Isolomus m'a interpelé, et ses images, bien perturbantes, sont encore dans un coin de ma tête. J'ai voulu creusé, comprendre et donc revenir en arrière, en m'essayant au premier jeu du binôme Michael Rifdshir et Serge Bulat. Isolomus était glauque et sombre, presque cartésien ; Wurroom a de la pâte à modeler iridescente et une ambiance trans goa à revendre, avec en bundle, des statues new age échouées sur une plage de Vénus. Sinon non loin, un coquillage mou, jaune fluo, déverse ses tentacules sur une flore interdite. Notre main volante, bleue comme une orange, nous fait cliquer partout et nous fait déformer encore un peu plus ce monde invertébré... 10 minutes de jeu, le temps de cette aventure hors de tout, ont suffi à ce que je largue toutes les amarres ! Difficile de dire "oui" ou "non", ce à quoi je joue, je n'y ai jamais joué et le but est, je crois, pour les auteurs, de tout déconstruire, de nous faire oublier le sens ou le but de nos actions. Ce qui s'enchaîne à l'écran est une improvisade surréaliste, linéaire et directive (là où Isolomus nous laisse le choix de nos actions). On a le droit de détester... Mais je crois que le jeu s'en fout un peu de tout ça !