(Gamekult)Alors que les fêtes de Noël approchent, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir a décidé de siffler la fin de la récréation contre plusieurs éditeurs et distributeurs de jeu vidéo.
Une plainte pour "pratiques commerciales trompeuses et tromperie " vient, en effet, d'être déposée à l'encontre de Codemasters, Warner Bros. Interactive Entertainment, THQ, Bethesda Softworks, Micromania, Fnac et Game France. Celle-ci fait suite à la publication d'une étude de seize pages réalisée en interne, baptisée "Des jeux vidéo qui n'en valent plus la chandelle !", qui dénonce de larges aspects du jeu vidéo moderne.
La première pomme de discorde concerne la mise en vente de jeux souffrant de "dysfonctionnements graves", comme des freezes ou des crashes. L'UFC s'appuie sur les témoignages de consommateurs pour fustiger des "jeux non finalisés". "Par exemple, le jeu Battlefield qui concentre au moins 10% des témoignages, est touché par d'importants dysfonctionnements (...) qui touchent à la fois le logiciel lui-même (bug) mais aussi la connexion aux serveurs pour les parties multi-joueurs", pointe l'étude, qui estime que l'arrivée tardive de patches ne fait parfois "qu'aggraver les choses".
Mais l'UFC ne s'en prend pas seulement aux défauts de conception, puisque l'association attaque également les pratiques commerciales elles-mêmes des éditeurs, dont les très populaires DLC, qui ne sont souvent que des fractions d'un même jeu, vendues séparément. L'association française relève ainsi que les jeux "limités à quelques heures seraient de plus en plus fréquents, comme le jeu Need for Speed : The Run, qui se bouclerait en 3 ou 4 heures".
Et l'UFC de fustiger des contenus téléchargeables devenus optionnels, alors qu'ils étaient autrefois "intégrés dans le jeu, et donc compris dans le prix de vente de ce dernier". De même, l'obligation de disposer d'une connexion Internet chez soi pour activer ou jouer à ses jeux est dénoncée par l'étude de l'UFC, qui pointe au passage de réguliers dysfonctionnements de service en ligne chez les éditeurs, comme c'est le cas pour les récents exemples Battlefield 3 et Call of Duty Elite .
Mais l'UFC réserve ses mots les plus durs pour les fameux codes d'activation à usage unique ou limité, évoquant un "verrouillage des jeux". Les DRM et pass online sont notamment évoqués, comme autant de "tentative[s] de tuer le marché de l'occasion", et de contraindre le consommateur à repasser à la caisse une fois son jeu acheté en seconde main. Ces codes sont en effet fournis dans la boîte de nombreux titres, et une fois utilisés, il n'est plus possible de s'en servir avec un autre utilisateur. "De plus, cette limitation est souvent mal ou pas indiquée lors de l'achat du jeu, que ce soit sur la boîte, lorsqu'il s'agit de l'achat d'un jeu sous sa forme physique, ou dans la description du produit sur le site e-commerce lorsqu'il s'agit d'un achat dématérialisé", relève l'Union Française des Consommateurs.
"En raison d'un coût important d'acquisition (jusqu'à 70 €) et en raison d'une durée de vie parfois très courte (4 heures de jeu), le marché de l'occasion s'est fortement développé via des chaînes spécialisées (Micromania, Game, depuis peu Fnac) ou la vente directe entre particuliers via des plateformes sur Internet (Ebay, Priceminister). Et c'est sur ce dernier point que les professionnels ont décidé d'agir pour essayer de limiter les effets du marché de l'occasion", conclut l'étude.
Bref, quasiment tout ce qu'on dénonce dans les dérives du jeu vidéo actuel (DLC, DRM, durée de vie, marché de l'occaz...) est dénoncé par l'UFC-Que choisir.
A quel(s) résultat(s) aboutira cette action ?