LES SERIES : STREETS OF RAGE - LA TRILOGIE MEGADRIVE Article rédigé par Kim

C'est ici que tout commence... "La ville est en ébullition ! Cette ville qui fut autrefois heureuse, paisible, productive et pleine de vie et d'activité est tombée aux mains d'un syndicat secret du crime. Le chef du syndicat a réussi à garder son identité secrète jusqu'à maintenant. L'organisation a pris très rapidement le contrôle du gouvernement de la ville (tout le monde peut être acheté, il suffit d'y mettre le prix). Ils ont même la police métropolitaine dans leur poche. Pillage, violence et destruction sont partout. Il est dangereux de se promener dans les rues, de jour comme de nuit... Tandis que le chaos continue, trois jeunes officiers de police essaient d'établir une unité de combat spéciale. Leurs chefs refusent de les aider, la plupart parce qu'ils ont été achetés par l'organisation et les autres par peur de s'opposer. Un jour, alors qu'ils ne pouvaient plus supporter de se tourner les pouces et de voir leur ville détruite, ils quittèrent la police. Adam Hunter, Axel Stone et Blaze Fielding décidèrent de laisser tomber leur carrière dans la police et de mettre leurs vies en jeu. Ils n'ont pas d'armes, mais chacun possède des techniques de combat à mains nues. Accompagnez-les au coeur de la ville et affrontez les plus dangereux bandits et criminels jamais réunis. Faites de cette ville un endroit où les gens ne craignent pas de sortir dans les rues !"

C'est ainsi que fut décrit le point de départ de Streets of Rage dans le carnet du premier épisode. La ville jouant un rôle important dans cet opus, elle sera l'arène de toute une série d'affrontements, violents et sans relâche...


> Streets of Rage : la noirceur de la ville

Adam, Axel et Blaze prêts pour rendre justice ! Ce qui frappe en premier lieu dans Streets of Rage, c'est que tout se passe la nuit. L'intégralité des huit niveaux n'est éclairée que par des lampadaires et autres néons scintillants. Et pour renforcer cette noirceur, la palette utilisée par la Megadrive est diaboliquement sombre ! Des couleurs tantôt ternes, tantôt à dominante bleu ou vert foncé, ne font qu'appuyer les abîmes des rues malfamées que vous devrez traverser. Dans le premier niveau par exemple, seules des cabines téléphoniques ou autres pommes redonnent un brin de vie avec un semblant de couleurs vives. Tout y est noir à tendance bleu, une longue rue à traverser bordée d'enseignes lumineuses, grouillant de punks et de prostituées à fouets. Le stage est assez répétitif dans son décor, mais le charme y est. Sans pour autant voir le ciel, on sait déjà que la nuit s'abat sur ces ruelles inquiétantes. L'arrière-plan ne diffère qu'une seule fois durant le stage, laissant entrevoir une porte coulissante dans le fond renfermant encore plus d'ennemis.
Vous verrez en cours de route des cabines téléphoniques que vous pourrez détruire pour récupérer des points de vies (pommes ou corned-beefs), des couteaux (l'arme la plus puissante du jeu) ou bien encore des battes de base-ball (ou dans le même genre, des tubes de tuyauterie). A la fin, c'est un homme géant que vous affronterez. Géant, tout comme tous les autres boss de fin. Armé d'un boomerang, assenez-lui coups de poing et chutes de dos pour en venir à bout !

