Confiée à sa très inexpérimentée antenne canadienne, la saga Mass Effect accouche enfin d'Andromeda, après 5 ans de développement erratique. Le jeu est raillée pour ses problèmes techniques, le studio, dissout. Je me lance dans cette aventure, désormais patchée à mort, et les premières heures sont (encore) un cauchemar éveillé. Mal écrit, mal interprété, plat au possible, dôté de personnages horribles en tout point, MEA choque le fan, habitué à la qualité Bioware. Seulement 6 équipiers (2 seulement sont intéressants), la moitié du lore des races, disparu. Seule deux espèces (ratées) ajoutées. Plus aucun choix paragorn/paladin (le ton est neutre en permanence). Beaucoup de redite. Des missions inintéressantes. C'est la douche froide. Pourtant, passé une douzaine d'heure de jeu, MEA se libère et montre (enfin) ses possibilités : un univers gigantesque, des planetoïdes aux panoramas magnifiques, un système de combat nerveux, une exploration ultra plaisante et enfin quelques missions de qualité... Mais déjà arrive de la répétitivité... ME ne stagne pas, il régresse. "L'Initiative" livre une pâle copie du jeu original, là où elle aurait dû, au contraire, s'en émanciper et la réinventer.

Il est temps que j'écrive quelques lignes sur Andromeda avant d'oublier l'intégralité de ce que ce jeu a pu m'apporter. En effet, ce Mass Effet destiné à incarner la licence après la superbe trilogie originale est un jeu fade, assez plat et manquant de saveur. Avec ses dialogues dignes d'un film de Roland Emmerich et son casting de téléfilm du samedi soir, il met en scène une histoire bateau qui ne décolle jamais, qui n'a aucune force dans sa mise en scène et qui est basée sur une trame de colonie spatiale réveillée 600 ans plus tard et loin de chez elle. Les choix moraux pourtant au centre de la série sont anecdotiques, la nouvelle menace n'apporte aucune tension narrative, et le tout se dissout lentement jusqu’à une fin ouverte qui n'aura probablement jamais de suite. Alors que reste-t-il ? Eh bien un gameplay dynamique et amusant, ainsi que de magnifiques planètes aux panoramas variés, et qui font de ce jeu une simulation de safari vacance dans l'espace où on défouraille des extraterrestres belliqueux. Pour conclure, je dirais que Mass Effect Andromeda, c'est un peu comme aller chez Domino's Pizza au retour d'un séjour en Italie : au mieux ça nourrit, mais c'est tout.