Dans les cercles très fermés (et enfumés) des Jaguaristes, Zero 5 jouit d'une excellente réputation, celle d'un jeu dur sur l'homme. Ce shoot 3D rythmé par de la techno brutale propose 15 longues missions suivant trois modes de jeux : shoot vue dos au vaisseau, shoot dans un gros vaisseau vue à la première personne (et radar) et tunnel à grande vitesse sur une base orbitale. La réalisation "très Jaguar" oscille entre une 3D primitive face pleine, indigne de figurer sur PS1, et une animation ébouriffante de fluidité et de vitesse, nous basculant rapidement dans la 4ème dimension. La difficulté est telle qu'elle nous obligera à aiguiser des réflexes de l'impossible et à user intelligemment des power-ups, dont le système a le grand mérite d'être peu conventionnel (c'est à nous de dire durant la partie ce que nous apportera le power-up : puissance de tir, santé ou points). Merci, ô grand merci à l'absence d'auto-fire, l'action frénétique sur fond noir donne à ce shoot un caractère sauvage, presque indomptable. Libérant des sensations sans filtre, Zero 5 fait un drôle de pont entre lui et Space Invaders, comme si aucun autre jeu, pas même un Mario, n'avait existé entre.