Le premier niveau, tout un symbole ! Les autres niveaux sont moins linéaires et plus variés. Le second offre un prolongement du premier. C'est une rue des bas fonds, désaffectée ; une rue où le vent file droit et soulève poussière, cannettes et journaux. Des posters décollés de starlettes ornent les murs aux vitres cassées. Les grillages du fond nous montrent au loin les quartiers précédemment fouillés. Mais attention, un terrible ennemi aux griffes acérées s'y cache, sans doute le plus dangereux d'entre tous !
Au terme de ce combat, le troisième stage se révèle comme étant le plus ambiancé et ce, grâce à l'apport magique et sonore du maître Yuzo Koshiro. C'est sous une pluie battante que vous évoluerez, sur le sable tout près des vagues déchainées et entre les nombreux palmiers. Tout comme le second niveau, le décor de fond nous dévoile l'endroit que nous venons de visiter. Cette plage, improvisée arène de combat, est ainsi entourée de buildings, et ce système prendra place à chaque nouveau background.
L'innovation vient sans aucun doute des Rounds n°4 et 7. Dans ce premier, des trous au sol vous obligeront à prendre des chemins sinueux, au risque de tomber dans le vide. Et dans le second, vous prenez place dans un ascenseur menant tout droit au repaire de Mr. Big. L'altitude prise vous donnera certaines opportunités, comme projeter vos adversaires par-dessus la rambarde, mais faites attention, c'est aussi valable pour vous ! Après de multiples coups donnés et reçus, dernier étage, vous êtes arrivé, il est temps de pénétrer dans le dernier chapitre sous ce beau panorama de la ville encore sous le choc.

La nuit est tombée sur la ville et le combat fait rage. Remarquez les teintes sombres, vertes et bleues Sega avait déjà proposé de nombreux beat'em all, notamment Golden Axe, mais Streets of Rage contient son lot de nouveautés. L'intervention de la police est sûrement la plus belle d'entre elles : le bouton A peut être actionné à n'importe quel moment, mais l'utiliser dans des moments critiques convient le mieux (sauf dans l'ultime niveau du jeu, où il vous sera impossible de faire appel à lui, l'action prenant place dans l'enceinte de la propriété du syndicat). Votre ami policier débarque alors avec sa voiture et canarde tous les malfrats présents à l'écran à l'aide de son lance-roquettes (player 1) ou de sa sulfateuse (player 2).
Le style de combat regorge aussi de coups inédits. Du simple enchainement à quatre coups, aux coups arrière frappant l'ennemi alors que vous avez le dos tourné, les attaques à deux demeurent les plus marquantes. Alors qu'il est possible d'approcher et de maintenir vos ennemis, vous pouvez faire de même avec votre compagnon. Une fois en main, il n'y a qu'à le projeter dans les airs pour que celui-ci exécute un saut périlleux des plus dévastateurs !

Montage montrant les "Bad Endings" de vos personnages qui sont passés de l'autre côté... Enfin, dans le chapitre de l'inattendu, on a le droit à une "Bad Ending" disponible en mode deux joueurs. Une fin qui fera de vous le nouveau maître de la ville ! Lorsque Mr. Big vous demande si vous voulez devenir son bras droit, l'un des deux personnages doit répondre "oui". Un combat entre eux est alors organisé, et si celui qui a répondu "oui" bat son adversaire et le syndicat du crime, la nouvelle fin est activée ! Votre personnage bascule alors du côté obscur et prendr place dans le fauteuil du chef du crime en nous lançant un sourire démoniaque ! Un détail surprenant et jamais repris jusqu'alors, qui rajoute à la noirceur de ce hit qu'est Streets of Rage.

Peut-on dire que le jeu est réaliste ? A mon sens, oui. A ceci près qu'il faut avoir des ressources inhumaines pour combattre aussi longtemps, SoR ne présente aucun super pouvoir mais des coups des plus basiques. Le genre policier, tel que l'aurait fait un film, est très présent que ce soit dans le scénario de base que dans le courant de l'action. Graphismes obscurs, impacts des bruitages, musiques métalliques et énigmatiques, personnages violents et décidés, tous les critères soutiennent le mystérieux. Une pointe de réel que va complètement délaisser le second opus au profit d'une fantaisie complètement assumée !


