A nous comme à son jeune fils, il est temps pour notre Guybrush de révéler une fois pour toute, ce qu'est le Secret de l'île aux Singes. Véritable MacGuffin de la série, qui débuta en l'an de grâce 1990, le secret est à nouveau prétexte à une pelletée d'énigmes et de rencontres loufoques se dispatchant entre différentes îles et bateaux bravant les océans. Comme je m'y attendais, nous avons droit à du fan service, en explorant les mêmes lieux qu'autrefois et en faisant encore et toujours des blagues à de veilles connaissances (Wally, Lady Vaudou, Stan, l'inénarrable Murray)... Le jeu est pourtant plus que ça : d'une sincérité désarmante, il questionne notre propre nostalgie, au sens littéral avec ces fameuses cartes à collectionner sous forme de quizz, mais aussi en mettant en parallèle notre marotte (jouer à un nouveau Monkey Island) avec la quête obsédante de Guybrush. L'aventure est, elle, inédite, pleine de rebondissements colorés et de bons mots, avec un style graphique - coupant à la manière d'un sabre bien aiguisé - très attachant. Les énigmes ne sont pas très difficiles (la fin, c'est peanuts) mais elles sont parfaitement emballées. Touché en plein cœur, je suis.

Après le démantèlement de la Team LucasArts, puis le rachat de ses licences par Disney, tout laissait à croire que jamais, Ô grand jamais la licence Monkey Island reviendrait d'entre les morts. Et pourtant miracle : un 6ème épisode, réunissant ses fondateurs Dave Gross et Ron Gilbert, est soudain apparu, appuyé par le splendide éditeur Devolver ! Return to Monkey Island est une sorte de gros fangame, le Monkey Island 3 dont a rêvé Gilbert pendant 25 ans de frustration. Il fait pour ainsi dire fît de tout ce qui se passe après MI2 (même si on retrouve avec bonheur Murray malgré tout). Guybrush part à la recherche du véritable Secret de l'Île aux Singes et repasse pour l'essentiel dans les sentiers du tout 1er épisode. Porté par une nouvelle DA façon "Nickelodeon", le jeu en profite pour simplifier ses énigmes (bien plus abordables voire casual) et tirer profit avec brio du touch pad sur Switch. Très fluide, ni trop long ni trop court, MI6 s'avère plaisant, bourré de clins d'œil pour les fans (avec même un quiz), mais apporte aussi de nouveaux persos savoureux. On sourit souvent, on rigole moins que du temps des dialogues de Schaffer, mais cela reste un très bon retour ! Merci !