de 5 minutes, poubelle." Après une bonne dizaine d'heures de jeu, j'ai du mal à comprendre... La souris, dédiée à l'Amiga CD32, est compatible et rien n'empêche d'y jouer à la manette, sans souffrance. Que ce soit sur PC ou sur console, les icônes sont claires, peu nombreuses et faciles à utiliser. Alors oui, les décors se ressemblent dans les phases de labyrinthe pures, qui restent ponctuelles. Pour s'en défaire et trouver rapidement la sortie, il suffit d'avoir l'œil sur la carte. Ce qui me surprend le plus, c'est que le jeu n'a rien de statique ou de déprimant. Il devient même stupéfiant dans sa manière de mettre en scène son dédale du temps. Le jeu passe sans transition d'une époque à une autre, accumule, façon patchwork, les ambiances. Les ruptures provoquent chez le joueur réceptif (moi en l’occurrence) une multitude de petits vertiges. C'est surprenant, renversant, borgésien ! Mention spéciale à la musique, toute aussi changeante que cet espace-temps.