> Streets of Rage 2 : la consécration publique

C'est donc un jeu complètement fou qui va sortir un beau jour de 1992. Un retournement complet dans l'exploitation du genre qui va séduire tout de même un maximum de joueurs tant le fun est omniprésent. Exit donc l'appui de la police et paradoxalement la crédibilité du scénario de base, nos héros ont des pouvoirs et comptent bien les utiliser pour mettre un terme à la carrière de Mr. X (autrefois Mr. Big, allez comprendre !). Mais cette fois-ci, ce ne sont plus trois mais quatre personnages qui sont disponibles. Dans l'histoire, Adam Hunter se fait kidnapper et c'est son petit frère, Eddie Skate (Sammy en version japonaise) qui part à sa rescousse. La dégaine de ce dernier et surtout son âge envoient au feu toute vraisemblance : comment un enfant peut-il prendre part à ces combats de rue ? Axel Stone et Blaze Fielding sont quant à eux toujours là et sont rejoints par Max, un catcheur aux prises ultra-puissantes.
La démesure est de mise dans ce nouvel opus, qui propose de nouveaux niveaux beaucoup moins linéaires. La taille des sprites - des héros comme celle des ennemis - est désormais colossale comparée au premier SoR. Ces derniers sont d'ailleurs désormais affublés d'un nom et d'une barre d'énergie pour suivre l'évolution de leur vie. L'incroyable et génialissime compositeur Yuzo Koshiro est toujours à la manoeuvre (secondé par Motohiro Kawashima, qui a composé quelques pistes), et bien que les morceaux soient ici moins percutants, il surfe aisément sur une vague "techno hardcore" comme il le définit lui-même, qui sied merveilleusement au genre. D'ailleurs, des morceaux inédits se trouvent dans le "Sound Test" et qui ont soulevé pas mal d'interrogations quant aux stages qu'elles accompagnaient. Moi-même intrigué, je me suis vite rendu compte en me renseignant que ces mix n'étaient que pure expérimentation.

Les héros ont désormais des super pouvoirs : plus besoin de faire appel à la police ! Tout comme le scénario, les choix artistiques ont été complètement revus. Finie l'obscurité des inquiétantes ruelles, les stages se situent tantôt le jour, tantôt la nuit. Les combats ne prennent pas forcément place dans des décors sombres, et la palette de couleurs utilisée est de surcroit bien plus vive qu'auparavant. Bars, ponts, parc d'attraction, stade de base-ball, plage ensoleillée, le style prête plus à l'enchantement qu'à la noirceur du premier Streets of Rage. La Megadrive a fait des prouesses pour ces graphismes, c'est très coloré et l'animation est sans faille à moins d'une ruée de sprites à l'écran, tel que vous le proposerait le mode Hardest !

Huitième et dernier niveau : l'ascenseur menant au repaire de Mister X Les ennemis proposés sont également plus nombreux et variés. Alors qu'on se voyait combattre environ cinq adversaires différents changeant de couleur de vêtements pour différencier leur résistance, l'éventail est plus conséquent. Galsia, Donovan, Signal, Big Ben, tels sont leurs nouveaux noms, vous attendent par milliers. Leurs choix vestimentaires et de styles de combat sont également beaucoup plus farfelus. Ces ennemis avaient l'air de vrais punks sortis tout droit des quartiers chauds de la ville, ils ont désormais un éventail de techniques très étoffé et leur allure fait beaucoup plus penser à un Street Fighter qu'à un Streets of Rage. Du boxeur Thaï Raven au karatéka Hakuyo en passant par le ninja Kusanagi, tout y passe comme dans un jeu de baston.
Et comme dans un jeu de baston, nos héros disposent de coups spéciaux : boules de feu, uppercuts enflammés, enchainements à cinq coups, coup de poing du dragon, le bouton A servant cette fois-ci à réaliser des acrobaties. On notera également le même nombre d'armes pour se défendre : toujours au nombre de cinq, seuls le couteau et la barre à mine ont survécu, la poivrière, la batte de base-ball et la bouteille ont été remplacé par le sabre, le Kunai (un couteau japonais) et la bombe. Bref, une pluie d'options pour faire face à la racaille du coin !

