Les studios Rare ont pensé aux joueurs de la petite soeur de la Super Nintendo, la Game Boy, en sortant Killer Instinct petit format. Bien qu'il manque quelques personnages au compteur, la conversion est ma foi très réussie. Ecran de la portable oblige, ce sont des guerriers tout rikiki que vous devrez manier, mais ici pas de sprites en SD (Super Deformed), juste des tailles proportionnellement réduites. Au même titre, quasiment toutes les techniques sont faisables, du coup de pied ciseau à la Jago à la téléportation de Fulgore. Mais quelque chose cloche : la maniabilité. Il est en effet très difficile de reproduire les combos de folie et donc les combinaisons de chacun. Même pour la moindre attaque, il faut s'arracher le pouce pour la sortir, du au pad inadéquat de la console. Un truc très dérangeant pour tous jeux vidéos, mais sans aucun doute, pour un jeu de baston comme Killer Instinct surtout ! De plus, je trouve que le support est plus approprié aux jeux de plate-formes ou d'actions tels que Spiderman ou Mario. Tout çà est un peu fouilli, mais vous pouvez toujours vous amuser un peu.

Quelle chance pour les joueurs Game Boy de pouvoir enfin goûter à l’un des meilleurs jeux de baston de la Super NES. Malgré l’absence de quelques personnages, la conversion est plutôt réussie et très fidèle à l’original, ce qui est appréciable. Cependant, il ne faudra tout de même pas être trop exigeant car il est évident que la portable, avec seulement deux boutons et une croix directionnelle assez rigide, n’est pas vraiment taillée pour ce genre de jeux. Autrement dit, il conviendra uniquement aux personnes qui ne posséderaient pas la 16bits de Nintendo (mais existent-elles encore ?) mais aucune autre raison valable ne pourrait vous convaincre de posséder cette version.

Techniquement, l’adaptation de Killer Instinct sur Game Boy tient autant de l’audace que du pari, comme si Rare avait cherché à se prouver qu’après avoir adapté sur SNES (avec succès) un jeu arcade initialement prévu sur Ultra 64, il pouvait faire encore plus épuré sur une console 8-bits. Un tel pari implique forcément de nombreux sacrifices, et 2 combattants (Riptor et Cinder) sont passés à la trappe. Pourtant, le jeu – malgré les limitations – s’avère toujours jouable, bien plus que les adaptations GB de SFII ou des nombreux Mortal Kombat. En dépit d’une animation rudimentaire, la vitesse de jeu est convenable, et les impacts sont bien gérés. Rare s’est adapté au mieux à son support et aux deux seuls boutons (contre 6) pour proposer des commandes réactives, et ça marche tant qu’on joue en facile sans prise de tête. Dès qu’on veut hausser le niveau et réaliser des combos, l’adaptation touche cependant ses limites : même raccourcis, les enchaînements sont laborieux, la faute à des modifications dans les manips qui les rendent peu évidentes à réaliser. Trop brouillonne au bout du compte, l’adaptation GB ne permet pas de livrer une expérience de jeu assez satisfaisante.