Le studio français DigixArt propose avec Road 96 une aventure au parfum très années 90, générée de manière procédurale… même si cela reste tout de même très cadré par les exigences de l’histoire. Suivant vos choix de parcours, la partie pourra être assez différente d’un joueur à l’autre ; pas l’expérience globale, qui est celle d’un jeu narratif dans la veine d’un Life is Strange, avec un même esprit dans le soin de l’écriture et la sélection musicale. En tant que joueur, vous allez prendre en main au fil des épisodes les destins d’ados anonymes en fugue, désireux de quitter un pays dictatorial. Seulement, il s’avère que le sort de vos personnages n’importe en fait pas vraiment. Un décalage étrange se crée ainsi entre ce désir de fuite des ados et les personnages que vous croiserez, qui joueront des rôles finalement plus importants dans l’histoire. Aussi pétri de bonnes intentions soit-il, le message politique verse dans le simplisme et les incohérences, à partir du moment où le rôle apparemment confié au joueur ne cadre pas avec ce que le jeu attend finalement de lui : décider du sort du pays. Road 96 est donc une production bancale, mais n’en reste pas moins plaisant.