Streets of Rage 2 se veut fun et explosif et il l'est assurément. Avec sa musique entrainante, ses combats surprenants, ses ennemis dingos, ses boss coriaces, tout est réuni pour se faire et refaire des parties de folie. Une réussite à tous les niveaux qui va faire du jeu un incontournable et un indispensable de la ludothèque de le 16-bits de Sega, et même une oeuvre inégalée dans le genre. Un sens du punch que va perpétuer Streets of Rage 3, reprenant la plupart de la sauce déjà préparée par le numéro 2.


> Streets of Rage 3 : un scénario à toute épreuve

Alors que le premier exploitait des graphismes et un son ténébreux et stylisé, et le second un fun et une jouabilité sans égal, le troisième subit un traitement inédit placé sous le signe de la complexité de l'histoire. Une astucieuse mais bien maigre compensation à côté de ce qui, malheureusement, nous attend, diront certains. En effet, la musique et les couleurs ont toujours été les points forts de la série, et ont surtout mis en évidence la patte indélébile de ce style si particulier. Là, le jeu semble bâclé. Axel et ses compagnons ont troqué leurs habituelles tenues pour des vêtements flashys, et il en est de même pour certains décors. Certes, ces derniers sont redevenus intéressants (apparition de pièges un peu comme le ferait un World Heroes, niveaux à plusieurs étages, ou retour des trous au sol), mais le goût choisi a laissé de nombreux joueurs sceptiques.

Des choix de coloris un peu limite dans un décor pas des plus beaux, et encore vous n'entendez pas la musique C'est surtout le son qui rebute, comme le stage de la discothèque, exemple le plus flagrant, où une musique un peu débile s'ajoute à un fond graphique entre le jaune, le vert et le rose des plus kitchs. Sans exagérer non plus, il s'agit tout de même de l'un des rares faux pas du jeu. Le son pose au final pas mal d'interrogations, même si Yuzo Koshiro et Motohiro Kawashima composent une nouvelle fois les musiques. Sans être mauvais, il flirte avec l'étrange. Ici, pas de passage marquant ni de techno ambiancée, juste un goût moins inspiré, des samples un peu saccadés qui nous poussent de temps en temps à la saturation.

Mais pour en revenir aux personnages, c'est ce fameux Zan qui se situe lui aussi dans le domaine du bizarre. Nouveau combattant dans l'équipe, il s'agit d'un cyborg aux techniques électrisantes qui pourrait déplaire à cause de ses attaques trop simplistes. Axel, Blaze et Skate sont toujours là, même Adam fait plusieurs apparitions mais n'est malheureusement pas jouable. Enfin, ce qui dérangera le plus, ce sont sans aucun doute les digitalisations. A l'instar de certaines mélodies pour le moins incompréhensibles, Axel a notamment perdu son fameux "Getapa !" légendaire ("Grand Upper" en vrai) qui fit frémir plus d'un joueur. Comme pas mal d'entre elles, le tout a été remplacé par des voix quasi-inaudibles. Encore un coup bas pour le fan de Streets of Rage qui ne demandait pas qu'on abatte sa série préférée !

