C'est impressionnant comme la vie vous réserve des surprises. L'instant d'avant, tout était normal. Et puis on découvre Karate, un simulacre de jeu de combat sur cette bonne vieille Atari 2600. Et l'instant d'après, on doute de la réalité de ce monde. Ce que représente le jeu est proche de l'abstraction, une gouache d'un cubiste défaillant : des hommes bâtons rose et vert se font face sur fond beige. Ils vont se battre. Personne n'a demandé à voir ça... Mais bon, il faut de l'abnégation pour surmonter l'effroi (la pente est rude), et il n'est pas bon de se moquer d'un vieux jeu aussi facilement. Essayons les commandes. En utilisant les directions en plus du bouton d'action, on peut varier les coups qui arrivent à être reconnaissables (un coup de pied, je l'ai reconnu !). mais pour le reste... Il y a bien un bruitage pour signifier qu'un coup a été porté à un des combattants, mais on n'a pas de barre de vie et dans le feu de l'action, on ne sait pas qui tape qui. Cela devient rapidement n'importe quoi, le jeu se serait appeler Salsa, c'était pareil. Aucun intérêt. Horrible. Nul !

Karaté m'a fait redécouvrir de fort belle manière les joies de l'Atari 2600. Une partie de pure rigolade ! Nan mais franchement, qu'est-ce que c'est que ce truc ? Je crois que j'ai compté 4 mouvements en tout et pour tout. Pas de barre de vie, mais un chiffrage en haut de l'écran. On ne comprend rien, on ne sait pas qui gagne, y'a aucune visibilité, on dirait deux bouffons en train de faire du tcha tcha tcha bourré. Le fait qu'il soit en slip avec les genoux à l'envers m'interroge sur leur caractère humain. Karaté est-il en fait une métaphore de l'indicible potentialité d'une vie extra terrestre ? Son intérêt, en tout cas, est ailleurs, à des années lumières et mon cerveau ne pourra supporter ce gag que quelques minutes, le temps d'une franche rigolade devant ce truc qui mérite d'être joué pour se rendre compte du chemin parcouru. Merci Karaté ! J'éprouve une vraie sympathie pour toi. Sincèrement. J'ai bien ri. Alors, comme dirait la grande philosophe Valérie Trierweiler, "Merci pour ce moment".

C'est ce qu'on aurait pu entendre au début de chaque Round de combat, mais malheureusement le chip sonore de l'Atari 2600 en a décidé autrement. Il n' y a pas de musiques, pas d'ambiance et pas de décor... On est bien sur Atari 2600, pas de doutes. Au-delà des graphismes, on a le droit à deux bonshommes en fil de fer très mal faits. On appuie sur le seul bouton de la manette et on espère toucher son adversaire. Les combats font deux minutes et c'est beaucoup trop long. On se fait chier au bout de dix secondes déjà, le tout agrémenté de sons brouillés synonymes de coups portés. A la fin du combat, on perd, car il est impossible de gagner, et on se bat contre un nouvel adversaire. Comble du détail, les combattants ont des ceintures blanches puis de couleurs différentes suivant leur niveau, ça c'est du réalisme ! On est d'accord, l'Atari 2600 n'est bonne qu'à faire du Centipede... et encore !

Pour commencer et sans transition, le jeu se lance directement. Même pas bonjour, que l'on est déjà dans le feu de l'action. Enfin j'exagère, il n'y a aucune action, à part un WTF pendant 2 minutes. On se met à marteler le bouton pour espérer frapper l'adversaire. Seuls des petits sons de pets nous signalent que l'on a frappé ou qu'on s'est fait touché (autant dire que l'on n'est pas plus avancés) et ces 2 minutes deviennent très très longues. Ici, pas de barre de vie, donc un score pour décider de qui a frappé le plus l'autre, ou bien a eu plus de chance finalement. Je veux quand même signaler le petit côté positif de l'animation de l'arbitre avant chaque combat, qui au moins nous fait comprendre que c'est un combat officiel et pas 2 mecs bourrés qui essayent de se frapper. Donc Karaté, un jeu à oublier comme E.T.

Karate est un jeu de combat développé par Ultravision en 1982. Le but du jeu est de gagner 5 manches contre votre adversaire, chaque victoire étant intelligemment matérialisée par une nouvelle couleur de ceinture. Graphiquement, il y a bien pire sur ce support, les personnages sont grands et assez bien définis. Malheureusement, ils sont affreusement lents à se déplacer et pauvrement animés. Chaque Karatéka possède 4 coups (coups de poing direct ou haut, idem pour le pied). Bien malin celui qui découvrira quel coup utiliser à quel moment et s'il a une chance d'atteindre sa cible ou non, les hitbox étant foireuses. Le but étant de marquer plus de points que son adversaire avant la fin des 2 minutes et le high-kick en rapportant le plus, la meilleure stratégie sera de se mettre en bas à droite du tatami et de répéter inlassablement ce seul coup. Si vous sortez du tatami, vous êtes ramené au centre du ring, profitez-en pour faire une pause en fuyant lâchement à votre place initiale. Avec un peu de chance, la foule vous acclamera à la fin du jeu. Il est possible de jouer à 2 pour des parties non endiablées, faites juste attention : le joueur 1 est à droite de l'écran (!). Médiocre.