La franchise Mortal Kombat a traversé des heures sombres de 1995 à 2000, en atteste le nombre de daubes pitoyables et de navets cinématographiques risibles. Si vous voulez des preuves de la ringardise extrême qui affecta MK à cette époque, faites-vous des sessions de MK Trilogy ou de ce MK Sub-Zero, vous m'en direz des nouvelles. Des deux versions de ce jeu, celle sur N64 est amputée d'une grande qualité de la version PS : des cinématiques à pleurer de rire tant elles sont kitsch, visibles toutefois sur Youtube ; cela vous épargnera les phases de jeux, qui, elles, ne vous feront pas rire du tout. Premier jeu de la série à s'essayer à un domaine autre que la baston, MK Sub-Zero va vous infliger de nombreuses tortures si vous persistez à y jouer, comme des phases de saut très crispantes, une maniabilité hyper rigide, un level design d'une pauvreté affligeante, des animations ridicules, des pièges vicelards... La liste est longue ! A dire vrai, seul le premier combat contre Scorpion trouve grâce à mes yeux du fait de sa valeur scénaristique fondamentale dans la série - Sub-Zero tuant Scorpion à cette occasion. Mais c'était vraiment pour chercher du positif là-dedans...

Alors là, c'est un petit non. Si j'avais fait le jeu à l'époque, il aurait eu un "Oui mais" je pense. Sincèrement. Mortal Kombat, sa musique shaolin, son ambiance austère et kitchissime : tout est là. Ce n'est pas vraiment un beat em all, ce n'est pas vraiment un jeu de plateforme. En fait d'une certaine manière, Sub Zero me rappelle Dark Souls (si si !) : on avance, on cherche la faille de l'ennemi, on essaie tant bien que mal d'éviter les pièges, et on meurt. Tout le temps. C'est un jeu où il faut prendre son temps et avancer pas à pas. Vraiment. Alors pourquoi non ? Techniquement pas fifou, le jeu saoule à cause des mouvements hyper raides, une disposition des touches incompréhensibles (sur N64 A et B servent à ouvrir le menu ou à vous retourner, vous combattez avec les boutons jaunes...) et des pièges fatales trop fréquents et hyper millimétrés. Honnêtement, ça a très très mal vieilli, mais le jeu conserve ce je ne sais quoi de masochisme qui pourrait faire notre soirée à Iglou et moi. Privilégiez la version PSone, pour profiter des "superbes" scènes cinématiques en live. Un "Non" pour y jouer 20 ans trop tard, mais un "oui mais" si vous y jouiez à l'époque. J'y rejouerai.