Le boss du niveau 3 est... Axel ! Un cyborg qui vous donnera du fil à retordre tant il est prioritaire sur vos attaques ! Passé le genre policier du premier et fantaisiste du second, SoR 3 s'inscrit cette fois-ci dans la vague de la robotisation. Sans compter la présence de Zan, c'est une pluie de robots que vous devrez affronter et qui apparaîtront au fur et à mesure des niveaux. Les boss de fin seront particulièrement agiles et mesquins comme Axel robot (et oui !) du niveau 3, le double cyborg de Mister X du niveau 5 ou le "Y" du dernier stage.
Cet opus est certainement le plus difficile de la série. Surtout au vu des virages que prendra votre aventure, car vous pourrez atterrir sur de vrais cul de sac ! Au total, ce ne sont pas moins de quatre fins différentes qui vous sont proposées. En plus de la véritable fin "Happy End", trois embûches peuvent mettre un terme à votre poursuite du syndicat du crime. La première n'est actionnée qu'en mode Easy. Jugeant le parcours trop simpliste, les programmeurs ont dû trouver bon d'arrêter votre quête au cinquième niveau. Une fois le cyborg "Mister X" battu, il refusera de vous donner l'endroit où est retenu prisonnier le chef de la police, père de Blaze. Une dernière image vous montre le vrai Mister X en train de regarder la scène... et c'est la fin.
Sinon, tout se joue au sixième stage, où votre mission est de délivrer le chef de la police dans un temps imparti puisque peu après, des émanations de gaz mortel seront diffusées dans les lieux. A vous de faire vite pour le sauver ! Si vous arrivez trop tard, vous ne saurez pas où se cache l'usine de robots du syndicat, et vous n'aurez plus qu'à vous rendre au "City Hall" où votre défunt compagnon devait y présenter une conférence. Avant de mourir, ce dernier vous annonce déjà qu'un imposteur est venu semer le trouble là-bas. Ce n'est autre que Shiva, combattu à la fin de Streets of Rage 2, et que vous allez affronter une nouvelle fois. Votre mission se terminera ici, sans que vous puissiez sauver la ville du contrôle de Mister X, qui assiste une fois de plus à la séquence de loin grâce à des caméras bien dissimulées.
Mais si vous avez tout réussi, vous combattrez à la toute fin le "Robot Y" et devrez l'anéantir avant l'ultime seconde d'un compte à rebours. Dans le cas contraire, vous échapperez quoi qu'il en soit à l'explosion de la base, mais ne trouverez pas l'emplacement des bombes placées au coeur de la ville, assistant impuissant au cauchemar. D'ailleurs, une photo des buildings détruits peut être vue dans la version japonaise du jeu, à savoir Bare Knuckles 3. Une multitude de défis devront donc être relevée pour y voir la véritable fin, où Max y fait un caméo plutôt sympa.

Cette fois-ci, c'est personnel ! Tel était le slogan de Streets of Rage 2, tel pourrait être celui de cette image Contrairement aux autres versions de SoR 1 et 2, la version japonaise de cet opus cache des différences notables. Les couleurs des vêtements d'Axel, Blaze et Eddie / Skate redeviennent celles vues dans le précédent épisode. Les voix sont normales (plus de sons horribles donc), et le nom de nombreux ennemis changent pour le coup. Ainsi Roo le kangourou (autre excentricité !) se nomme Victy dans Bare Knuckles 3.
Le changement le plus significatif se situe dans l'introduction : on y voit la ville attaquée par une attaque nucléaire, et surtout Axel, serrant son bandana et frappant l'écran pour le briser. Une présentation qui a du punch, et on ne comprend pas pourquoi elle a été retirée.
Au terme du deuxième tableau, près du port, Shiva pilote un hors-bord pour y déposer ses sous-fifres. Dans la version japonaise, c'est Ash, un village-people (!) qui est aux commandes ! Il est possible d'incarner ce même Ash, ainsi que Roo et Shiva, tous sélectionnables quand vous perdez un continue. Bref, malgré ses défauts, cet opus si particulier nous cache bien des surprises !

Ash est un boss ainsi qu'un personnage secret exclusif à la version japonaise, Bare Knuckles III. Les vêtements d'Axel ne sont également plus jaune flashy Voici un niveau inédit seulement disponible via un code du Pro Action Replay Les compositeurs de la série : Motohiro Kawashima et le génialissime Yuzo Koshiro


> L'heure du bilan

Finalement, avec les graphismes inquiétants du premier, le fun du second et la riche histoire du troisième, on peut dire que la trilogie Megadrive se complète parfaitement, même si la palme reviendrait selon l'opinion à Streets of Rage 2. Pour ma part, mon préféré reste le numéro 1. Une série qui restera comme la plus belle expérience de beat'em all jamais vécue. Un mélange génialissime de teintes accrocheuses, de musiques rythmées et de jouabilité à l'impact saisissant.

Depuis quelques années, des mods et des créations amateurs ont vu le jour pour faire revivre et perdurer la magie de la série en l'intégrant dans un univers (son univers) toujours et encore façon "pixel-art" (style 16-bits Sega), mais mis au goût du jour. En clair, quelle serait l'image d'un tout nouveau Streets of Rage sur Megadrive, son support de prédilection ? Jusqu'à maintenant, et au delà des jeux basés sur le moteur MUGEN, il s'en dégage deux : Streets of Rage Remake et Streets of Rage - Rescue Metro City, celui-ci utilisant par ailleurs le moteur du premier.

L'équipe amateur Bombergames aura mis 8 ans pour développer l'impressionnant - mais illégal - Streets of Rage Remake Streets of Rage Remake, le plus connu, est tout bonnement un chef d'oeuvre ! Les sprites ont été légèrement modifiés pour être mieux harmonisés, et faire tout simplement évoluer le style graphique de SoR, mais toujours en restant dans le ton de base. Du coup, on n'est pas dépaysé, bien au contraire, car ce sont vraiment des soupçons de retouches basés sur les différents modèles des Streets of Rage. Mais là où le résultat fait très fort, c'est qu'il réunit tous les personnages, peut-être trop dans le sens où même certains ennemis peuvent être incarnés, comme Mr.X par exemple, ce qui est plutôt illogique. Dans le lot, on note de plus la possibilité de prendre le contrôle du légendaire et on ne peut plus coriace Shiva, en version SoR 3 et surtout SoR 2 : personnellement, c'est un rêve qui se réalise ! Cependant, on ne passera pas à côté de l'événement de taille concernant SoR Remake, c'est la renaissance et le retour du personnage d'Adam Hunter (!!!), qui pour le coup, est une vraie nouveauté que ce soit dans la surprise ou le punch qu'il dégage (toujours !) manette en main, donc des nouveaux coups en perspective...! L'aspect complet et exhaustif de cette création, également dans la refonte de l'univers, notamment des décors et du scénario, fait vraiment plaisir pour ceux qui veulent se replonger dans la série !

Quand à Streets of Rage - Rescue Metro City, il s'agit d'un jeu développé par Tarma, The Super Modo historique du forum NeoGeoFans. L'idée est de mélanger les deux légendes beat'em all que sont Streets of Rage et Final Fight. La présentation de SoR RMC est la suivante : un scénario très long, complet et détaillé dans l'aventure et les possibilités de chemin à prendre notamment, en incarnant les personnages de SoR en les intégrant dans l'univers de Final Fight. Une sorte de cross-over, total même ! Quelques clins d’œil SNK sont également à noter dans l'aventure d'ailleurs. Plusieurs versions sont sorties pour améliorer le jeu et apporter de nouvelles idées, donc à vous de choisir ! Le résultat est vraiment excellent dans ce qu'il propose de différent : un hommage aux deux séries. Jusqu'à la prochaine version...

Après différents essais en 3D, c'est finalement dans une 2D remise au goût du jour que sera proposé Streets of Rage 4. Je ne pouvais terminer mon article sans parler de Streets of Rage 4. Un 4ème volet a été maintes fois pressenti sur plusieurs générations suivantes de consoles, telles que la Saturn, la Dreamcast, la Xbox ou encore la Xbox 360 – et vous pourrez trouver en cherchant un peu, des clips d'essais de ces prototypes.
C’est finalement en 2018 que Sega annonce le Streets of Rage 4 tant attendu, édité par DotEmu, et développé conjointement par l’équipe française de Lizardcube (responsable du remake de Wonder Boy – The Dragon’s Trap) ainsi que le studio Guard Crush Games (qui a réalisé le parodique Streets of Fury). Disposant d'une nouvelle réalisation 2D, le jeu sort en 2020 sur PS4, Xbox One, Switch et PC, et remet au goût du jour la licence, sans négliger l'aspect nostalgique. Enfin, autour du Français Olivier Derivière, une équipe de compositeurs de prestige (incluant notamment les vétérans Yuzo Koshiro et Motohiro Kawashima) pour signer une OST très complète et variée.

La série Streets of Rage a donc encore bien des surprises à nous réserver. Wait and see...

Quelques liens intéressants :

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